(BOMEDD n° 11/05 du 15 juin 2005)
NOR : DEVO0540138C
Références :
Directive 2000/60/CE du 23 octobre 2000 du parlement et du conseil établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de leau ;
Loi 2004-338 du 21 avril 2004.
Le ministre de lécologie et du développement durable à Mesdames et Messieurs les préfets.
En application de la directive cadre sur leau, les comités de bassin ont procédé à la définition dun état des lieux. Comme je vous en avais informé par circulaire DCE 2004/05 du 22 avril 2004, la prochaine étape de la mise en uvre de la directive cadre est la mise à jour du schéma directeur daménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et lélaboration dun programme de mesures.
Afin que les IXes programmes dintervention des agences de leau contribuent à latteinte des objectifs de la directive cadre sur leau, les grandes lignes du projet de SDAGE seront définies sous la forme dun avant projet dès 2006.
La présente circulaire, qui a été présentée en mission interministérielle de leau le 10 mars 2005, définit les modalités dorganisation des travaux de mise à jour du SDAGE et délaboration du programme de mesures, qui seront à conduire en liaison avec lélaboration des IXes programmes des agences de leau. Outre le champ couvert par la directive cadre sur leau, ces travaux concerneront lensemble des thèmes liés à la gestion de leau tels que par exemple la gestion quantitative, lalimentation en eau potable, la prévention des risques liés aux inondations ou la protection des zones humides.
Calendrier de mise à jour du SDAGE et délaboration du programme de mesures et du IXe programme dintervention de lagence de leau
Je demande aux préfets coordonnateurs de bassin de se mettre en rapport avec les présidents de comités de bassin afin de définir le calendrier des travaux pour la mise à jour du SDAGE et la définition du programme de mesures. Le secrétariat technique de bassin, associant la DIREN de bassin et lagence de leau, aura à assurer lorganisation et le suivi de lensemble de la démarche.
Avant la mi-2005, le projet de calendrier des travaux et ses modalités de mise en uvre seront soumis pour avis à la commission administrative de bassin et au comité de bassin.
Ce calendrier devra permettre dengager la consultation du public sur les projets de SDAGE et de programme de mesures au cours du dernier trimestre 2007.
Lannexe I à la présente circulaire en rappelle les principales échéances intermédiaires.
Pour la métropole, le calendrier des travaux sera défini en liaison avec la démarche délaboration du IXe programme dintervention des agences de leau afin didentifier les mesures pouvant déjà être engagées dès 2007 afin de contribuer à la réalisation des objectifs de la directive cadre sans attendre lapprobation formelle de la mise à jour des SDAGE.
Pour les départements doutre-mer, loffice de leau sera associé aux travaux, dès la phase délaboration du calendrier. Léchéance intermédiaire de 2006 ne sapplique cependant pas en labsence dagence de leau. Il conviendra toutefois de veiller à la coordination de ces travaux avec lélaboration des propositions au titre des prochains DOCUP.
Lélaboration du programme de mesures et la définition des objectifs environnementaux du SDAGE sont deux démarches à conduire simultanément et de façon itérative. En effet, le programme de mesures permet de réaliser les objectifs du SDAGE et les objectifs du SDAGE sont arrêtés en fonction de la faisabilité technique et économique des mesures.
La première étape des travaux de définition des objectifs environnementaux du SDAGE consiste à sélectionner lensemble des mesures nécessaires pour respecter les objectifs environnementaux prévus par la directive et atteindre le bon état des eaux en 2015. Il sagit daboutir à la fin de lannée 2005 à une sélection de mesures qui servira de base à la suite de la réflexion.
La deuxième étape consiste à identifier parmi ces mesures ou groupes de mesures celles qui sont techniquement irréalisables ou dun coût disproportionné, et den déduire les propositions de reports de délais ou de dérogations qui seront nécessaires.
Les annexes II et III à la présente circulaire présentent lenchaînement des principales étapes de mise à jour des SDAGE, délaboration des programmes de mesures et, pour la métropole, délaboration des IXes programmes dintervention des agences de leau.
