(JO n° 291 du 2 décembre 2020)


NOR : EAEJ2029069D

Vus

Le Président de la République,

Sur le rapport du Premier ministre et du ministre de l'Europe et des affaires étrangères,

Vu la Constitution et notamment ses articles 52 à 55 ;

Vu le décret n° 53-192 du 14 mars 1953 modifié relatif à la ratification et à la publication des engagements internationaux souscrits par la France ;

Vu le décret n° 61-1300 du 30 novembre 1961 portant publication du traité sur l'Antarctique, signé le 1er décembre 1959 ;

Vu le décret n° 98-861 du 18 septembre 1998 portant publication du protocole au traité sur l'Antarctique, relatif à la protection de l'environnement, signé à Madrid le 4 octobre 1991 ;

Vu le décret n° 2005-1075 du 23 août 2005 portant publication de l'annexe V au protocole au traité de l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, protection et gestion des zones, adoptée à Bonn le 18 octobre 1991,

Décrète :

Article 1er du décret du 30 novembre 2020

La Mesure 8 (2017) Zone gérée spéciale de l'Antarctique n° 5 (station Amundsen-Scott South Pole, pôle Sud) : plan de gestion révisé (ensemble cinq annexes), adoptée à Pékin le 1er juin 2017, lors de la XLe réunion consultative du traité sur l'Antarctique (RCTA), sera publiée au Journal officiel de la République française.

Article 2 du décret du 30 novembre 2020

Le Premier ministre et le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait le 30 novembre 2020.

Emmanuel Macron
Par le Président de la République :

Le Premier ministre,
Jean Castex

Le ministre de l'Europe et des affaires étrangères,
Jean-Yves Le Drian

Annexe

MESURE 8 (2017)
ZONE GÉRÉE SPÉCIALE DE L'ANTARCTIQUE N° 5 (STATION AMUNDSEN-SCOTT SOUTH PÔLE, PÔLE SUD) : PLAN DE GESTION RÉVISÉ (ENSEMBLE CINQ ANNEXES)

Les Représentants,

Rappelant les articles 4, 5 et 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique, relatif à la protection de l'environnement (« le Protocole »), qui prévoient la désignation des zones gérées spéciales de l'Antarctique (« ZGSA ») et l'approbation des plans de gestion pour ces zones ;

Rappelant la mesure 2 (2007), qui a désigné la station Amundsen-Scott South Pole, pôle Sud, en tant que zone gérée spéciale de l'Antarctique n° 5 ;

Notant que le Comité pour la protection de l'environnement a approuvé un plan de gestion révisé pour la ZGSA n° 5 ;

Souhaitant remplacer le plan de gestion actuel pour la ZGSA n° 5 par le plan de gestion révisé ;

Recommandent à leurs Gouvernements d'approuver la mesure suivante conformément au paragraphe 1 de l'article 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique, relatif à la protection de l'environnement :

Que :

1. Le plan de gestion révisé de la zone gérée spéciale de l'Antarctique n° 5 (station Amundsen-Scott South Pole, pôle Sud), qui figure en annexe à la présente mesure, soit approuvé ; et

2. Le plan de gestion de la zone gérée spéciale de l'Antarctique n° 5 figurant en annexe de la mesure 2 (2007) soit abrogé.

ANNEXES

PLAN DE GESTION POUR LA ZONE GÉRÉE SPÉCIALE DE L'ANTARCTIQUE N° 5

STATION ANTARCTIQUE AMUNDSEN-SCOTT, PÔLE SUD

Introduction

La station antarctique Amundsen-Scott (ci-après appelée " la station antarctique "), exploitée par les Etats-Unis, est située sur le plateau polaire, à une altitude de 2 835 mètres, à proximité du pôle Sud géographique, à 90° de latitude sud. Une zone d'environ 26 344 km2, englobant la station et des sites de recherche et de surveillance continue, est désignée en tant que zone gérée spéciale de l'Antarctique (ci-après dénommée la " zone "). La zone a été désignée pour optimiser les opportunités scientifiques du pôle, protéger son environnement presque vierge et s'assurer que toutes les activités s'y déroulant, y compris celles visant à découvrir les qualités extraordinaires du pôle Sud, puissent se faire en toute sécurité, en respectant l'environnement, et sans perturber les programmes scientifiques. Pour atteindre les objectifs du plan de gestion, la zone a été subdivisée en aires - l'aire scientifique, l'aire des opérations, et les aires à accès limité. L'aire scientifique est elle-même subdivisée en quatre secteurs : le secteur d'air pur, le secteur calme, le secteur sous le vent et le secteur obscur. Les mesures de gestion convenues pour ces secteurs contribuent à coordonner les activités et à protéger les valeurs importantes du pôle Sud.

La zone a été désignée à la suite d'une proposition émise par les Etats-Unis et adoptée en vertu de la mesure 2 (2007). Le plan de gestion actuel a fait l'objet d'une importante révision et d'une mise à jour dans le cadre du processus de révision requis par le Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement (ci-après dénommé le Protocole).

La zone se situe au sein de l'" environnement Q - plate-forme de glace du continent antarctique oriental surélevé ", tel que défini dans l'analyse des domaines environnementaux du continent antarctique (résolution 3, 2008). La zone n'est pas classée dans les régions de conservation biogéographiques de l'Antarctique (résolution 6, 2012).

1. Valeurs à protéger et activités à gérer

Valeurs environnementales et scientifiques

La zone est située dans une région de grande valeur scientifique et la station antarctique Amundsen-Scott facilite la réalisation de recherches scientifiques exceptionnelles bénéficiant d'une large collaboration internationale. Les conditions environnementales uniques au pôle Sud, comme son climat extrêmement froid et sec, son élévation isolée sur une plateforme de glace et sa position sur l'axe Sud de rotation terrestre, offrent des conditions idéales pour la réalisation de nombreuses observations scientifiques :

La recherche astrophysique, atmosphérique et géospatiale - y compris le vent solaire terrestre, la magnétosphère, l'ionosphère ; et les études astronomiques et astrophysiques comme la physique solaire et des rayons cosmiques. La position du pôle Sud sur l'axe de rotation terrestre, les conditions climatiques de la région et son éloignement par rapport aux sources de pollution lumineuse facilitent l'observation astronomique et astrophysique d'objets stellaires spécifiques. En outre, l'isolement de la zone par rapport à tout bruit, à toute vibration et interférence électromagnétique est important pour la recherche astrophysique. Son emplacement est idéal pour les expériences astrophysiques sur les particules de haute énergie et la détection d'évènements extrêmes à l'aide de réseaux d'instruments installés sur la plateforme de glace. La stabilité géophysique de la zone et l'exploitation continue de la station antarctique permettent la réalisation de travaux de recherche continus sur la physique de la haute atmosphère, notamment les processus solaires, les effets des phénomènes électromagnétiques à court terme (aurores, induction de courants électriques et interférence de communication par radiofréquence) et les phénomènes de longue durée (liés à la couche d'ozone, au rayonnement ultraviolet, à la composition de l'atmosphère, aux vents stratosphériques, à la météorologie et au climat). L'air du pôle Sud est considéré comme le plus pur de la planète étant donné son isolement par rapport aux sources de pollution et aux influences d'origine anthropique. De ce fait, la zone est une région importante pour les travaux de suivi et de recherche sur les niveaux de fond des composantes atmosphériques naturelles et anthropiques et pour les recherches sur les changements climatiques.

Glaciologie. - La plateforme de glace épaisse conserve une archive naturelle des composantes atmosphériques, étudiée pour comprendre les changements climatiques et atmosphériques passés de la Terre.

Sismologie. - En raison de son isolement par rapport à tout bruit et toute vibration, l'une des plus importantes stations sismiques se trouve dans la zone.

Recherches médicales. - La communauté unique que constituent les gens vivant à la station permet en outre de conduire des recherches médicales spécialisées sur de petits groupes humains isolés.

Valeurs historiques

La zone a une grande valeur historique et deux sites et monuments historiques (SMH) ont été désignés au pôle Sud :

SMH n° 1 a été désigné en 1972 à 90° de latitude sud pour désigner un mât de drapeau érigé en décembre 1965 au pôle Sud par la première expédition polaire terrestre argentine. Il est probable que le mât de drapeau soit irrémédiablement enfoui sous la glace à environ 500 mètres du pôle Sud géographique, mais son emplacement précis est inconnu.

SMH n° 80 a été désigné en 2005 aux environs de 90° de latitude sud pour indiquer la tente d'Amundsen, érigée par l'expédition que dirigeait Roald Amundsen à leur arrivée au pôle Sud le 14 décembre 1911.

L'expédition norvégienne a été la première à atteindre le pôle Sud. On estime que la tente est irrémédiablement enfouie sous la glace à quelques kilomètres du pôle Sud géographique, mais son emplacement exact est inconnu.

Les Etats-Unis ont établi un " pôle Sud de cérémonie " à proximité de la station pour commémorer l'Année géophysique internationale (AGI) en 1957-1958 et toutes les expéditions ayant atteint le pôle Sud.

Valeurs esthétiques et naturelles

En tant que points uniques sur l'axe de rotation de la Terre, les pôles ont depuis longtemps captivé l'imaginaire de géographes, d'explorateurs et du grand public. Le pôle Sud a suscité un intérêt exceptionnel en raison de ses qualités uniques et difficiles, comme son paysage dominé par la glace associé à son éloignement, sa haute altitude, et son froid extrême. Le pôle Sud est l'un des environnements les plus inhospitaliers de la planète pour la survie humaine. On continue pourtant à faire face à ces défis, que ce soit par esprit d'aventure, passion, ou à des fins de découverte personnelle et de progrès. Pour beaucoup, qu'ils fassent le voyage par voie terrestre ou aérienne, atteindre le pôle constitue une expérience extraordinaire et très gratifiante.

En outre, des phénomènes inhabituels, comme les parélies ou faux-soleils, les colonnes lumineuses et les mirages peuvent se produire, créant des effets magnifiques dans les nuages polaires ou dans les cristaux de glace suspendus de l'atmosphère sèche et limpide. Il arrive que l'aurore australe illumine le ciel d'arcs et d'ondulations spectaculaires de lumière multicolore dans l'obscurité, créant des effets visuels impressionnants.
Les conditions environnementales extrêmes, les vastes paysages englacés, les phénomènes atmosphériques aussi inhabituels que beaux, le sens profond qu'évoquent l'endurance et la persévérance humaines, associés aux qualités intangibles d'expériences personnelles et de la relation que l'on peut avoir avec le pôle Sud, font que le site a une valeur esthétique et naturelle exceptionnellement élevée.

2. Buts et objectifs

L'objectif de ce plan de gestion est la conservation et la protection de l'environnement entourant le pôle Sud par une gestion et une coordination des activités humaines dans la zone visant à protéger et à maintenir à long terme les valeurs du pôle Sud, en particulier ses valeurs scientifiques uniques et remarquables.

Les objectifs de gestion spécifiques de la zone sont les suivants :
- faciliter la recherche scientifique tout en assurant la maîtrise de l'environnement ;
- promouvoir et participer à la coordination des activités humaines au pôle Sud pour gérer tout conflit actuel ou potentiel entre les valeurs (y compris celles issues de disciplines scientifiques différentes), les activités, et les voyagistes ;
- assurer la protection à long terme des valeurs scientifiques, historiques, esthétiques, l'état de la nature sauvage et autres valeurs de la zone en minimisant les perturbations ou la dégradation de ces valeurs, y compris la perturbation des caractéristiques naturelles, et en réduisant au minimum les impacts cumulés des activités humaines sur l'environnement ;
- minimiser les traces des installations et des expériences scientifiques établies dans la zone, tout en tenant compte de modifications et d'améliorations nécessaires en respectant les autres objectifs du plan de gestion ;
- minimiser les perturbations physiques, l'émission de polluants, la contamination et les déchets produits dans la zone, et prendre toutes les mesures possibles pour les contenir, les traiter, les enlever ou y remédier, qu'elles aient été produites dans le cours d'activités habituelles ou par accident ;
- promouvoir l'utilisation d'énergies et de modes de transport ayant l'impact le plus faible sur l'environnement, et, autant que possible, minimiser les combustibles fossiles utilisés pour les activités menées dans la zone ;
- améliorer la connaissance des processus naturels et des impacts humains, tant localement, dans la zone et mondialement, y compris ceux dus aux programmes de surveillance ; et
- encourager la communication et la coopération entre les usagers de la zone, notamment par la diffusion d'informations concernant la zone et des dispositions en vigueur.
- empêcher l'introduction involontaire dans la zone d'espèces non indigènes et limiter dans la mesure du possible le transport involontaire d'espèces indigènes d'une partie à l'autre de la zone.

