Le Ministre de lécologie et du développement durable
à
Mesdames et messieurs les Préfets Monsieur le Préfet de police de Paris
Larrêté du 12 février 2003 définit, pour les installations de traitement des cadavres, des déchets ou des sous-produits dorigine animale, les prescriptions techniques visant à protéger les intérêts définis à larticle 511-1 du Code de l'environnement. Ces prescriptions concernent notamment la prévention des nuisances olfactives objet de la présente circulaire.
Larrêté du 12 février 2003 prévoit une meilleure prise en compte de lensemble des émissions odorantes du site industriel dans ses différentes conditions dexploitation. Pour limiter au maximum les émissions odorantes, les sources odorantes canalisées et diffuses doivent être identifiées et prises en compte.
En ce qui concerne les émissions odorantes canalisées, les installations de traitement des gaz (traitements thermiques, bio-filtres, absorption sur charbon actif, lavage des gaz
) doivent être suffisamment dimensionnées pour traiter lensemble des gaz émis, à savoir les gaz froids captés en ambiance et directement sur le matériel de production et les gaz chauds qui ont pour origine principale le hall de cuisson.
En ce qui concerne les émissions odorantes diffuses, des mesures préventives (limiter les émissions odorantes) ou curatives (captation et désodorisation de lair vicié) sont mises en uvre. Cest notamment le cas pour les points critiques associés aux étapes de transport, de réception matières premières, de stockage des farines ou des installations de traitement des eaux. Ainsi, les bâtiments sont fermés, réfrigérés ou mis en dépression et les sources surfaciques de grandes dimensions sont conçues de manière à limiter les turbulences et sont éloignées des riverains.
Les incidents douvrages et les événements récurrents démissions intensives comme les curages ou les dépotages doivent être identifiés et peuvent faire lobjet de mesures à lémission qui seront le cas échéant intégrées dans létude de dispersion. Pour cela, les conditions normales dexploitation et les conditions dégradées doivent être définies.
Etude de dispersion et concentration dodeurs
Une étude de dispersion est un outil daide à la décision dont lobjectif est non seulement dapprécier la nécessité de réduire les émissions odorantes, mais aussi de quantifier limpact de ces réductions en fonction des techniques mises en uvre par lexploitant. Une étude de dispersion est notamment réalisée pour définir un état initial de limpact olfactif de linstallation et en cas de changement de son fonctionnement justifiant une nouvelle étude.
A partir des rejets par source exprimés en débit dodeur aux conditions normales olfactométriques (à savoir T=20°C et P=101,2 kPa, en conditions humides), lexploitant doit sassurer que la concentration dodeur calculée dans un rayon de 3 kilomètres par rapport aux limites de linstallation ne dépasse pas 5 uoE/m3 plus de 175 heures par an pour les installations existantes ou plus de 44 heures par an pour les installations nouvelles.
Le code de calcul utilisé pour létude de dispersion doit prendre en compte les conditions aérauliques et thermiques des rejets, ainsi que les conditions topographiques et météorologiques de lenvironnement.
La liste des sources caractérisées et quantifiées et le choix du modèle de dispersion doivent être justifiés par lexploitant et les méthodologies mises en uvre doivent être décrites.
A défaut de la réalisation dune étude de dispersion, la concentration dodeur par source ne doit pas dépasser 1 000 uoE/m3.
Surveillance des émissions odorantes
La surveillance des émissions odorantes, prévue à larticle 46 de larrêté, impose une mesure de contrôle trimestrielle si la concentration à lémission est supérieure
à 100 000 uoE/m3 et annuelle si la surveillance des émissions odorantes est réalisée de façon permanente et représentative par un nez électronique ou par des mesures physico-chimiques. De la même façon, dans le cas dune concentration à lémission comprise entre 5 000 et 100 000 uoE/m3, la mesure doit être semestrielle ou bisannuelle.
La validité de la technique de nez électronique nécessite que le nez électronique ait fait lobjet dune étude spécifique réalisée sur le site. Les conditions opératoires de la mesure, telles que le calage de la mesure à des mesures olfactométriques ainsi que sa stabilité doivent être justifiées par lexploitant.
Les mesures olfactométriques dans lenvironnement peuvent être réalisées par des mesures normalisées dévaluation dintensité odorante (Norme NFX 43 103 ) ou par des « nez » formés à la reconnaissance des odeurs.
Surveillance de la gêne olfactive
Larrêté du 12 février 2003 prévoit également des dispositions visant à une meilleure prise en compte de la qualité de vie et dair des riverains. Ainsi, quand le seuil en concentration dodeur de 100 000 uoE/m3 dune source est dépassé ou que le site fait lobjet de nombreuses plaintes pour nuisances olfactives, lexploitant doit suivre lévolution de limpact olfactif de linstallation.
Des enquêtes auprès des riverains peuvent être réalisées de manière ponctuelle afin de disposer dune image de limpact du site lors des opérations de maintenance susceptibles de générer des émissions odorantes importantes ou de manière plus régulière dans le cadre de la mise en place dun observatoire des odeurs.
Dans ce dernier cas, la nuisance olfactive peut être estimée au moyen dun indice de nuisance (lindice de Köster) ou dun indice de gêne (calculé à partir dun indice de nuisance et dun indice de fréquence de cette nuisance comme indiqué en Annexe III de larrêté du 12 février 2003).
Linspection des installations classées veillera à ce que les choix techniques de lexploitant pour surveiller limpact des émissions odorantes soient formalisés et argumentés. Elle veillera également à la pertinence du programme de surveillance et à celle des actions de prévention et damélioration qui seront mis en place. Une information périodique sera effectuée auprès des commissions locales dinformation et de surveillance.
Vous voudrez bien diffuser les présentes instructions aux services chargés de linspection des installations classées et me faire part de toutes les difficultés que vous pourriez rencontrer dans lapplication de cette circulaire.
Pour le Ministre,
Le Directeur de la Prévention des Pollutions et des Risques,
délégué aux risques majeurs
Thierry TROUVÉ