La sélection des mesures pour atteindre les objectifs environnementaux en 2015
Le programme de mesures identifiera les actions clefs à engager pour réaliser les objectifs environnementaux de la directive cadre (atteinte du bon état en 2015, réduction ou suppression des émissions de substances prioritaires, prévention de la détérioration, respect de la réglementation européenne en zones protégées), ainsi que les mesures réglementaires, les dispositions financières et les accords contractuels nécessaires à leur mise en uvre. Il na pas vocation à lexhaustivité des actions dans le domaine de la gestion de leau.
Dans la présente circulaire on entend par mesure une action concrète assortie dun échéancier et dune évaluation financière.
La première étape de sélection des mesures nécessaires pour atteindre les objectifs environnementaux en 2015 est à construire par consolidation de deux démarches complémentaires :
- Identification des mesures à prendre en application des directives du secteur « eau », notamment dans les zones protégées :
Courant 2005, les préfets de département établiront, avec lappui du secrétariat technique de bassin, un recueil des mesures à prendre en application des directives du secteur « eau » (directive eaux résiduaires urbaines, directive nitrates, directive sur les eaux brutes potabilisables, directive baignade, directive eaux conchylicoles) et, si nécessaire, afin dassurer la protection de létat des eaux dans les zones protégées répertoriées en application des directives oiseaux et habitats.
Trois périodes seront identifiées pour leur mise en oeuvre : avant fin 2006, de 2007 à fin 2009, de 2010 à 2015.
- Sélection des autres mesures nécessaires au regard des risques décart à lobjectif de bon état et des enjeux principaux pour la gestion de leau dans le bassin :
Pour les secteurs où il existe un risque que le bon état des eaux ne soit pas atteint en 2015, et au vu des questions principales qui se posent dans le bassin du point de vue de la gestion de leau, le secrétariat technique de bassin aura à identifier, avec lappui des DIREN, du Conseil supérieur de la pêche et des services départementaux de police de leau, des propositions de mesures complémentaires à retenir pour réaliser les objectifs environnementaux en 2015.
Le respect du bon état écologique suppose non seulement que la qualité de leau soit satisfaisante mais que la qualité physique des habitats aquatiques le soit aussi. Dans ce but, il conviendra de définir les actions clefs de restauration de la diversité des milieux aquatiques (reconnections de bras mort, restauration de rypisylve autour des cours deau...), dentretien des cours deau et des zones humides, et de rétablissement de la continuité écologique des cours deau. Ces actions sur les milieux physiques seront à examiner en priorité.
Pour effectuer ce travail de sélection, un thésaurus des mesures disponibles vous sera adressé avant lété. Cet outil est destiné à faciliter le travail des services et à favoriser les synergies entre différentes catégories de mesures quelles soient de nature financière, réglementaire ou contractuelle. Pour cela, il liste pour chacun des principaux thèmes de la gestion de leau les mesures disponibles.
Par ailleurs, une circulaire précisant la définition provisoire du bon état des eaux de surface vous sera également transmise dici lété. La définition du bon état sera ajustée en 2007 notamment pour tenir compte des résultats de linter-étalonnage engagé au plan européen.
Fin 2005, la consolidation de ces deux séries de mesures sera réalisée au niveau du bassin. Des premières propositions de désignation de masses deau « fortement modifiées » ou « artificielles » seront également faites.
La définition des objectifs environnementaux du SDAGE
Les dérogations éventuelles à lobjectif 2015 de bon état des eaux seront ensuite à examiner et à motiver au vu de la faisabilité technique et des coûts des mesures ou en raison de conditions naturelles, conformément aux points V et VI de larticle L. 212-1 du code de lenvironnement.
Dans ce but, le secrétariat technique de bassin organisera des réunions locales de concertation à partir du début 2006 pour un examen technique approfondi des mesures proposées et de leur calendrier de mise en uvre. Elles associeront notamment les services techniques de létat, des principales collectivités, des chambres consulaires, les fédérations de pêche et les associations de protection de lenvironnement. Lorsquils existent, les comités de rivière ou de baies et les commissions locales de leau seront informés et associés en tant que de besoin afin de sassurer de la cohérence des diagnostics et des préconisations.