3. Activités de gestion

Les activités de gestion ci-après doivent être mises en œuvre pour réaliser les buts et les objectifs du présent plan de gestion :
- les parties s'intéressant de près à la zone doivent convoquer le cas échéant, et ce au moins une fois par an, un groupe de gestion du pôle Sud (ci-après dénommé le groupe de gestion) chargé de coordonner les activités menées dans la zone, et notamment de :
- favoriser et assurer la bonne communication entre les parties travaillant et visitant la zone ;
- offrir un forum de discussion pour anticiper, identifier et résoudre d'éventuels conflits relatifs à l'utilisation ;
- minimiser le dédoublement des activités ;
- conserver une archive de ces activités et, dans la mesure du possible, de leur impact sur la zone ;
- développer des stratégies visant à détecter et remédier aux effets cumulés des impacts ;
- diffuser des informations relatives à la zone, en particulier sur les activités menées dans la zone et sur les mesures de gestion en vigueur, notamment en maintenant à jour ces informations sous forme électronique sur le site  http://www.southpole.aq/ ;
- passer en revue les activités passées, présentes et futures et évaluer l'efficacité des mesures de gestion ; et
- formuler des recommandations sur la mise en œuvre de ce plan de gestion.
- les programmes nationaux opérant dans la zone devront fournir aux stations et installations de recherche appropriées des copies de ce plan de gestion accompagnées de la documentation pertinente et les mettre à la disposition de toutes les personnes présentes dans la zone. Le plan sera aussi disponible sous forme électronique sur le site  http://www.southpole.aq/? ;
- les programmes nationaux opérant dans la zone et les opérateurs de tourisme organisant des visites devront veiller à ce que tout leur personnel (personnel, équipage, passagers, chercheurs scientifiques et autres visiteurs) soit averti et informé des dispositions du présent plan de gestion, et en particulier des lignes directrices environnementales (annexe A), des lignes directrices pour l'aire scientifique (annexe B) et des aires à accès limité (annexe C), et des lignes directrices relatives aux visiteurs non gouvernementaux (annexes D et E) applicables dans la zone ;
- les programmes nationaux opérant dans la zone et les opérateurs de tourisme organisant des visites devront veiller à ce que tout leur personnel soit averti et informé des risques et des exigences en matière de sécurité dans l'environnement extrême du pôle Sud, y compris dans les opérations aériennes et en cas d'urgences médicales ;
- les opérateurs de tourisme ou tout autre groupe ou personne se chargeant d'organiser ou de mener des activités non gouvernementales dans la zone devront coordonner au préalable leurs activités avec les programmes nationaux opérant dans la zone afin de ne pas porter atteinte aux valeurs de la zone et de respecter les exigences du plan de gestion. En particulier, une coordination préalable doit être mise en œuvre avec le programme antarctique des Etats-Unis en tant qu'opérateur de la station antarctique Amundsen-Scott ;
- les programmes nationaux opérant dans la zone s'efforceront de développer les bonnes pratiques afin d'atteindre les objectifs du plan de gestion et de partager les connaissances et les informations acquises ;
- des panneaux et / ou bornes devront être érigés selon les besoins et de manière à signaler l'emplacement du site ou les limites des zones, des sites de recherche, des sites d'atterrissage ou des campements à l'intérieur de la zone. Les panneaux et bornes érigés devront être fixés solidement et maintenus en bon état et enlevés lorsqu'ils ne sont plus nécessaires.
- des visites seront effectuées en fonction des besoins (une fois tous les cinq ans au moins) pour évaluer l'efficacité du plan de gestion et s'assurer que les mesures de gestion sont adéquates. Le plan de gestion, le code de conduite et les lignes directrices seront réexaminés et mis à jour selon les besoins ; et
- les programmes nationaux opérant dans la zone prendront toutes les mesures nécessaires et pratiques pour veiller à l'application des dispositions du plan de gestion.

4. Durée de la désignation

La zone est désignée pour une période indéterminée.

5. Cartes et photographies

Carte 1. - ZGSA n° 5 du pôle Sud : emplacement, topographie, limites de la ZGSA, aire scientifique et secteur d'air pur.

Carte 2. - ZGSA n° 5 du pôle Sud : aires de gestion et secteurs.

Carte 3. - ZGSA n° 5, station antarctique Amundsen-Scott : aire des opérations.

Carte 4. - ZGSA n° 5, station antarctique Amundsen-Scott.

Carte 5. - Aperçu des lignes directrices relatives à l'approche de visiteurs non gouvernementaux au pôle Sud.

Carte 6. - Détail des lignes directrices relatives à l'approche de visiteurs non gouvernementaux au pôle Sud.

Remarques importantes sur les cartes du pôle Sud

La plateforme glaciaire et les installations au pôle Sud se déplacent à un rythme d'environ 10 mètres par an. Par conséquent, les positions précises des caractéristiques indiquées sur les cartes et leurs coordonnées GPS changent avec le temps. Une grille locale est donc utilisée pour définir toutes les ZGSA, les limites des zones et des secteurs qui varient avec la grille locale. Les valeurs de la grille locale restent ainsi constantes par rapport aux installations permanentes qui se déplacent avec la glace. Les positions des installations restent constantes entre elles et par rapport aux limites de la ZGSA, bien que leurs positions réelles bougent relativement au pôle Sud géographique. Le nord de la grille locale s'aligne sur le méridien de Greenwich (0 degré de longitude). Les cartes de la ZGSA sont mises à jour régulièrement et les cartes les plus récentes sont disponibles sur  http://www.southpole.aq/.

6. Description de la zone

6 (i) Coordonnées géographiques, bornage et caractéristiques naturelles

Description générale

Le paysage du pôle Sud présente une vaste plateforme monotone et légèrement en pente s'élevant à environ 2 835 mètres. La roche mère composant le sous-sol de la masse de terre continentale s'élève à environ 135 mètres au-dessus du niveau de la mer, donnant une épaisseur d'environ 2 700 mètres à la plateforme glaciaire à cet endroit. La plateforme glaciaire au pôle Sud qui s'étend à 89° S s'incline vers le nord-ouest en direction de la mer de Weddell, avec une élévation comprise entre 3 000 mètres et environ 2 650 mètres. La surface à proximité du pôle présente généralement de la neige soufflée par le vent ou des sastrugi, mais est autrement monotone et non crevassée.

Limites et coordonnées

La limite de la zone est définie par deux demi-cercles s'étendant sur une distance de 20 km et 150 km de rayon, respectivement, entourant la station antarctique (carte 1). Le demi-cercle le plus large s'étend sur une distance de 150 km à partir du point d'origine désigné comme l'angle sud-ouest sur grille du bâtiment de l'observatoire de recherche atmosphérique (ORA) (à environ 365 mètres du pôle sud géographique [2017] ) et est limité par des lignes tirées à 110° et à 340° sur grille depuis l'ORA. Ce grand demi-cercle comprend le secteur d'air pur (SAP) de l'aire scientifique, qui partage la limite externe de la ZGSA.

Le demi-cercle le plus petit s'étend quant à lui sur une distance de 20 km à partir du point d'origine désigné comme le centre de l'escalier en aluminium de la tour circulaire du principal bâtiment surélevé de la station antarctique (ci-après dénommée la station surélevée). Le centre de cet escalier est l'origine commune de trois autres secteurs de gestion (les secteurs calme, sous le vent et obscur) qui, avec le SAP, constituent l'aire scientifique de la ZGSA. L'escalier circulaire en aluminium de la tour constitue une caractéristique aisément repérable au sol comme sur les cartes ; la station surélevée devrait en outre perdurer dans la zone plus longtemps que toute autre structure ou tout autre repère.

La limite de la zone comprend toutes les structures et zones des recherches actuelles et prévues à la station antarctique, ainsi qu'une surface suffisamment grande pour atteindre les objectifs de l'aire scientifique. A mesure que la plateforme glaciaire se déplace, l'emplacement géographique de la ZGSA se déplace d'environ 10 mètres par an en même temps que toutes les installations.

Climat

Le climat de la station antarctique est extrêmement froid, venteux et aride. La température annuelle moyenne au pôle Sud est de - 49,4°C (- 56°F). La température maximale enregistrée à la station antarctique est de - 12,3°C (9,9°F) (le 25 déc. 2011), alors que la température minimale enregistrée est de − 82,8°C (− 117,0°F) (juin 1982).

Le soleil atteint son élévation maximale de 23,5° au-dessus de l'horizon au milieu de l'été. La neige reflète une grande partie du rayonnement solaire qui atteint la surface du plateau polaire.

L'humidité de l'air au pôle Sud avoisine zéro, créant un environnement polaire désertique extrême. Les chutes de neige au pôle Sud sont minimes, avec une précipitation annuelle moyenne de seulement 86 mm en équivalent liquide. Les vents y sont persistants, avec une vitesse moyenne entre 5 et 15 nœuds, provenant principalement du nord-est / est sur grille. La neige balayée par les vents a tendance à s'accumuler autour des structures, créant des bancs de neige profonds qui enfouissent les structures, malgré des chutes de neige faibles.

Une analyse de la climatologie de surface par Lazzara et al. (2012) n'a décelé aucun changement de température ou de pression statistiquement significatif au pôle Sud pendant la période 1957-2010, bien qu'une légère tendance à la baisse ait été observée en ce qui concerne les vitesses des vents, avec une baisse de 0,28 mètres / s par décennie et en ce qui concerne l'accumulation moyenne de neige (1983-2010), qui a baissé de - 2,9 mm / an.

Sciences atmosphériques

Les substances polluantes générées dans les régions polaires par les aéronefs et d'autres sources peuvent voyager sur des centaines de kilomètres et perturber les mesures de la couche limite, des gaz et aérosols présents dans la colonne d'air et des contaminants contenus dans la neige, ce qui impose d'exclure toute activité dans une zone étendue afin de bénéficier d'un site propice aux recherches sur la pureté de l'air.

L'observatoire de recherche atmosphérique (ORA) est situé à environ 450 mètres au nord-est sur la grille de la station surélevée dans la pointe sud-ouest sur grille du secteur d'air pur (SAP). Le SAP s'étend en demi-cercle à partir de l'ORA sur une distance de 150 km vers la limite externe de la zone scientifique et de la ZGSA, qui offre une zone tampon nécessaire pour garantir la précision des mesures. La plupart des recherches atmosphériques sont effectuées dans le SAP, situé en amont de la station pour garantir que l'air reste aussi pur que possible. Les recherches de l'ORA sont menées par la division de surveillance mondiale de l'Administration océanographique et atmosphérique nationale des Etats-Unis (NOAA) /ESRL). Les mesures sont prises afin de déterminer les tendances à long terme des gaz à l'état de traces, d'aérosols et de rayonnement solaire et pour étudier leur influence sur le climat terrestre (Sheridan et al., 2016). La réduction de l'ozone stratosphérique est également étudiée à l'aide d'instruments installés à bord de ballons ; les lâchers scientifiques et opérationnels de ballons ont lieu depuis l'installation de ballons située dans la zone des opérations.

Astrophysique et sciences géospatiales

La plupart des projets de recherche liés à l'astrophysique et aux sciences géospatiales se déroulent dans le secteur obscur qui a été désigné pour réduire la luminosité et les interférences électromagnétiques autant que possible dans cette zone.

Le laboratoire du secteur obscur abrite le télescope du pôle Sud (TPS). Le TPS peut détecter le rayonnement du fond diffus cosmologique (FDC) et l'un de ses principaux objectifs est de développer une compréhension de l'univers à l'époque du " Big Bang " en identifiant les regroupements de galaxies où le rayonnement de FDC a été modifié par des concentrations de matière noire (Carlstrom et al. 2011 ; Reichardt, de Haan & Bleem 2016). Le TPS fera partie de l'Event Horizon Telescope, un réseau de télescopes distribués autour du monde qui synthétiseront un télescope avec un diamètre effectif équivalent à celui de la Terre. Le laboratoire du secteur obscur abrite aussi les détecteurs BICEP, opérationnels depuis 2006. Ces expériences ont pour but de détecter la polarisation en mode B, chaque génération de BICEP augmentant le nombre de détecteurs et par conséquent la sensibilité à la polarisation en mode B (Ade et al., 2015).

L'observatoire de Martin A. Pomerantz (MAPO) se trouve également dans le secteur obscur. Il abrite les équipements utilisés dans plusieurs projets de recherche, l'un d'entre eux étant dédié à la modernisation du petit polarimètre pour le DASI (Small Polarimeter Upgrade for DASI, SPUD), également conçu pour mesurer la polarisation en mode B.

Le laboratoire IceCube, un détecteur de neutrinos, se trouve aussi dans le secteur obscur. IceCube est un télescope comprenant plus de 5 100 détecteurs sphériques enfouis dans un kilomètre cube de glace.

L'expérience a été conçue pour étudier les propriétés des neutrinos et la nature de la matière obscure. Depuis le début de l'opération en 2010, IceCube a pu observer le flux de neutrinos de haute énergie astrophysique pour la première fois, il a mesuré l'anisotropie des rayons cosmiques dans l'hémisphère sud pour la première fois, il a produit les meilleures limites mondiales d'une section transversale dépendante de spin pour les particules de matière noire à interaction faible, et il a pris les mesures les plus détaillées des propriétés de propagation de la lumière dans la glace antarctique (Aartsen et al., 2016, 2017).

L'Askaryan Radio Array (ARA) est un nouvel observatoire de détection de neutrinos en construction dans le secteur obscur visant à découvrir des évènements extrêmes à l'aide d'un arrangement d'antennes radio en sous-sol (Allison et al. 2015, 2016).

Le pôle Sud fait partie du réseau ANGWIN (Gravity Wave Imaging Network, imagerie des ondes de gravité en Antarctique). Celui-ci vise à collecter des mesures d'ondes de gravité dans l'ensemble du continent. Au pôle Sud, les mesures sont concentrées sur la quantification des caractéristiques distinctes des températures des ondes de gravité au fond du vortex polaire (Mehta et al., 2017).

Le SuperDARN (Dual Auroral Radar Network, Super réseau de radars dual auroral) a été établi dans la zone des opérations en 2013. Il vient combler des lacunes dans l'étude de la physique des aurores en Antarctique (Makarevich, Forsythe et Kellerman 2015).

Glaciologie

L'accumulation de la neige au pôle Sud a fait l'objet d'une surveillance intermittente depuis l'Année géophysique internationale (1957-1958). Un vaste réseau de stations de mesure de l'accumulation de neige au pôle Sud a été mis en place en 1992 (Mosley-Thompson et al., 1999). Le réseau de piquets de mesure s'étend dans toutes les directions depuis le pôle sur une distance de 20 km ; il est essentiel pour les recherches sur l'accumulation de la neige que les piquets et les zones avoisinantes ne soient pas perturbés. Les données collectées entre 1958 et 1997 ont montré que les taux d'accumulation annuels nets avaient augmenté durant cette période (Mosley-Thompson et al., 1999), ce qui contraste avec les résultats plus récents publiés par Lazzara et al. (2012) pour la période 1982-2010, qui font apparaître une baisse.

Le carottage de la glace a également lieu au pôle Sud. SPICECORE, qui a été foré au cours des saisons 2014-2015 et 2015-2016, fournira un relevé d'isotopes stables, d'aérosols et de gaz atmosphériques remontant à environ 40 000 ans.

Sismologie

Des données sismologiques sont collectées au pôle Sud depuis l'AGI (1957-1958). Les conditions au pôle Sud sont idéales pour étudier les tremblements de terre et la structure terrestre. Les niveaux d'énergie des vibrations produits par des évènements sismiques traversant la Terre et la plateforme glaciaire polaire sont enregistrés par des sismomètres au pôle Sud. En raison de sa position sur l'axe de rotation de la Terre, les mesures polaires de l'énergie générée par les tremblements de terre majeurs ne sont pas affectées par les forces de rotation qui ont une influence sur les enregistrements à d'autres endroits de la planète. Le SPRESSO (South Pole Remote Earth Science and Seismological Observatory, observatoire de sismologie et de géoscience du pôle Sud) est situé à environ 7,5 km de la station antarctique dans le secteur calme. Ses instruments sont enfouis à environ 300 mètres sous la glace pour enregistrer les vibrations de la Terre. L'absence d'autres vibrations pouvant générer des " bruits " sismiques dans la région permet aux instruments du pôle Sud de détecter des vibrations jusqu'à quatre fois plus silencieuses que les autres observatoires de la planète.

Recherche médicale

En raison de son isolement, la station antarctique est idéale pour les recherches médicales axées sur l'évaluation de comportements sociaux et sur la physiologie humaine. Les recherches conduites au pôle Sud sur les rythmes de sommeil ont examiné le rôle de l'obscurité totale sur la qualité du sommeil et les caractéristiques des humeurs. Des études ont également été menées sur les effets de l'isolement et du confinement sur la dépression, la fatigue, la vigueur et l'anxiété. Ces recherches sont importantes pour déterminer les capacités de performance des personnes travaillant dans des environnements isolés. Des recherches sur le mal aigu des montagnes sont aussi en cours (Anderson et al., 2011).

Caractéristiques historiques

Deux sites et monuments historiques (SMH) ont été formellement désignés dans la zone (SMH n° 1 et SMH n° 80) et sont décrits en section 6 (iv).

Une borne entourée des drapeaux des douze premières nations signataires du Traité sur l'Antarctique, appelée le pôle Sud de cérémonie, a été érigée par les Etats-Unis à environ 150 mètres nord sur grille de la station antarctique et repose à environ 200 mètres du pôle Sud géographique. Le pôle Sud de cérémonie commémore l'Année géophysique internationale de 1957-1958 ainsi que toutes les expéditions ayant atteint le pôle Sud.

Activités humaines / impacts

Après que les expéditions d'Amundsen et Scott eurent atteint le pôle Sud en 1911-1912, aucune autre visite du pôle Sud n'eut lieu jusque l'AGI de 1957-1958, quand une station permanente y fut établie par les Etats-Unis. La station antarctique Amundsen-Scott a connu plusieurs améliorations, la plus récente étant l'ouverture de la station surélevée en 2008. L'activité principale au pôle Sud est la science. L'isolement, l'échelle et les types de recherches scientifiques effectuées nécessitent un appui logistique considérable, comme une grande piste d'atterrissage pour aéronefs de transport sur skis, d'importantes installations d'entreposage de combustibles, de production d'électricité et d'hébergement et des laboratoires scientifiques. De plus amples informations sur les installations au pôle Sud sont données dans la section 6 (iii).

Les visiteurs non gouvernementaux (VNG) participant à des expéditions ou effectuant un voyage touristique caractérisent la deuxième principale activité du pôle Sud. Pendant cinq ans, entre 2006 et 2011, une moyenne d'environ 190 personnes par saison a visité le pôle Sud dans le cadre d'expéditions privées. À ce jour, le nombre le plus élevé a été enregistré en 2011-2012, avec 495 visiteurs, presque le double que le pic précédant de 266 visiteurs, enregistré en 2010-2011. Ce pic a été motivé par un regain d'intérêt pour le pôle Sud, autour du centenaire des expéditions d'Amundsen et de Scott. Environ 230 VNG ont été enregistrés en 2015-2016, se rapprochant du niveau qui avait été noté juste avant le centenaire.

Environ 750 000 litres de diesel sont stockés dans des fûts au pôle Sud, soit le volume nécessaire pour maintenir des opérations sûres à la station antarctique, utilisé pour l'alimentation électrique, les aéronefs, les véhicules et la machinerie lourde. Pendant l'hiver 1989, une fuite de 150 000 litres (40 000 Gallons) de carburant s'est déversée dans la neige au pôle Sud sans pouvoir être récupérée (Wilkniss 1990), ce qui représente l'incident de contamination le plus important au pôle Sud à ce jour. Les émissions provenant de générateurs au diesel et de moteurs représentent probablement la majorité des contaminants continus, bien qu'ils soient dispersés et dilués par les vents persistants, généralement en direction de la zone sud-ouest sur grille de la station.

6 (ii) Aires à accès limité et aires gérées à l'intérieur de la zone

Ce plan de gestion définit trois catégories d'aires à l'intérieur de la zone : l'aire des opérations, l'aire scientifique et les aires à accès limité. Les objectifs de la gestion des différentes catégories d'aires se trouvent dans le tableau 1. Les cartes 1 et 2 montrent l'étendue de l'aire scientifique, tandis que la carte 3 montre l'étendue de l'aire des opérations et des aires à accès limité.

Une nouvelle aire ou une nouvelle catégorie d'aire peut être envisagée par le groupe de gestion selon les besoins, et celles qui ne sont plus requises peuvent être enlevées de la liste. Les mises à jour des aires doivent être dûment considérées lors de la révision du plan de gestion.

Tableau 1. - Zones de gestion désignées à l'intérieur de la zone et objectifs spécifiques.

Aire gérée Objectifs spécifiques de l'aire Plan Annexe
Aire des opérations Veiller à ce que les installations scientifiques et les activités connexes de la zone soient contenues et gérées à l'intérieur d'une aire désignée. -
Aire scientifique Veiller à ce que les personnes planifiant les programmes scientifiques ou la logistique dans la zone et tous les visiteurs de la zone soient informés des secteurs de la zone représentant des sites d'études scientifiques en cours ou de longue date ou bien contenant des installations scientifiques vulnérables, afin qu'ils puissent être pris en considération durant la planification et la conduite des activités dans la zone. L'un des objectifs de l'aire scientifique est de minimiser les conflits entre les différents types d'utilisation. B
Aire à accès limité Restreindre l'accès à un certain secteur de la zone et/ou y restreindre les activités pour diverses raisons, par exemple en raison de valeurs spéciales scientifiques, en cas de vulnérabilité, de la présence de dangers, ou pour limiter les émissions ou les constructions sur un site spécifique. L'accès aux aires à accès limité devrait normalement se faire pour des raisons impérieuses qui ne peuvent être satisfaites ailleurs dans la zone. C

Les orientations générales qui s'appliquent à chaque aire sont présentées dans les sections ci-après ; les lignes directrices qui régissent la conduite d'activités spécifiques de l'aire scientifique sont définies à l'annexe B et dans les aires à accès limité de l'annexe C.

Aire des opérations

L'aire des opérations (cartes 3 et 4) a été établie pour accueillir les principales activités humaines de la zone, y compris les activités de soutien aux sciences, les services principaux de la station (p. ex. l'hébergement), l'exploitation de pistes d'atterrissage pour aéronefs sur skis, et les équipements d'assistance terrestre pour les visiteurs non gouvernementaux (VNG).

La limite de l'aire des opérations (carte 3), décrite dans le sens des aiguilles d'une montre à partir de l'ORA, s'étend sur une distance d'environ 1,85 km du point 110° sud-est sur grille de l'ORA, en suivant la limite méridionale du secteur d'air pur. De là, la limite de l'aire des opérations s'étend sur une distance d'environ 3,75 km du point 243° sud-ouest sur grille, partageant les limites du secteur calme et du secteur sous le vent. Puis la limite de l'aire des opérations s'étend sur une distance d'environ 1,3 km du point 202° sud-sud-ouest sur grille, en suivant la frontière de l'aire à accès limité pour l'exploitation d'aéronefs entourant l'extrémité méridionale sur grille de la piste d'atterrissage pour aéronefs sur skis. La limite s'étend alors sur une distance d'environ 3,6 km du point 158° nord-nord-est sur grille, le long de la frontière occidentale sur grille de l'aire à accès limité pour l'exploitation d'aéronefs, parallèle à la piste d'atterrissage pour aéronefs sur skis et à son extrémité septentrionale par rapport à la grille. La limite de l'aire des opérations se poursuit dans la même direction sur environ 1,3 km au-delà de l'extrémité nord sur grille par rapport à la piste d'atterrissage pour aéronefs sur skis, vers la limite du secteur d'air pur. De là, la limite de l'aire des opérations suit les limites du secteur d'air pur pour revenir vers l'ORA à environ 1,15 km au sud-est sur grille (en suivant le point 340° sur grille par rapport à l'ORA). L'aire des opérations comprend une surface d'environ 430 ha.

Les dispositions suivantes doivent être observées dans l'aire des opérations :
- lors de la planification, de la poursuite d'activités et du démantèlement des installations, on veillera à la réduction des déchets au minimum et à leur gestion ;
- lors de la planification et de l'entretien des installations dans l'aire des opérations, on s'attachera à privilégier les sources d'énergie de remplacement et l'efficacité énergétique ;
- des plans d'intervention d'urgence dans l'aire des opérations seront élaborés le cas échéant par le(s) programme(s) national (-aux) exploitant la zone ;
- l'installation de toute nouvelle structure ou la modernisation de structures existantes dans l'aire des opérations seront nécessaires de temps à autres. Les programmes nationaux exploitant la zone devront passer en revue et coordonner tout projet de construction ou d'installation afin de garantir que les impacts sur les activités scientifiques et les valeurs sont minimes. Toute modification fera l'objet d'une évaluation environnementale, tel que stipulé dans l'article 8 du Protocole.