Seront également soumis à la concertation les propositions de désignation de masses deau « fortement modifiées » ou « artificielles ». Lors de la définition de létat des lieux, les débats sur cette question ont souligné la nécessité dune coordination des travaux en ce domaine au niveau du bassin et dune association étroite des acteurs concernés. Jattire votre attention sur la nécessité dun strict respect des méthodes de désignation de ces masses deau définies par la directive, lEtat restant en dernier ressort responsable devant la Commission européenne de la bonne application des textes européens. Conformément à lannexe IV de la présente circulaire, un guide technique pour la désignation de ces masses deau vous sera transmis mi-2005.
A lissue de cette concertation locale, les propositions de report dobjectifs au-delà de 2015 et de désignation de masses deau « fortement modifiées » ou « artificielles » seront ensuite examinées par le comité de bassin.
Il est probable que des études complémentaires seront parfois nécessaires avant darrêter les objectifs à retenir. Ces études ainsi que la concertation sur leurs résultats pourront être conduites dans les mois suivants.
Il nest pas exclu que, dans un nombre limité de cas, des incertitudes demeurent sur lobjectif détat écologique des eaux pouvant être réalisé à terme en raison de linsuffisance de données ou de difficultés techniques. Le renforcement de la connaissance et le recours à une concertation approfondie pour le secteur concerné constitueront alors des mesures au sens de la directive. En application de lalinéa X de larticle L. 212-1 du code de lenvironnement, le SDAGE pourra demander aux acteurs locaux délaborer un SAGE, et fixer le délai dans lequel le SAGE doit être élaboré afin de pouvoir le prendre en compte lors de la mise à jour suivante du SDAGE.
Lélaboration du IXe programme dintervention de lagence de leau
Les travaux délaboration des programmes de mesures permettront notamment didentifier les mesures qui peuvent être mises en uvre de 2007 à 2009 sans attendre la mise à jour du SDAGE.
Les IXes programmes dintervention doivent contribuer très fortement à latteinte des objectifs environnementaux de la directive cadre et plus particulièrement à lobjectif de bon état écologique :
- en favorisant lapplication des directives communautaires relatives à la qualité de leau et des milieux aquatiques, et notamment dans les zones protégées ;
- en incitant à la mise en uvre des mesures de préservation des écosystèmes aquatiques, damélioration de la gestion, de la restauration et de lentretien des milieux aquatiques afin de restaurer la continuité écologique des milieux et la diversité des habitats et de contribuer à la maîtrise des crues ;
- en veillant à la solidarité envers les territoires ruraux ;
- en facilitant la définition et la mise en uvre des schémas daménagement et de gestion des eaux et des contrats de rivières ou de baies ;
- en amplifiant les actions de lutte contre les pollutions diffuses, notamment par les nitrates et les phytosanitaires, en engageant la réduction des substances prioritaires et en complétant les connaissances en ce domaine ;
- en mettant en uvre le système dinformation sur leau, notamment en ce qui concerne les réseaux de surveillance de létat des milieux.
Au vu de létat des lieux et des questions importantes pour la gestion de leau identifiées au titre de la directive cadre, le programme arrêtera les modulations des redevances et des aides afin dinciter à la réalisation de ces orientations.
Le projet de loi sur leau et les milieux aquatiques comporte des dispositions relatives au cadrage financier de ce programme ; elles seront soumises au Parlement et feront lobjet dune application rapide.
Tout comme les IXes programmes dintervention anticiperont les programmes de mesures prévus par la directive cadre, les préfets de département actualiseront fin 2006 les plans dactions des services de lEtat dans le département en matière de police des eaux et de police de la pêche pour organiser la mise en uvre des mesures pour les années 2007 à 2009. Ils veilleront également à prendre en compte dès 2006 ces mesures dans les actions prioritaires de linspection des installations classées.