Des lignes directrices spécifiques aux visiteurs non gouvernementaux (VNG) dans l'aire des opérations sont présentées à l'annexe D du présent plan de gestion.

Aire scientifique

L'aire scientifique a été créée pour éviter toute interférence mutuelle et/ou tout conflit entre plusieurs types d'activités et en particulier pour protéger les recherches scientifiques de toute perturbation pouvant avoir une incidence sur les résultats. L'aire scientifique englobe la majorité de la ZGSA, sa limite externe étant définie par et coïncidant avec la limite de la ZGSA (carte 1). La limite interne de l'aire scientifique est définie par et coïncide avec la limite de l'aire des opérations (cartes 2 et 3).

L'aire scientifique est divisée en quatre secteurs - le secteur d'air pur, le secteur calme, le secteur sous le vent et le secteur obscur - pour veiller à ce que les activités scientifiques particulièrement sensibles soient réparties de façon stratégique, réduisant ainsi la possibilité d'interférences. Les interférences sonores, lumineuses, vibratoires, ainsi que la contamination de sources locales de polluants et l'obstruction visuelle sont particulièrement préoccupantes. L'accès aux secteurs et les activités s'y effectuant ne doivent pas interférer avec les recherches scientifiques.
Les limites des secteurs et les lignes directrices et politiques opérationnelles spécifiques qui y sont appliquées sont définies dans l'annexe B.

Aires à accès limité

Les aires à accès limité ont été désignées dans des sites où l'accès et/ou les activités doivent être limités pour assurer la conservation de valeurs scientifiques, ou pour des raisons de sécurité. L'accès aux aires à accès limité est interdit sauf au personnel autorisé à des fins scientifiques, opérationnelles ou de gestion essentielles. La ZGSA comporte six aires à accès limité, toutes situées dans ou à proximité de l'aire des opérations (cartes 3 et 4) : les détails des limites et des restrictions applicables dans les aires à accès limité sont fournis en annexe C.

Le (s) programme (s) national (-aux) exploitant la zone ou les chefs d'expédition d'autres groupes doivent s'assurer que tous les visiteurs de l'aire sont informés des limites et des fins des aires à accès limité, ainsi que des restrictions d'accès applicables.

6 (iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone

La première station du pôle Sud fut établie pendant l'été austral de 1956-1957 par les Etats-Unis, à l'occasion de l'Année géophysique internationale (AGI) de 1957-1958. Depuis, la station antarctique Amundsen-Scott, une installation de recherche permanente, est exploitée par les Etats-Unis de façon continue au pôle Sud, bien qu'elle ait reçu plusieurs remplacements et ajouts importants d'installations. L'accumulation de neige balayée par les vents est un problème persistant et, si elles ne sont pas dégagées, les structures peuvent être ensevelies. La première station, désormais appelée " l'ancien pôle " a été écrasée sous le poids de la neige et de la glace et a dû être abandonnée tant elle était enfouie en profondeur. Plus récemment, le dôme géodésique qui remplaçait " l'ancien pôle " a été démantelé avant d'être submergé par la glace.
Le principal bâtiment de remplacement (carte 4), inauguré en 2008, est surélevé par rapport au niveau du sol pour minimiser l'accumulation de neige. On l'appelle la station surélevée. Outre les installations pouvant héberger et nourrir environ 150 personnes, le bâtiment compte un laboratoire informatique, des salles de réunion, des salons, un gymnase, un cabinet médical, une centrale électrique d'urgence et une serre hydroponique. La surface au sol de la station surélevée est d'environ 6 000 m2. Le stockage de carburant et les générateurs électriques qui alimentent les opérations de la station se trouvent à proximité, dans les arches à carburant en sous-sol.

En été, la station antarctique peut accueillir jusqu'à environ 150 scientifiques et auxiliaires, alors qu'en hiver, ce chiffre est réduit à environ 45 personnes, pour entretenir la station et mener des expériences. Si nécessaire, jusqu'à 18 personnes supplémentaires peuvent être hébergées dans les " hypertats " proches (carte 4). La station est totalement isolée entre mi-février et fin octobre, quand les appuis aérien et terrestre à destination du pôle ne sont généralement pas entrepris en raison des conditions trop extrêmes.

Les autres structures du pôle Sud incluent l'Observatoire de recherche atmosphérique (ORA), situé à environ 450 mètres au nord-est sur grille de la station surélevée, des installations aériennes et un terminal pour passagers, des réservoirs de carburant, des antennes, les bâtiments du " camp d'été " et les bureaux d'entretien. Trois principaux bâtiments scientifiques se trouvent dans le secteur obscur, y compris l'Observatoire de neutrinos IceCube, le laboratoire du secteur obscur, qui abrite le télescope du pôle Sud (TPS), ainsi que l'Observatoire Martin A. Pomerantz (MAPO), où ont lieu de nombreux projets astrophysiques et de sciences géospatiales.

Deux stations météorologiques automatiques (SMA) se trouvent dans le secteur d'air pur, à environ 110 km de l'ORA. La SMA " Henry " se trouve au nord sur grille (- 89,001° S, - 0,391° O) et la SMA " Nico " se trouve à l'est sur grille (- 89,0° S, 90,024° E). Les SMA ont été installées en 1993 ; l'entretien se fait au moyen de petits avions, l'opération la plus récente remontant à janvier 2015, quand la hauteur des tours fut augmentée pour prendre en compte l'accumulation de neige.

Toutes les installations permanentes du pôle Sud ont été construites par le programme antarctique des Etats-Unis. Des campements temporaires sont érigés en été par les visiteurs non gouvernementaux (VNG) du pôle Sud, et se trouvent à environ 1 km nord sur grille par rapport à la station surélevée, dans un emplacement qui ne perturbe ni les activités scientifiques, ni les opérations de soutien. Un deuxième camp pour les VNG habituellement utilisé par les expéditions de véhicules se trouve à l'extérieur de la zone, à quelque 20 km du nord-ouest sur grille par rapport au pôle Sud. Chaque été, un petit bâtiment temporaire est généralement posé par l'USAP près de la zone de stationnement des aéronefs, à proximité du pôle Sud cérémonial, et sert d'abri pour les VNG et à l'interprétation scientifique.

6 (iv) Emplacement des autres zones protégées dans la zone

Aucune zone spécialement protégée de l'Antarctique ne se trouve dans ou à proximité de la ZGSA.

Deux sites et monuments historiques ont été désignés dans la zone :

Le site et monument historique n° 1 (SMH n° 1), érigé au pôle Sud, à 90° de latitude Sud : Mât de drapeau érigé en décembre 1965 au pôle Sud géographique par la première expédition polaire terrestre argentine.

L'emplacement précis ou la présence effective du mât ne sont pas connus.

Le site et monument historique n° 80 (SMH n° 80), situé à proximité du pôle Sud, à 90° de latitude Sud : la tente d'Amundsen. La tente a été installée à 90° de latitude sud par le groupe d'explorateurs norvégiens que dirigeait Roald Amundsen à leur arrivée le 14 décembre 1911 au pôle Sud. On estime que la tente est irrémédiablement enfouie sous la glace à proximité du pôle Sud, bien que son emplacement exact soit inconnu.

7. Code de conduite général

Accès à la zone et déplacements à l'intérieur de celle-ci

L'accès à la zone par voie aérienne se fait habituellement par aéronefs à skis à voilure fixe et les visites en hélicoptère sont rares. L'accès à la zone par voie terrestre se fait par véhicule, à skis, ou à pied. Pour des raisons de sécurité, tous les visiteurs de la zone doivent notifier préalablement leur visite aux programmes nationaux opérant dans la zone. En particulier, l'utilisation de la piste d'atterrissage pour aéronefs sur skis est soumise à l'autorisation préalable du programme antarctique des Etats-Unis. Des restrictions supplémentaires concernant l'accès d'aéronefs à la zone sont énumérées ci-dessous. La coordination avec des programmes nationaux opérant dans la zone n'engage pas la responsabilité de ces programmes nationaux en cas d'accident ou de blessure subis pendant une expédition.

Tout accès terrestre et aérien à la zone doit éviter le secteur d'air pur de la zone scientifique (carte 1). L'accès aux aires à accès limité de la zone est généralement interdit sauf au personnel autorisé, tel que défini ci-dessous et en annexe C.

Accès par voie aérienne et survol

La piste d'atterrissage pour aéronefs sur skis et les structures associées ont été mises en place et sont entretenues par les programmes nationaux opérant dans la zone ; elles sont essentielles aux opérations et à la sécurité du personnel dans la zone. L'utilisation de la piste d'atterrissage pour aéronefs sur skis et des structures associées est par conséquent réservée aux programmes nationaux opérant dans la zone, sauf si ceux-ci ont au préalable autorisé d'autres visiteurs à y accéder en aéronef. L'ensemble de la piste d'atterrissage et des zones de roulage, de ravitaillement en carburant et de stationnement d'aéronefs associés se trouvent dans l'aire à accès limité pour l'exploitation d'aéronefs (Annexe C), où l'accès est limité selon les dispositions suivantes.

L'utilisation d'aéronefs à roues sur la piste d'atterrissage pour aéronefs sur skis est interdite.

Les pilotes visitant la zone devront se référer à la dernière version du Manuel d'information de vol en Antarctique (AFIM) où figurent des indications spécifiques pour l'accès à la zone par voie aérienne ainsi que des prescriptions concernant l'obtention préalable d'une autorisation pour utiliser la piste d'atterrissage pour aéronefs sur skis.

Des restrictions spécifiques concernant l'accès aérien et le survol du secteur d'air pur sont détaillées dans les lignes directrices pour l'aire scientifique (annexe B).

Accès par voie aérienne et survol par les programmes nationaux

Les programmes nationaux qui prévoient d'accéder à la zone par voie aérienne, y compris pour la survoler, doivent coordonner leurs activités avec les programmes nationaux opérant dans la zone pour veiller à ne pas perturber les activités en cours.

Pour éviter les conflits, il est nécessaire de bien planifier et communiquer les vols, ce qui est conforme aux critères d'échange d'informations du Traité sur l'Antarctique, les vols devant être confirmés 24 heures au moins avant leur arrivée.

Les pilotes approchant de la zone devront en informer les communications du pôle Sud (COMM) au moins 30 minutes avant leur atterrissage au pôle Sud pour permettre de déblayer la piste et confirmer à nouveau leur approche dix minutes avant l'atterrissage.

Accès par voie aérienne et survol - autres expéditions

L'approbation de l'utilisation de la piste d'atterrissage pour une activité qui n'est pas associée à un programme national ne dépend pas d'un examen complet de sécurité ou de son plan de vol. Elle ne suppose en rien la responsabilité des programmes nationaux exploitant la piste en cas d'accident ou de blessure qui surviendrait à n'importe quel moment durant l'expédition.

Les visiteurs non gouvernementaux (VNG) ayant l'intention de demander à l'avance s'ils peuvent accéder à la zone au moyen d'un aéronef ou utiliser la piste d'atterrissage devront prendre note des modalités et procédures du Manuel d'information de vol en Antarctique et contacter les autorités nationales compétentes.

Accéder et traverser la piste d'atterrissage pour aéronefs sur skis

La piste d'atterrissage et les zones de roulage, de ravitaillement en carburant et de stationnement d'aéronefs associées se situent intégralement dans l'aire à accès limité pour l'exploitation d'aéronefs (annexe C et carte 3), dont l'accès est interdit sauf au personnel autorisé.

Les pilotes, le personnel logistique et les passagers d'aéronefs sont autorisés à se rendre aux aéronefs et en revenir lorsque cela est nécessaire et en respectant les procédures opérationnelles de l'aire à accès limité pour l'exploitation d'aéronefs.

Le personnel de la station et les visiteurs non gouvernementaux sont autorisés à traverser la zone de roulage des aéronefs à l'extrémité nord sur grille de la piste au point de passage indiqué, situé à l'emplacement des phares lumineux rouges installés sur la route, entre la station surélevée et les bâtiments scientifiques du secteur obscur (carte 4).

Il est interdit de traverser la zone de roulement de la piste lorsque les phares lumineux clignotent, signalant que des mouvements d'aéronefs à proximité sont imminents.

La piste d'atterrissage pour aéronefs sur skis sera seulement traversée à d'autres endroits en cas de nécessité absolue, ou lorsque cela a été autorisé, ou en cas d'urgence.

Accès en véhicule et utilisation de véhicules dans la zone

Les véhicules doivent, dans la mesure du possible, rester sur les sentiers balisés et respecter les exigences des aires interdites aux véhicules de l'ORA et des aires à accès limité de la tour météorologique de l'ORA (annexe C).

Les véhicules ne doivent pas circuler à moins de 50 mètres du pôle Sud géographique.

Les véhicules doivent éviter les secteurs d'air pur et calme, sauf si cela est nécessaire à des fins scientifiques, opérationnelles ou de gestion essentielles et doivent observer les lignes directrices pour l'aire scientifique (annexe B).

Accès piéton et déplacements dans la zone

Les piétons doivent dans la mesure du possible rester sur les sentiers balisés.

Les piétons doivent éviter les secteurs d'air pur et calme, sauf si cela est nécessaire à des fins scientifiques, opérationnelles ou de gestion essentielles et doivent observer les lignes directrices pour l'aire scientifique (annexe B).

Accès aux bâtiments et aux installations

L'accès aux bâtiments et aux installations de la zone opérée par des programmes nationaux ne peut se faire qu'avec l'autorisation du programme responsable. Pour consulter les restrictions d'accès concernant des structures spécifiques et leurs zones environnantes, il convient de se référer aux lignes directrices pour les zones scientifiques (annexe B) et sur les aires à accès limité (annexe C).

7 (ii) Activités pouvant être menées dans la zone

Toutes les activités entreprises dans la zone seront conduites de manière à respecter les exigences de ce plan de gestion et à en préserver dans toute la mesure du possible les valeurs.

Les opérations en parachute à partir d'aéronefs survolant ou à proximité de la piste d'atterrissage ou d'autres infrastructures de la zone sont interdites, sauf en cas d'autorisation écrite préalable expresse du Programme antarctique des Etats-Unis, qui exploite la station antarctique et la piste.

7 (iii) Installation, modification ou démantèlement des structures

Un grand soin doit être apporté à la localisation et à l'installation de structures afin de minimiser toute interférence mutuelle entre plusieurs activités scientifiques, ou entre des activités scientifiques et opérationnelles, ainsi que leur impact sur l'environnement. En particulier, l'installation, la modification ou le démantèlement de structures dans la zone doit être planifié en prenant en compte les objectifs des secteurs de la zone scientifique pour minimiser tout risque de conflit.

Les sites d'installations précédents doivent être utilisés au maximum plutôt que d'en établir de nouveaux et les traces des installations doivent être aussi limitées que possibles. Des structures permanentes ou semi-permanentes doivent généralement être érigées dans l'aire des opérations, à moins qu'elles soient de petite taille et qu'elles ne portent pas atteinte aux valeurs de la zone (par ex. station météorologique automatique (SMA) ou petit relais radioélectrique alimentés sans infrastructure importante).

Toutes les installations seront entretenues tant qu'elles sont opérationnelles et enlevées dès qu'elles ne seront plus utiles. Les installations doivent être clairement identifiées par le programme national responsable, avec le nom du chercheur principal et l'année d'installation. Le programme national responsable doit tenir un registre des types d'installations et de leurs coordonnées dans la base de données de l'installation et cette information doit être communiquée le cas échéant.

Les programmes nationaux doivent échanger leurs informations sur les nouvelles installations proposées avant qu'elles ne soient construites, par l'intermédiaire du groupe de coordination de la gestion, afin de coordonner leurs activités et de limiter le nombre d'installations nouvelles ou de les dupliquer, réduisant ainsi les perturbations.

7 (iv) Emplacement des camps

Les camps des visiteurs non gouvernementaux (VNG) en visite au pôle Sud devront être installés sur le site désigné situé dans l'aire des opérations, à environ 1 km nord sur grille de la station surélevée (cartes 3 et 4).

Il arrive qu'un petit campement soit établi pour soutenir les VNG se rendant au pôle Sud en véhicule. Il se situe à environ 300-400 mètres à l'extérieur de la limite de la ZGSA, à un peu plus de 20 km nord-ouest sur grille du pôle Sud.

Les campements seront entretenus tant qu'ils seront opérationnels et enlevés dès qu'ils ne seront plus utiles.

7 (v) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et la flore

Non applicable.

7 (vi) Restrictions sur les matériaux et les organismes pouvant être introduits dans la zone

Des recherches à long terme visant à établir des tendances et référentiels mondiaux de polluants et de gaz à l'état de base atmosphériques sont en cours à l'ORA et utilisent des instruments extrêmement sensibles. Il est primordial que l'air échantillonné reste aussi pur que possible. Pour cette raison, les produits chimiques figurant dans le tableau B.1 des lignes directrices pour le secteur d'air pur (annexe B), ou les produits et équipements qui en contiennent ou en émettent, sont interdits au sein de du SAP et à l'ORA. Tous les visiteurs du pôle Sud doivent, dans la mesure du possible, veiller à ne pas faire pénétrer les produits chimiques figurant dans le tableau B.1 dans la zone.

7 (vii) Prélèvement ou enlèvement de matériel trouvé dans la zone

Les prélèvements et l'utilisation de neige et de glace servant à l'approvisionnement en eau essentiel au soutien d'expéditions de programmes nationaux ou de visiteurs non gouvernementaux (VNG) sont autorisés. Il est interdit d'endommager, d'enlever ou de détruire tout artéfact historique désigné comme sites et monuments historiques au titre de l'article 8.4 de l'annexe V du Protocole (cf. section 6 (iv) pour une liste de sites désignés dans la zone). Tout autre matériel trouvé dans la zone ne doit être collecté ou enlevé qu'à des fins essentielles scientifiques, pédagogiques ou de gestion, et doit se limiter au minimum nécessaire à ces besoins. Tous les météorites ramassés doivent être collectés et conservés en conformité avec des normes scientifiques agréées et ils sont rendus disponibles pour des fins scientifiques. Les matériaux d'origine humaine susceptibles de porter atteinte aux valeurs de la zone peuvent être enlevés à moins que l'impact de leur enlèvement ne se révèle plus néfaste que leur présence sur le terrain. Si tel est le cas, l'autorité compétente devra en être notifiée.

7 (viii) Elimination des déchets

Pour les programmes nationaux opérant dans la zone :
- tous les déchets devront être enlevés de la zone sauf les déchets humains et domestiques liquides qui peuvent être évacués dans des citernes de stockage profondes ou selon toute autre méthode conforme à l'annexe III du Protocole.

Pour d'autres expéditions dans la zone :
- tous les déchets, y compris les déchets liquides ménagers et humains, doivent être enlevés de la zone.

7 (ix) Rapports de visites

Le groupe de coordination de la gestion devra, dans la mesure du possible, conserver une archive des rapports sur les activités dans la zone et les mettre à la disposition de toutes les Parties.

Conformément à l'article 10 de l'annexe V du Protocole relatif à la protection de l'environnement, des dispositions seront mises en place pour obtenir et échanger les rapports de visites d'inspection ainsi que les informations sur tout dommage ou changement important survenu dans la zone.

Les voyagistes doivent conserver des archives des visites conduites dans la zone, notamment du nombre de visiteurs, des dates des visites et des incidents survenus dans la zone et communiquer ces renseignements conformément aux procédures de rapports des expéditions adoptées par les Parties au Traité sur l'Antarctique et par l'Association internationale des organisateurs de voyages dans l'Antarctique (IAATO).

8. Dispositions relatives à l'échange d'informations préalablement aux activités proposées

Outre l'échange habituel d'informations au moyen des rapports nationaux annuels aux Parties signataires du Traité sur l'Antarctique, au Comité scientifique pour la recherche en Antarctique (SCAR) et au Conseil des directeurs des programmes antarctiques nationaux (COMNAP), les Parties opérant dans la zone doivent échanger des informations par l'intermédiaire du groupe de coordination de la gestion. Tous les programmes nationaux ayant l'intention de visiter ou de mener des recherches dans la ZGSA doivent prendre contact avec les programmes nationaux opérant dans la zone suffisamment à l'avance de l'activité prévue pour permettre la coordination des activités prévues avec les activités en cours dans la zone.

Tous les visiteurs ayant l'intention d'utiliser la piste d'atterrissage pour aéronefs à skis doivent en informer le Programme antarctique des Etats-Unis suffisamment à l'avance, tel que présenté dans la section 7 (i) du présent plan de gestion.

Les organisateurs de voyages et autres visiteurs non gouvernementaux doivent préalablement transmettre leurs programmes de visite aux programmes nationaux opérant dans la zone.

9. Documents

Information électronique.

Le groupe de coordination de la gestion a mis en place un site Internet ( http://www.southpole.aq) qui fournit des informations supplémentaires et des sources de documentation pertinentes sur l'environnement, les sciences et autres activités au pôle Sud, avec des documents de gestion, des cartes, des descriptions et des politiques à jour.

Du fait des mouvements de glace constants au pôle Sud, la mise à jour régulière des cartes est nécessaire ; les versions les plus récentes sont disponibles sur  www.southpole.aq/maps?.

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Wilkniss, P. 1990. Fuel spill cleanup in the Antarctic. Antarctic Journal of the United States 25(4) : 3-10.

ANNEXE A : LIGNES DIRECTRICES ENVIRONNEMENTALES GÉNÉRALES APPLICABLES AU PÔLE SUD

Le pôle Sud présente des caractéristiques uniques qui en font un emplacement idéal pour certains types de recherche scientifique. Par exemple, son éloignement de toute influence anthropique en fait un lieu idéal pour suivre les niveaux de fond des composantes atmosphériques mondiaux. Son isolement par rapport à toute pollution lumineuse, interférence électromagnétique (IÉM), bruit et vibration, est important pour la recherche astrophysique, ces deux derniers éléments étant particulièrement précieux pour les observations sismologiques. La plateforme de glace épaisse conserve une archive naturelle des composantes atmosphériques, étudiées pour interpréter les changements climatiques passés et offre aussi des conditions idéales pour l'installation d'instruments sensibles conçus pour capter des particules sub-atomiques. Sa position sur l'axe de rotation de la Terre est propice à de nombreuses études atmosphériques et spatiales. Il importe que les lignes directrices soient respectées afin que ces qualités soient protégées autant que possible et que la productivité des recherches soit optimisée.

Avant de se rendre dans la zone :

On veillera à ce que les activités prévues soient conformes aux exigences du Code de conduite du plan de gestion, des lignes directrices environnementales à l'annexe A, des lignes directrices spécifiques pour l'aire scientifique (annexe B), des lignes directrices pour les aires à accès limité (annexe C) et des lignes directrices applicables aux visiteurs non gouvernementaux aux annexes D et E.

Toutes les activités, notamment les expériences scientifiques, l'installation de matériel, les voyages, les campements, la manutention des combustibles et la gestion des déchets seront planifiés de façon à minimiser leur impact environnemental.

On veillera à ce que le matériel, les provisions et les emballages soient prévus de façon à éviter au maximum les composés figurant dans le tableau B.1, annexe B, interdits dans le secteur d'air pur (SAP) et dans l'Observatoire de recherche atmosphérique (ORA).

Les équipements, vivres et emballages doivent minimiser au maximum la production de déchets au pôle Sud.

Déplacements et activités dans la zone :

Lors des déplacements à pied, il convient de rester dans la mesure du possible sur les pistes existantes et d'être sensible aux lignes directrices spécifiques aux sites fournies en annexes B et C. Il conviendra en particulier d'éviter le secteur d'air pur et le secteur calme, ainsi que les aires à accès limité qui nécessitent une autorisation préalable.

Les véhicules doivent éviter les aires à accès limité interdites aux véhicules et la tour météorologique de l'ORA (annexe C).

On respectera le point de passage désigné et les balises d'avertissement sur la route qui relie la station surélevée aux bâtiments scientifiques du secteur obscur.

Dans la mesure du possible, les véhicules doivent être stationnés sur des bacs de confinement secondaire ou des bacs collecteurs.

Des dispositifs de bornage clairement visibles en vol doivent être utilisés pour signaler les pistes d'atterrissage pour aéronefs sur skis et ces dispositifs doivent être bien arrimés au sol et durables.

Emplacement et installation des camps :

Les visiteurs non gouvernementaux doivent utiliser les campements désignés situés dans l'aire des opérations.

L'empreinte écologique du campement désigné doit être aussi réduite que possible.

On veillera à ce que le matériel et les provisions soient en permanence solidement arrimés pour éviter qu'ils soient emportés en cas de vent.