La mise à jour des orientations fondamentales du SDAGE
En parallèle aux travaux décrits ci-dessus, et au vu du bilan de mise en uvre du SDAGE, le comité de bassin devra examiner sil convient de mettre à jour, de préciser ou de compléter les orientations fondamentales du SDAGE.
Les contentieux européens en cours ou les arrêts dores et déjà prononcés impliquent la nécessité de renforcer laction dans un certain nombre de domaines. La mise à jour des préconisations et des orientations fondamentales du SDAGE ne saurait donc limiter la portée des dispositions adoptées à la fin de 1996 par le comité de bassin et approuvées par lEtat.
Le champ de cette mise à jour du SDAGE ne se limite pas aux aspects de mise en uvre de la directive cadre sur leau mais concerne lensemble des thèmes liés à la gestion de leau. Comme cest déjà le cas, le SDAGE précisera notamment les orientations et les dispositions à retenir pour la gestion quantitative de la ressource, la prévention des crues et la protection contre les inondations. Les programmes de mesures incluront les actions clefs que vous jugerez nécessaires didentifier pour la réalisation des objectifs du SDAGE dans ces domaines.
Jattire par ailleurs votre attention sur la nécessité dexaminer attentivement les implications des orientations fondamentales du SDAGE en matière durbanisme, et notamment en ce qui concerne la protection contre les risques dinondations. Je vous rappelle que la loi du 21 avril 2004 introduit un principe de compatibilité des documents durbanisme avec les orientations fondamentales du SDAGE, les documents durbanisme devant être compatibles ou rendus compatibles dans un délai de trois ans en cas de dispositions contraires au SDAGE.
En ce qui concerne les districts internationaux, il est précisé que si la désignation des masses deau fortement modifiées et la définition des objectifs du SDAGE sont de la responsabilité de chaque Etat membre, une coordination est nécessaire en ces domaines afin daboutir à un document commun dobjectifs au niveau du district international pour la fin de 2009 au plus tard.
Il appartiendra aux préfets coordonnateurs de bassin dinformer les autorités compétentes des pays concernés du déroulement des travaux et de demander, en tant que de besoin, linscription des points imposant une coordination au niveau international à lordre du jour des réunions des commissions internationales concernées et de leurs groupes de travail. Conformément à la méthode générale de définition des programmes de mesures et afin de faciliter lidentification des dispositions à coordonner au plan international, il serait souhaitable de limiter les questions à examiner au plan international aux seules questions concernant plusieurs Etats membres et jugées importantes au niveau du district.
Par ailleurs, il serait souhaitable que les présidents des comités de bassin concernés invitent les autorités compétentes des pays voisins aux réunions du comité en leur demandant de faire état de leurs problématiques et de leurs propositions.
Pour les bassins ne faisant pas partie de districts internationaux, mais dont des amonts de cours deau sont partagés avec des Etats voisins, des réunions dinformation et de coordination seront à organiser au plan local.
Je demande à M. le préfet coordonnateur de bassin de la Corse dinformer la collectivité territoriale de Corse de la présente circulaire afin quelle puisse adopter la procédure délaboration du SDAGE après concertation avec les services de lEtat et lagence de leau. Le préfet coordonnateur de bassin de la Corse veillera à établir pour mi-2006, en concertation avec le comité de bassin et la collectivité territoriale de Corse, un avant-projet de programme de mesures afin quil puisse être pris en compte pour la définition du IXe programme de lagence de leau Rhône-Méditerranée et Corse.
Vous voudrez bien me faire part des difficultés éventuelles dapplication de la présente circulaire.