Utilisation de matériel et d'énergie :

En règle générale, tout ce qui est apporté dans la zone doit en être retiré dans toute la mesure du possible.

Toute activité qui provoquerait la dispersion de matériaux étrangers doit être évitée (par ex. l'utilisation de fusées éclairantes) ou effectuée à l'intérieur d'une cabane ou d'une tente (par exemple les découpes, le sciage et le déballage).

Les explosifs sont interdits dans la zone, à moins d'être autorisés par un programme national pour des raisons scientifiques ou des raisons de gestion impérieuses.

Dans la mesure du possible, on veillera à ne rien laisser geler dans la neige ou la glace qui pourrait ultérieurement provoquer une ablation ou une contamination.

On aura recours aux énergies et aux modes de transport dans la zone ayant le moins d'impact sur l'environnement et autant que possible, en minimisant l'utilisation d'hydrocarbures.

Carburant et produits chimiques :

Des mesures doivent être prises pour prévenir tout déversement accidentel de carburant ou de produits chimiques. Par exemple, il faudra vérifier régulièrement que toutes les vannes de combustible sont correctement réglées et que les conduites de carburant sont hermétiquement scellées.

On veillera à disposer d'équipements de lutte contre les déversements et de dispositifs de confinement secondaire adaptés aux volumes utilisés en cas d'utilisation de produits chimiques ou de carburant. Les personnes travaillant avec des produits chimiques et des carburants doivent en connaître le maniement et les procédures d'action applicables en cas de déversement.

Les récipients de produits chimiques et de carburant doivent être bien calés au sol et scellés, notamment quand ils sont entreposés dehors.

Tous les fûts de carburant doivent disposer d'un deuxième confinement.

On utilisera des bidons à becs verseurs pour remplir la cuve des groupes électrogènes ou les véhicules.

La vidange de véhicules doit se faire de préférence à l'intérieur et en appliquant des dispositions appropriées de confinement.

Dehors, le ravitaillement des groupes électrogènes et des véhicules doit s'effectuer sur des bacs collecteurs à matelas absorbants.

Déchets et déversements accidentels :

Les déversements et/ou les rejets doivent être nettoyés le mieux possible et signalés au programme national compétent.

ANNEXE B : LIGNES DIRECTRICES APPLICABLES À L'AIRE SCIENTIFIQUE

L'aire scientifique englobe la majorité de la ZGSA ; elle est divisée en quatre secteurs - le secteur d'air pur, le secteur calme, le secteur sous le vent et le secteur obscur (cartes 1 à 4). Le secteur d'air pur (SAP) garantit un air quasi-pur et un environnement de prélèvement de neige convenant aux recherches atmosphériques sur les systèmes climatiques. Le secteur calme est une zone dans laquelle les activités bruyantes et ayant recours à des équipements sont limitées afin de minimiser les effets vibratoires sur les recherches sismologiques et autres recherches sensibles aux vibrations. Le secteur sous le vent offre un espace libre de toute obstruction convenant aux lâchers de ballons, à l'exploitation d'aéronefs et à d'autres activités « sous le vent ». Le secteur obscur a pour objectif d'offrir un espace de pollution lumineuse réduite et à faible bruit électromagnétique, pour faciliter les recherches en astronomie et en astrophysique. Vous trouverez ci-dessous les descriptions des objectifs et les lignes directrices spécifiques aux activités de chaque secteur de l'aire scientifique.

SECTEUR D'AIR PUR

Le secteur d'air pur (SAP) a été créé pour préserver les conditions uniques requises par les recherches atmosphériques engagées dans la station polaire. L'atmosphère terrestre à proximité du pôle Sud est à l'écart de toute influence humaine ; comme le vent souffle principalement du nord (sur grille), l'observatoire de recherche atmosphérique se trouve au vent de toutes les autres installations pendant quatre-vingt-dix pour cent du temps. Ces conditions naturelles permettent de procéder à des mesures quasi-permanentes des importantes constantes à l'état de trace de l'atmosphère, dans un lieu éloigné de toute intervention d'origine anthropique. L'air échantillonné au pôle Sud est représentatif de l'atmosphère de fond de la planète et c'est en réalité l'air le plus pur de la planète.

Limites géographiques du secteur d'air pur

Le secteur d'air pur est une zone en coin située à 150 km au vent (nord-est sur grille) de l'Observatoire de recherche atmosphérique (ORA) à la station antarctique et de la piste d'atterrissage (cartes 1 à 4). L'accès terrestre et aérien au SAP est limité pour préserver les valeurs scientifiques du secteur. Le secteur d'air pur est défini par les limites suivantes :
- le long d'une ligne de 150 km (81 milles marins) tirée à 340º sur grille depuis l'angle sud-ouest de l'ORA ;
- le long d'une ligne de 150 km (81 milles marins) tirée à 110º sur grille depuis l'angle sud-ouest de l'ORA ;
- un arc semi-circulaire reliant les deux lignes, s'étendant sur environ 340 km et maintenant une distance constante de 150 km (81 milles marins) depuis l'angle sud-ouest de l'ORA.

L'administration océanographique et atmosphérique nationale des Etats-Unis (NOAA) a effectué de nombreuses heures de mesures de polluants générés par les aéronefs et les données indiquent qu'il est possible de repérer des panaches sur des centaines de kilomètres dans des conditions atmosphériques stables. Pour protéger les mesures de l'ORA et dans la neige dans le secteur d'air pur, il a été recommandé que les aéronefs volent à une altitude de plus de 2 000 mètres, afin de rester au-dessus de la couche limite de l'air et de limiter le dépôt de particules et de gaz à la surface de la neige. Le rayon de 150 km a été choisi comme une distance tampon raisonnable, bien que les études arctiques semblent indiquer que le double de cette distance serait justifié.

Survol des aéronefs et restrictions d'atterrissage dans le secteur d'air pur

Le survol d'aéronefs en dessous de 2 000 mètres et les atterrissages dans le secteur d'air pur sont interdits sauf à des fins essentielles scientifiques, opérationnelles, ou de gestion (p. ex., contrôles des autorités aéronautiques comme celle des Etats-Unis, l'United States Federal Aviation Authority, missions scientifiques, photographie aérienne, trajectoires de vols d'urgences, etc.), qui doivent être autorisés au préalable en consultation avec les programmes nationaux opérant dans la zone.

Les pilotes de tout aéronef sont priés de minimiser la contamination potentielle du secteur d'air pur (p. ex., en évitant les montées raides, les survols à répétition, et en empruntant la trajectoire praticable la plus directe, etc.).

Restrictions à l'accès terrestre vers et dans le secteur d'air pur

Les activités, les structures et les instruments situés dans le secteur d'air pur ne doivent pas perturber les projets déjà en cours, sauf autorisation expresse délivrée par l'autorité nationale compétente.

Tout personnel accédant à l'ORA depuis la station antarctique doit suivre le sentier balisé et observer les exigences des aires interdites aux véhicules de l'ORA et des aires à accès limité de la tour météorologique de l'ORA (annexe C).

L'accès au SAP est autorisé à des fins scientifiques, telles que les prélèvements de neige ou d'air. L'accès peut être autorisé pour des mesures occasionnelles ou périodiques de propriétés telles que la profondeur et l'accumulation de neige, si cela est organisé au préalable, afin d'éviter tout conflit potentiel et si cela ne compromet pas les recherches en cours dans le secteur nécessitant des conditions de propreté.

L'accès au SAP est autorisé pour le déblayage de la neige et des sentiers, comme l'excavation occasionnelle de la tour météorologique et de l'ORA.

L'accès au SAP est autorisé pour le nettoyage et l'entretien occasionnels des balises de visibilité de la piste d'atterrissage situées à 353° est du nord de la grille (tableau D.1).

Tout accès terrestre au sein du SAP doit s'effectuer et s'opérer de façon à minimiser toute contamination potentielle (p. ex. en ne laissant pas tourner inutilement les moteurs des véhicules ou les équipements, en empruntant la route praticable la plus directe, en se ravitaillant en carburant à l'extérieur du SAP, etc.).

Les programmes nationaux opérant dans la zone doivent documenter toute excursion piétonne ou de véhicule de surface dans le secteur d'air pur.

Autres directives concernant le secteur d'air pur et l'ORA

L'accès au toit du bâtiment qui abrite l'ORA est interdit. Il convient de contacter le programme antarctique des Etats-Unis (USAP) si l'accès au toit est indispensable aux fins du projet. Les personnes utilisant la toiture de l'observatoire doivent enregistrer leur passage dans le journal des visites au secteur d'air pur. Toutes les structures, objets, etc. susceptibles de perturber l'échantillonnage de l'air ou situés à une hauteur de plus de 1,3 mètre au-dessus de la toiture sont interdits sur le toit de l'observatoire de recherche atmosphérique en raison des risques d'interférence avec les instruments de mesure du rayonnement solaire et tellurique.

Les équipements et le matériel ne doivent pas bloquer les ouvertures de la toiture.

L'accès à la tour météorologique orange et blanche et à la surface neigeuse avoisinante est interdit. Les objets et les activités menées sur la tour ou la surface neigeuse à proximité (notamment dans une zone correspondant à une distance d'environ trois fois la hauteur de la tour) peuvent perturber les mesures effectuées depuis la tour. Il convient de contacter l'USAP pour obtenir l'autorisation d'accéder à la tour.

Les structures ne doivent pas être placées de manière à dériver au vent de l'observatoire de recherche atmosphérique, sous le bâtiment ou à proximité.

Tous les instruments utilisés à l'ORA et dans le secteur d'air pur doivent être conformes aux critères en vigueur définis par l'autorité nationale compétente.

Du fait de la sensibilité électromagnétique (ÉM) des mesures du rayonnement atmosphérique solaire et thermique réalisées à l'ORA ou à proximité, il est interdit d'utiliser des émetteurs ÉM autour de l'observatoire, sauf en cas d'utilisation ponctuelle mais néanmoins indispensable de radios portatives.

Toute personne ou organisation souhaitant réaliser une expérience à l'ORA et/ou dans le secteur d'air pur doit coordonner ses activités avec celles des programmes nationaux opérant dans la zone.

Produits chimiques interdits

Il est interdit d'utiliser à l'ORA et dans le SAP (y compris dans la zone située en dessous du bâtiment, sur la toiture et à proximité de la tour météorologique orange et blanche de la NOAA) les produits chimiques énumérés au tableau B.1, ou tous produits ou équipements susceptibles de les contenir ou de les émettre (cf. annexe C). Il convient de contacter les programmes nationaux opérant dans la zone pour obtenir des conseils sur les produits de substitution.

Le tableau B.1 est une liste partielle de substances chimiques spécifiques suivies dans les installations d'air pur de l'ORA, et pourrait varier dans le temps. Les concentrations atmosphériques de la plupart de ces produits sont calculées en partie par trillion et sont extrêmement sensibles à toute contamination d'origine locale.

Tableau B.1. - Produits chimiques interdits à l'ORA et dans le SAP.

Classe Formule Description Dénomination Utilisation

Chlorofluorocarbones (CFC)

CCl3F CCl2F2 CCl2FCClF2

trichlorofluorométhane dichlorodifluorométhane trichlorotrifluoroéthane
CFC-11CFC-12CFC-113 Réfrigérants, solvants, agents d'expansion, propulseurs d'aérosols ou fluides caloporteurs (fabrication désormais interdite aux Etats-Unis d'Amérique)
Hydrochlorofluorocarbones (HCFC) CHCl2F CHClF2 CF3CHClF CCl2FCH3 CClF2CH3 dichlorofluorométhane chlorodifluorométhane chlorotetrafluoroéthane dichlorofluoroéthane chlorodifluoroéthane HCFC-21HCFC-22HCFC-124HCFC-141bHCFC-142b Réfrigérants, solvants, agents d'expansion, propulseurs d'aérosols ou fluides caloporteurs (on trouve des HCFC dans les feuilles de “Placoplâtre” utilisées au pôle Sud)
Hydrofluorocarbones (HFC) CF3CH2F CH3CHF2 tétrafluoroéthanedifluoroéthane HFC-134aHFC-152a Réfrigérants, agents d'expansion et propulseurs d'aérosols
Halons CBrClF2CBrF3 bromochlorodifluorométhane bromotrifluorométhane halon-1211halon-1301 Agents de lutte contre l'incendie et dans les systèmes d'extinction (fabrication désormais interdite aux Etats-Unis d'Amérique)
Chlorocarbones CH3ClCH2Cl2
CHCl3CCl4
CH3CCl3 C2Cl4
chlorométhanedichlorométhane
trichlorométhane tétrachlorométhane
trichloroéthanetétrachloroéthane
chlorure de méthyle
bichlorure de méthylène
chloroforme
tétrachlorure de carbone
méthylchloroforme perchloroéthane
Solvants, agents nettoyants, agents de dégraissage et dans d'autres applications plus rares
Bromocarbones CH3Br CH2Br2
CHBr3
bromométhanedibromométhane
tribromométhane
bromure de méthyle
bromure deméthylène
bromoforme
 
Idocarbones CH3I iodométhane iodure de méthyle  
Autres N2OSF6 oxyde nitreux
hexafluorure de soufre
  Agent oxydant
Transformateurs électriques

SECTEUR CALME

Le secteur calme est une zone où on limite le bruit et l'utilisation d'équipements afin de faciliter les recherches sismologiques et les autres travaux sensibles aux vibrations. Pour offrir un laboratoire à distance permettant de réaliser des expériences exigeant un environnement sans vibrations, l'USAP a créé l'observatoire de sismologie et de géoscience du pôle Sud (SPRESSO) qui se trouve à environ 7,5 km au sud-est (sur grille) de la station antarctique. Des appareils sismographiques sont utilisés en permanence au pôle Sud depuis 1957-1958, l'Année géophysique internationale (AGI).

Limites géographiques du secteur calme :

La limite externe du secteur calme est définie par, et coïncide avec l'aire scientifique et la limite de la ZGSA, à 20 km de la station surélevée (carte 2). Les limites internes du secteur calme sont définies par une ligne tirée à 110° sur grille à partir de l'ORA (partagée par le secteur d'air pur) et par une ligne tirée à 185° sur grille à partir de l'origine du secteur calme (partagée par le secteur sous le vent), et par la limite avec l'aire des opérations.

Lignes directrices pour le secteur calme :

Le secteur calme est réservé aux expériences scientifiques devant se dérouler dans des conditions de calme, voire de calme absolu. Le secteur calme a les valeurs de bruit sismique mesurées les plus basses de la Terre à des périodes de moins de 1 seconde. Les lignes directrices concernant les installations et les opérations du secteur calme sont les suivantes : les activités, les structures et les instruments situés dans le secteur calme ne doivent pas produire de vibrations sismiques à des niveaux plus élevés que ceux du modèle des bruits bas (LNM) des Services géologiques américains (USGS) à des périodes de plus de 1 seconde. A des périodes de moins de 1 seconde, les seuils ne devraient pas dépasser 12 dB en deçà du LNM (figure B.1).

Figure B.1. Seuils de bruit dans le secteur calme. Les niveaux de bruit les plus faibles obtenus dans la cave sismique (en 2000) et le modèle de bruit faible (LNM) de l'USGS fondé sur les plus faibles bruits observés dans le monde. La bande sismique présentant un intérêt va de 80 Hz aux fréquences tidales (< 0,001 MHz).

Les structures susceptibles d'offrir une résistance au vent et de produire des vibrations parasites détectables doivent être situées en dessous de la surface neigeuse.

Tous les instruments situés dans le SPRESSO doivent être conformes aux critères de calme définis par les programmes nationaux opérant dans la zone pour les instruments sismologiques.

Tous les instruments situés dans le SPRESSO doivent pouvoir être opérés à distance depuis la station antarctique, notamment pendant l'hiver austral.

Toute personne ou organisation souhaitant réaliser une expérience dans le secteur calme doit coordonner ses activités avec celles des programmes nationaux opérant dans la zone.

Il est interdit d'utiliser des véhicules motorisés à l'intérieur du cercle calme, sauf aux fins du soutien logistique au SPRESSO et aux quelques exceptions définies ci-après :
- l'accès au secteur calme est autorisé pour l'entretien des pistes, par exemple quand une route damée doit être empruntée pour rejoindre le SPRESSO. Cela exige en général plusieurs passages de véhicules lourds à chaînes pour éliminer les amoncellements de neige créés par les tempêtes de neige ;
- l'accès au secteur calme peut être autorisé pour des mesures occasionnelles ou périodiques de propriétés telles que la profondeur et l'accumulation de neige, si cela est organisé au préalable, afin d'éviter tout conflit potentiel et si cela ne compromet pas les recherches sismologiques et autres recherches sensibles aux vibrations dans le secteur ;
- l'accès au secteur calme est autorisé pour le nettoyage et l'entretien occasionnels des balises de visibilité de la piste d'atterrissage située à 113° est du nord de la grille (tableau D.1) ;
- tout accès terrestre au sein du secteur calme doit s'effectuer et s'opérer de façon à minimiser toute contamination potentielle (p. ex. en ne laissant pas tourner inutilement les véhicules ou les équipements, en empruntant la route praticable la plus directe, en utilisant le véhicule le plus léger pour atteindre ses objectifs, etc.) et les véhicules doivent autant que possible éviter de circuler à moins de 100 mètres du SPRESSO.

Les programmes nationaux opérant dans la zone peuvent pénétrer dans le secteur calme pour en enlever les équipements scientifiques qui ne sont plus utilisés et qui risquent de perturber d'autres travaux de recherche scientifique.

Les programmes nationaux opérant dans la zone tiennent des relevés de toutes les excursions effectuées dans le secteur calme.

SECTEUR SOUS LE VENT

Le secteur sous le vent a été créé pour maintenir une zone totalement dégagée en vue des lâchers de ballons de recherche, de l'exploitation des aéronefs et d'autres activités. Les activités scientifiques et opérationnelles sont toutes deux autorisées dans le secteur sous le vent.

Limites géographiques du secteur sous le vent :

La limite externe du secteur sous le vent est définie par, et coïncide avec l'aire scientifique et la limite de la ZGSA, à 20 km de la station surélevée (carte 2). Les limites internes du secteur sous le vent sont définies par une ligne tirée à 185° sur grille (partagée par le secteur calme), par une ligne tirée à 230° sur grille (partagée par le secteur obscur) à partir de l'origine du secteur sous le vent ainsi que par les limites de l'aire des opérations et des aires à accès limité pour l'exploitation d'aéronefs associées à la piste d'atterrissage.

Lignes directrices pour le secteur sous le vent :

Les activités conduites dans le secteur sous le vent ne doivent pas nécessiter de travaux d'entretien (p. ex. l'enlèvement de neige) et ne doivent pas perturber les lâchers de ballons de recherche ou l'exploitation d'aéronefs.

SECTEUR OBSCUR

Le secteur obscur a été créé pour préserver la faible pollution lumineuse et la faible interférence électromagnétique (IÉM) à la station antarctique et favoriser la réalisation d'importantes observations astrophysiques, astronomiques et aéronomiques.

Limites géographiques du secteur obscur

La limite externe du secteur obscur est définie par, et coïncide avec l'aire scientifique et la limite de la ZGSA, à 20 km de la station surélevée (carte 2). Les limites internes du secteur obscur sont définies par une ligne tirée à 230° sur grille à partir de l'origine du secteur obscur (partagée par le secteur sous le vent), par une ligne tirée à 340° sur grille à partir de l'ORA (partagée par le secteur d'air pur) ainsi que par les limites de l'aire des opérations et des aires à accès limité pour l'exploitation d'aéronefs associées à la piste d'atterrissage.

Lignes directrices pour le secteur obscur

Les seules activités scientifiques autorisées dans le secteur obscur sont celles qui n'exigent pas l'émission de lumière ou d'IÉM au-dessus des niveaux approuvés.

Les télescopes et autres instruments scientifiques sensibles à la lumière et/ou aux IÉM doivent être maintenus dans le secteur obscur.

Les activités à la fois dans et à l'extérieur du secteur obscur qui émettent des IÉM ou pourraient bloquer l'horizon doivent prendre en compte leur influence potentielle sur les valeurs scientifiques du secteur obscur. En particulier, des évaluations de compatibilité électromagnétique (CÉM) doivent être effectuées le cas échéant avant l'activité pour minimiser les conflits entre les utilisations, notamment entre les sources opérationnelles d'IÉM et d'instruments scientifiques et pour minimiser les impacts sur les recherches scientifiques dans le secteur calme tout en permettant le fonctionnement d'opérations essentielles. Ceci s'applique aussi aux projets scientifiques ou opérationnels à partir d'aéronefs ou de plateformes satellites nécessitant des émissions de radiofréquences (RF) actives (p. ex. l'imagerie radar, comme le radar à synthèse d'ouverture, etc.) ou des instruments émettant de la lumière (p. ex. LiDAR).

Pour contribuer à protéger les observations scientifiques sensibles du secteur obscur d'IÉM inutiles, les pilotes d'aéronefs entrant dans le secteur obscur doivent veiller à minimiser, dans la mesure du possible, les émissions de radiofréquences (RF) opérationnelles (p. ex. radars de navigation, altimètres, radars sondeurs, radars de glace, radio-communications, etc.) en survolant le secteur.

ANNEXE C

Lignes directrices pour les aires à accès limité

Six sites de la zone ont été désignés comme aires à accès limité (cartes 3 et 4), définies par les limites et les politiques d'accès suivantes :

1. Aire à accès limité pour l'exploitation d'aéronefs :

Description :

Une surface d'environ 60 ha dans l'aire des opérations comprenant la piste d'atterrissage pour aéronefs sur skis, la zone de roulage, de ravitaillement en carburant et de stationnement des aéronefs (cartes 3 et 4).

Limites :

Les limites sont définies par le périmètre des zones d'opération des aéronefs, indiqué sur la carte 4.

Critères d'accès :

L'accès à l'aire est interdit sauf au personnel autorisé, les politiques d'accès s'appliquant particulièrement aux pilotes, au personnel logistique et aux passagers d'aéronefs et plus généralement à tout autre membre du personnel du pôle Sud énuméré dans la section 7 (i) de ce plan de gestion.

2. Aire à accès limité à l'ancienne station du pôle :

Description :

Une surface d'environ 70 ha dans le secteur obscur de l'aire scientifique qui inclut l'ancien site de la station antarctique de 1957 et ses environs jusqu'à 300 - 500 mètres (cartes 3 et 4).

Limites :

Dans le sens des aiguilles d'une montre depuis l'angle sud-est de l'aire, la limite s'étend sur une distance de 1,2 km nord-ouest sur grille depuis l'aire des opérations, au-delà et immédiatement au nord-est sur grille du laboratoire du secteur obscur. De là, la limite avance 1 mètre nord-ouest sur grille vers un point à 200 mètres du secteur d'air pur, puis s'étend sur une distance de 750 mètres parallèlement à, et à 200 mètres du secteur d'air pur en direction de l'aire des opérations. La limite partage alors la limite de l'aire des opérations sur une distance de 440 mètres sud-ouest sur grille jusqu'à l'angle sud-est de l'aire.

Critères d'accès :

L'accès à l'aire à accès limité de l'ancienne station du pôle est interdit sauf au personnel autorisé à des fins scientifiques, opérationnelles ou de gestion essentielles. Bien que des travaux de restauration aient été effectués sur le site, il peut encore présenter des dangers souterrains, tels que des vides ou des structures qu'il convient d'éviter.

3. Aire à accès limité de l'ORA « interdite aux véhicules » :

Description :

Une zone semi-circulaire de 0,5 ha dans l'aire des opérations qui s'étend sur une distance de 50 mètres dans le sens du vent (sud-ouest sur grille) à partir de l'angle sud-ouest du bâtiment de l'ORA (carte 4).

Limites :

Définies par le périmètre du demi-cercle décrit ci-dessus. Une partie de la limite sud-est est partagée par l'aire à accès limité du champ d'antennes.

Critères d'accès :

L'accès des véhicules est interdit sans l'autorisation préalable de la NOAA et du programme antarctique des Etats-Unis. Tous les véhicules qui approchent l'ORA doivent emprunter le sentier balisé et stationner au « rond-point » situé en bordure de l'aire à accès limité, où un panneau indique « No Vehicles Beyond This Point ».

L'aire à accès limité est destinée à limiter les émissions de véhicules à proximité des installations de l'ORA, qui abrite des instruments de suivi atmosphérique sensibles.

4. Aire à accès limité de la « Tour météorologique » de l'ORA :

Description :

Une zone circulaire de 0,13 ha à l'intérieur de l'aire des opérations entourant la tour météorologique de l'ORA s'étend sur une distance de 20 mètres à partir du centre de l'installation (carte 4).

Limites :

Définies par le périmètre d'un cercle de 20 cm entourant la tour météorologique de l'ORA.