Pour le ministre et par délégation :
Le directeur de leau,
P. Berteaud
Annexe I : Calendrier général 2005-2010
Compte tenu de la complémentarité des travaux de mise à jour des SDAGE, délaboration des programmes de mesures et, pour la métropole, des IXe programmes des agences de leau, les rendez-vous suivants sont à organiser :
- fin 2005 un point davancement des travaux sera à présenter au comité de bassin avant dengager les concertations locales sur les adaptations et les dérogations des objectifs environnementaux pour 2015 ;
- le comité de bassin aura à examiner début 2006 les avis exprimés lors de la première consultation du public. La mise à jour du SDAGE, lélaboration du programme de mesures ainsi que les procédures dinformation et de concertation seront alors à compléter en tant que de besoin ;
- en métropole, seront identifiées pour la mi-2006 les mesures pouvant déjà être engagées au cours des IXe programmes des agences de leau afin de contribuer à la réalisation des objectifs de la directive cadre sans attendre lapprobation formelle de la mise à jour des SDAGE. Fin 2006, le comité de bassin examinera le projet de IXe programme et, à lappui, un avant-projet de mise à jour du SDAGE. Cet avant-projet identifiera lorganisation générale du SDAGE, certains chapitres pouvant nêtre rédigés quà lissue des concertations à poursuivre en 2007 ;
- fin 2007, la seconde consultation du public, portant sur le projet de SDAGE et de programme de mesures, sera engagée ;
- fin 2008, le comité de bassin aura à se prononcer sur les modifications à apporter au projet de SDAGE avant de le soumettre à la consultation des conseils régionaux, des conseils généraux et des chambres consulaires. Adopté par le comité de bassin, le SDAGE sera ensuite approuvé par le préfet coordonnateur de bassin qui arrêtera simultanément le programme de mesures.
Pour les masses deau souterraines situées dans plusieurs circonscriptions administratives dagence de leau, il appartient au préfet coordonnateur du bassin auquel la masse deau concernée a été rattachée en application de la directive cadre de préciser, en concertation avec le bassin voisin, le calendrier de travail et les procédures de concertation pour la construction du programme de mesures.
Annexe II : Calendrier des travaux 2005-2007 (Métropole)
Annexe III : Processus de définition du programme de mesures et utilisation de lanalyse économique
Le programme de mesures inclut une combinaison de mesures de nature variée dans lobjectif dune synergie. Il rappellera les mesures existantes et précisera les mesures nouvelles à développer.
Une mesure est une action concrète assortie dun échéancier et dune évaluation financière.
Les mesures existantes :
Les mesures existantes incluent notamment les mesures à prendre en application des directives du secteur « eau ».
Elles incluent également dautres dispositions comme les contrôles des rejets et des prélèvements, la tarification, linterdiction des rejets de polluants dans les eaux souterraines, ... En application de larticle 11.1 de la directive, la direction de leau établira la liste des dispositions réglementaires applicables à lensemble du territoire national et qui ne seront donc pas à détailler dans les programmes de mesures de chaque bassin.
Les mesures nouvelles à développer :
Les états des lieux réalisés par les comités de bassin ont montré que ces mesures existantes ne permettront pas, à elles seules, de réaliser les objectifs environnementaux de la directive cadre pour environ un quart des masses deau.
Il ny aura pas nécessité de réaliser une caractérisation plus détaillée des masses deau à risque décart à lobjectif de bon état si lon estime le risque certain et si son origine et son importance sont suffisamment bien identifiées.
Ces mesures nouvelles incluent le renforcement des mesures existantes ainsi que des dispositions contractuelles, des actions dinformation et de sensibilisation et, plus largement, toute mesure jugée pertinente pour réaliser le bon état des eaux. Il convient de préciser leur contribution à la réalisation de lobjectif et leur coût afin de définir la combinaison de mesures la plus efficiente.
Fig. 1 : Le processus de construction du programme de mesures
Dans ce processus, lanalyse économique constitue une aide à la décision en apportant des informations sur le coût, lefficacité environnementale, les impacts et le financement des mesures. De ce fait, elle contribue également à la transparence des décisions prises. Les outils de lanalyse économique sont à déployer comme suit :
- Lorsque les mesures existantes (mise en uvre des directives ERU, nitrates, etc.) sont suffisantes pour réaliser lobjectif de bon état dans les délais, le programme de mesures doit établir la liste de ces mesures et leur calendrier de mise en uvre. Le scénario dévolution a déjà permis didentifier ces mesures et leurs effets attendus. Lanalyse coût-efficacité de ces mesures nest pas demandée, leur mise en uvre et leur calendrier de réalisation étant imposés par des textes réglementaires transposant des directives européennes.
- Lorsque des mesures nouvelles sont nécessaires pour atteindre lobjectif de bon état en 2015, la participation active des parties intéressées constitue une garantie pour lévaluation de la faisabilité technique, des coûts (marchands et non marchands) et des impacts socio-économiques de ces mesures nouvelles. Ces mesures nouvelles peuvent inclure le renforcement de mesures existantes (extension de zones sensibles par exemple). La concertation avec les acteurs de leau ne pourra que faciliter lidentification des mesures nouvelles, notamment pour ce qui concerne laménagement et la gestion des milieux aquatiques.
Lanalyse économique contribuera à lidentification de la combinaison de mesures nouvelles la plus efficiente. Ladoption du programme de mesures constitue lengagement de mettre en oeuvre toutes les mesures, y compris les mesures nouvelles.
- LEtat membre peut désigner des masses deau comme fortement modifiées ou comme artificielles en labsence dalternative aux activités à lorigine des modifications hydromorphologiques et présentant un meilleur bilan environnemental. Un objectif adapté (le bon potentiel) est alors à retenir.
La désignation des masses deau fortement modifiées et la justification des dérogations à lobjectif 2015 sont nécessaires pour définir le programme de mesures.
La désignation des masses deau artificielles ou fortement modifiées précèdera la définition du programme de mesures. Les analyses économiques nécessaires dans ces domaines seront à engager dès les premières étapes de la démarche.
- Une dérogation à lobjectif de bon état ou de bon potentiel en 2015 devra être justifiée sur la base dune analyse technique et économique. Dans le cas où il savère quil est impossible datteindre lobjectif en 2015, la directive-cadre demande des justifications claires fondées sur la faisabilité technique, des coûts disproportionnés ou sur les conditions naturelles (art. 4.4-a de la directive).
Sil apparaît exagérément coûteux datteindre les objectifs (art. 4-4. (a) (ii)), ou si les autres options environnementales entraînent des coûts disproportionnés (art. 4-5 (a)), une analyse coûts-bénéfices est à réaliser afin de comparer les différents ensembles de mesures et les différents niveaux dobjectifs. Cette analyse comparera les bénéfices attendus aux coûts des mesures de base et complémentaires, à léchelle géographique pertinente au vu des intérêts en jeu (niveau local, de bassin ou national). La faisabilité de ces mesures devra également être prise en compte. Bien que, la plupart du temps, lanalyse coût-bénéfice est à engager à une échelle locale, elle doit intégrer les intérêts généraux du bassin.
- Une fois les objectifs environnementaux définis, il convient de confirmer les résultats de lanalyse coût-efficacité pour sassurer que le premier programme de mesures met en uvre les mesures les plus efficientes et permet datteindre lobjectif aux coûts les plus bas pour les usagers de leau concernés. Lanalyse de lévolution de la récupération des coûts doit également permettre didentifier lévolution des contributions des principaux secteurs économiques et les subventions croisées que peuvent impliquer la mise en uvre du programme de mesures.
Fig. 2 : La mise en uvre de lanalyse économique et lélaboration du programme de mesures
Annexe IV : Documents techniques à paraître en 2005
DOCUMENT |
DATE de publication
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Note de définition provisoire du bon état écologique (cours deau de métropole) |
Juin 2005
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Guide technique pour la désignation des masses deau fortement modifiées et des masses deau artificielles |
Juin 2005
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Thésaurus des mesures |
Juin 2005
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Guide technique pour lanalyse coût-efficacité |
Septembre 2005
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Recueil des mesures mises en uvre au niveau national et applicables à lensemble des bassins |
Septembre 2005
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Guide technique pour la mise à jour des objectifs piscicoles dans le SDAGE |
Octobre 2005
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Guide de rédaction du SDAGE |
Fin 2005
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Guide pour la définition des actions de résorption des substances prioritaires |
Fin 2005
|
Guide pour la mise à jour du registre des zones protégées |
Fin 2005
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