Critères d'accès :

L'accès par des véhicules et des piétons est interdit sans l'autorisation préalable de la NOAA et du programme antarctique des Etats-Unis. Les véhicules et les piétons doivent éviter la moitié nord-ouest sur grille de l'aire à accès limité pour limiter toute perturbation de la surface de la neige dans cette zone, où l'albédo fait l'objet d'un suivi.

5. Aire à accès limité du champ d'antennes :

Description :

Une zone à l'intérieur de l'aire des opérations d'environ 25 ha située sud-est sur grille par rapport à la route en direction de l'ORA (carte 4).

Limites :

Dans le sens des aiguilles d'une montre à partir de l'ORA, la limite nord-est partage la limite 110° sur grille du SAP sur une distance d'environ 550 mètres en partant de l'ORA, puis s'étend sur une distance de 300 mètres sud sur grille, puis 550 mètres ouest sur grille, puis 440 mètres nord-ouest sur grille, en direction de la route de l'ORA, mais s'arrêtant à 20 mètres d'elle, puis 200 mètres en direction de l'est vers l'aire à accès limité de l'ORA interdite aux véhicules, partageant cette limite sur encore environ 50 mètres jusqu'au SAP.

Critères d'accès :

L'accès à l'aire est interdit sauf au personnel autorisé par les programmes nationaux opérant dans la zone. Le personnel travaillant dans l'aire doit éviter de perturber la zone lorsque des piquets y sont posés pour mesurer l'accumulation de neige (carte 4) et doit veiller aux autres infrastructures scientifiques sensibles ou antennes.

6. Aire à accès limité des communications :

Description :

Une zone à l'intérieur de l'aire des opérations d'environ 9,5 ha, dont le centre est situé à environ 1 km sud-ouest sur grille de la station surélevée (carte 4).

Limites :

Définies par un rectangle ayant une largeur d'environ 185 mètres et une longueur d'environ 510 mètres.

Critères d'accès :

L'accès à l'aire est interdit sauf au personnel autorisé par les programmes nationaux opérant dans la zone.

ANNEXE D

Lignes directrices générales pour les visiteurs non gouvernementaux du pôle Sud

Chaque été austral, le pôle Sud accueille de nombreux visiteurs relevant d'expéditions non gouvernementales, la plupart d'entre eux sont acheminés par des sociétés privées qui offrent un transport, des guides et un soutien logistique. Ces lignes directrices ont été établies pour améliorer la coordination entre les programmes nationaux opérant dans la zone et les visiteurs non gouvernementaux (VNG) au pôle Sud. Cette annexe vise à informer les VNG des ressources disponibles sur le site, de leurs responsabilités et des dangers que pose le pôle Sud, tandis que l'annexe E offre des lignes directrices spécifiques aux approches terrestres.

Toute personne présente au pôle Sud est tenue de se conformer au Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement et aux politiques régissant leurs programmes nationaux respectifs.

Aux fins du présent plan de gestion, l'expression « visiteurs non gouvernementaux » inclut toutes les personnes ou organisations ne relevant pas d'un programme antarctique national.

Le programme antarctique américain exploite la station antarctique Amundsen-Scott. Il n'est pas autorisé à apporter son appui aux organisations non gouvernementales, sauf en cas d'urgence.

Tous les VNG empruntant la voie terrestre doivent être conscients des bornes de visibilité de la piste d'atterrissage situées à des distances diverses du pôle Sud géographique dans quatre directions autour de la station (tableau D.1). Toutes les bornes font quatre pieds de hauteur sur huit pieds de large, à l'exception des bornes de 1 mile, qui font huit pieds sur huit, élevées à quatre pieds au-dessus de la surface de la neige.

Tableau B.1. - Bornes de visibilité autour de la station antarctique.

Direction Borne 1 Borne 2 Borne 3 Borne 4 Borne 5 Borne 6
(° E de la grille N) miles km miles km miles km miles km miles km miles km
113 0,5 0,8 1 1,6 1,5 2,6 2 3,2     -  
204 0,5 0,8 1 1,6 1,5 2,6 2 3,2 3 4,8 4 6,4
270 0,75 1,2 1 1,6 2 3,2 3 4,8 -   -  
353 0,5 0,8 1 1,6 1,5 2,6 2 3,2 -   -  

Les VNG qui ont prévu d'affréter un aéronef dans l'aire ou d'atterrir sur la piste d'atterrissage pour aéronefs sur skis doivent obtenir l'autorisation préalable des programmes nationaux opérant la piste et le contrôle aérien associé. Si l'autorisation préalable est octroyée, les pilotes de VNG doivent se reporter à, et suivre les directives du Manuel d'information de vol en Antarctique (AFIM) et les informations fournies par les programmes nationaux opérant dans la zone.

Les VNG ne doivent pas effectuer d'opérations en parachute depuis un aéronef et aucun pilote d'aéronef de VNG ne peut autoriser qu'une opération en parachute soit effectuée depuis cet aéronef au-dessus de, ou à proximité de la piste ou de toute autre infrastructure de la zone, à moins qu'une autorisation écrite spécifique n'ait été accordée au préalable par les programmes nationaux opérant la piste d'atterrissage et le contrôle aérien associé.

Aucun accès à une messagerie électronique, à des téléphones, ou à des radios ne sera offert sauf aux conditions autorisées par le programme national compétent.

Le moment idéal pour visiter la station antarctique est le dimanche, entre 13 heures et 17 heures, heure de la station antarctique [de 00 : 00 à 04 : 00 GMT/UTC]. Cet horaire est recommandé pour réduire toute perturbation à la station scientifique et à ses opérations. Les services et l'accès à la station à d'autres moments sont très peu probables.

Les VNG doivent être autonomes en ce qui concerne leurs transports, leur campement, leurs provisions, leurs communications et tout autre soutien requis par leur expédition.

A l'intérieur de l'aire des opérations, les VNG doivent rester dans les zones de campement et de stationnement désignées (carte 4), ou dans la zone qui entoure directement les bornes du pôle Sud de cérémonie et du pôle Sud géographique, et doivent se déplacer entre ces sites en empruntant une ligne droite, ou en suivant la route désignée pour les véhicules, sauf autorisation contraire des programmes nationaux opérant dans la zone. Cette disposition garantit que les sites dangereux tels que l'ancienne station du pôle et les aires à accès limité pour l'exploitation d'aéronefs et les zones de recherches scientifiques utilisant du matériel très sensible sont évités, tout en assurant la sécurité des autres zones où il se peut que des véhicules ou de la machinerie lourde soient utilisés, souvent dans des conditions de visibilité réduite.

La zone de campement désignée pour les VNG dans l'aire des opérations a été choisie pour les raisons suivantes : elle est située à proximité des zones de stationnement d'aéronefs pour VNG et elle est près des services médicaux ou d'urgences (si nécessaires), elle ne perturbe généralement pas la circulation de véhicules ou les opérations d'aéronefs de l'USAP et se trouve éloignée de la plupart des zones dangereuses, des installations de communications et d'équipements scientifiques sensibles.

Pour éviter de perturber les activités officielles de l'USAP, tous les bâtiments de la station antarctique et toutes les zones d'opérations et scientifiques sont interdits au personnel de VNG sauf lorsqu'ils sont accompagnés par une personne désignée par l'USAP ou lorsqu'ils se trouvent dans les zones énumérées plus haut.

Dans l'éventualité où un aéronef se trouverait en état d'urgence ou en cas d'urgence médicale dans la zone, les VNG doivent immédiatement notifier le Centre des communications de la station antarctique Amundsen-Scott (COMMS). Le personnel de la station informera le représentant de la Fondation nationale de la science des Etats-Unis (NSF) sur place et d'autres membres du personnel si nécessaire.

Le personnel de la station antarctique Amundsen-Scott doit enregistrer les arrivées et les départs de VNG et mettre ces informations à disposition des membres des Parties au Traité sur l'Antarctique si ceux-ci demandent à les consulter.

ANNEXE E

Lignes directrices pour les visiteurs non gouvernementaux empruntant la voie terrestre vers le pôle Sud

Aucune approche du pôle Sud par le secteur d'air pur :

Le secteur d'air pur s'étend sur une distance de 150 km nord-est sur grille à partir du pôle Sud, son point d'origine étant l'angle sud-ouest sur grille du bâtiment de l'Observatoire de recherche atmosphérique (ORA) dans la station antarctique Amundsen-Scott. Le secteur s'étend entre une ligne tirée à 340° sur grille et une ligne tirée à 110° sur grille à partir de l'ORA, ce qui équivaut approximativement à la zone située entre 020° O et 110° E (dans le sens des aiguilles d'une montre).

Il convient de ne pas approcher le pôle Sud par le secteur d'air pur (consulter les cartes).

Approche par le nord-ouest - ouest sur grille (plateforme glaciaire de Ronne / passage Hercules, etc.) :

L'approche nord-ouest et ouest sur grille du pôle Sud est située entre 020° O et 110° O.

En empruntant cette voie d'approche, au moment d'atteindre la limite de la ZGSA située à 20 km du pôle Sud, il convient de procéder directement vers le « West Waypoint » (point de cheminement occidental) à 89° 59,0' S, 16° 00' O, où se trouve un panneau. Il convient de ne pas pénétrer dans le secteur d'air pur (consulter les cartes).

Il convient d'appeler la station antarctique Amundsen-Scott au moins 24 heures avant l'arrivée prévue au pôle Sud pour communiquer vos position et plans. Il convient de se préparer à attendre et éventuellement à camper, jusqu'à ce que l'information parvienne qu'il est possible d'avancer en toute sécurité.

A l'arrivée au « West Waypoint », il convient de continuer sur le sentier balisé (par des piquets en bambou et des drapeaux) sur 0,88 km vers le campement pour les visiteurs non gouvernementaux, puis sur 1 km vers le pôle Sud (2016), en veillant à ne pas traverser le secteur d'air pur, dont la limite est indiquée par des drapeaux.

Approche par le sud - sud-ouest sur grille (McMurdo / plateforme glaciaire de Ross) :

L'approche sud - sud-ouest sur grille au pôle Sud se situe entre 110° E et 110° O.

En empruntant cette approche, au moment d'atteindre la limite de la ZGSA à 20 km du pôle Sud, il convient de procéder directement vers le « Turn 1 Waypoint » à 89° 55,29' S 132° 00,0' O où se trouve un panneau, en suivant la route de traverse du pôle Sud sur le méridien 132° O aussi loin que possible. Il convient de ne pas pénétrer dans le secteur calme (consulter les cartes).

Il convient d'appeler la station antarctique Amundsen-Scott au moins 24 heures avant l'arrivée prévue au pôle Sud pour communiquer vos position et plans.

Lorsqu'est atteint le « Pole Turn 1 Waypoint », qui est à 8,8 km du pôle Sud (2016), il convient de s'arrêter et d'appeler la station antarctique Amundsen-Scott avant de continuer. Il convient de s'attendre à camper au « Pole Turn 1 Waypoint » jusqu'à ce que la station antarctique Amundsen-Scott indique qu'il est possible d'avancer en toute sécurité. Il s'agit d'une mesure de précaution visant à assurer la sécurité, car la voie d'approche se trouve à proximité de la piste d'atterrissage.

Depuis le « Pole Turn 1 Waypoint », il convient d'avancer sur 5,2 km sur la voie d'approche du pôle Sud jusqu'à la bordure de la piste d'atterrissage, où apparaît un panneau à l'extrémité sud sur grille de la piste.

Depuis la bordure de piste, il convient d'avancer parallèlement à et le long du côté ouest sur grille de la piste d'atterrissage (c.-à-d. le côté gauche de l'approche, en direction du pôle) pendant 4 km, en conservant une distance d'au moins 30 mètres de la ligne de drapeaux qui marque le bord de la piste. Il convient d'avancer sur la route entre la station surélevée et les bâtiments scientifiques du secteur obscur, où se trouve un phare lumineux rouge sur le point de passage désigné de la zone de roulage d'aéronefs à l'extrémité nord sur grille de la piste d'atterrissage (cf. la carte 6).

Il convient de ne pas entrer sur la piste d'atterrissage à part au niveau du point de passage désigné, ou en cas d'urgence.

Il convient de ne pas traverser la zone de roulage d'aéronefs à l'extrémité de la piste d'atterrissage si le phare lumineux rouge est en train de clignoter.

Lorsque cela ne présente pas de risque, il est possible de traverser la zone de roulage d'aéronefs au niveau du point de passage désigné et d'avancer en direction des balises du pôle Sud, vers le campement pour visiteurs non gouvernementaux.

 

 

 

 

(1) Entrée en vigueur : 30 août 2017.

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