(BO du MEEDDM n° 2010/9 du 25 mai 2010)
 
NOR : DEVO1002866C
Résumé : Cette circulaire fixe les modalités de mise en place de la  cinquième campagne de surveillance de la teneur en nitrates dans les eaux douces au titre  de la directive nitrates. Cette campagne se déroulera du 1er octobre 2010 au 30 septembre  2011. Elle s’appuiera essentiellement sur les programmes de surveillance existants.  Toutefois, l’analyse des résultats de la campagne 2010-2011 sera complétée par la  prise en compte des résultats de teneurs en nitrates des années comprises entre les  campagnes de surveillance 2004-2005 et 2010-2011.
Références :
Directive n° 91/676/CEE du 12 décembre 1991 concernant la protection des eaux contre  la pollution par les nitrates à partir de sources agricoles, dite directive nitrates ; Directive n° 2000/60/CE du 23 octobre 2000  établissant un cadre pour une politique  communautaire dans le domaine de l’eau, dite directive cadre sur l’eau (DCE) ; Code de  l’environnement et ses articles R. 211-75 et suivants, R. 212-22 et R. 213-12-2 ; Code  de la santé publique et ses articles L. 1321-4, R. 1321-15 et R. 1321-16.
Mots clés : eau, nitrates, surveillance, zone vulnérable.
Le ministre d’Etat, ministre de l’écologie, du développement durable et de la  mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat, la ministre de  la santé et des sports à Mesdames et Messieurs les préfets coordonnateurs de bassin ;  Mesdames et Messieurs les préfets de région ; Mesdames et Messieurs les préfets de  département ; Messieurs les directeurs des agences et offices de l’eau ; Mesdames et  Messieurs les directeurs régionaux de l’environnement, de l’aménagement et du  logement (DREAL) ; Mesdames et Messieurs les directeurs régionaux de l’environnement  (Ile-de-France et outre-mer) ; Mesdames et Messieurs les directeurs régionaux des  affaires sanitaires et sociales (Ile-de-France et outre-mer) ; Mesdames et Messieurs les  directeurs d’agence régionale de santé (ARS) ; Mesdames et Messieurs les directeurs  départementaux des territoires (DDT) ; Mesdames et Messieurs les directeurs  départementaux des territoire de la mer (DDTM) ; Monsieur le directeur général de  l’ONEMA (pour exécution) ; administration centrale : MAAP (DGPAAT) ; Mesdames et  Messieurs les directeurs régionaux de l’agriculture et de la forêt ; Mesdames et  Messieurs les directeurs départementaux des affaires sanitaires et sociales  (Ile-de-France et outre-mer) ; organisations professionnelles agricoles (pour  information).
La présente circulaire a pour objet de préciser les modalités de mise en oeuvre de  la cinquième campagne de surveillance des teneurs en nitrates dans les eaux douces  prévue par l’article R. 211-76 du code de l’environnement, qui se déroulera du 1er  octobre 2010 au 30 septembre 2011.
Préambule
La directive 91/676/CEE, dite directive nitrates, prévoit la réalisation d’une  campagne de surveillance des teneurs en nitrates dans les eaux douces au moins tous les  quatre ans, pour évaluer, d’une part, les effets des programmes d’action mis en  oeuvre et pour réexaminer, d’autre part, la délimitation des zones vulnérables.
Un réseau de points de surveillance, appelé réseau nitrates, a été progressivement  constitué au cours des précédentes campagnes de surveillance réalisées en 1992-1993,  1997-1998, 2000-2001 et 2004-2005. Ce réseau nitrates comporte essentiellement des points  de surveillance suivis au titre du contrôle sanitaire réalisé par les DDASS-ARS sur les  eaux brutes utilisées pour la production d’eau potable, au titre du code de la santé  publique, et les points de surveillance suivis par les agences de l’eau. Il est  également constitué de quelques points supplémentaires spécialement retenus pour  répondre à des objectifs locaux. Enfin, il est à souligner qu’un noyau dur de points  communs aux quatre précédentes campagnes de surveillance permet de suivre l’évolution  des teneurs en nitrates dans les eaux douces depuis la mise en oeuvre de la directive  nitrates.
En application de l’article R. 212-22 du code de l’environnement et de la directive  cadre sur l’eau (DCE), un programme de surveillance de l’état des eaux a été  établi. Il comporte notamment : 
- le programme de contrôle de surveillance de l’état des eaux de surface et le  programme de contrôle de surveillance de l’état chimique des eaux souterraines  appelés ci-après réseaux de contrôle de surveillance (RCS) ; 
- le programme de contrôles opérationnels de l’état des eaux de surface et le  programme de contrôles opérationnels de l’état chimique des eaux souterraines  appelés ci-après contrôles opérationnels (RCO).
L’articulation de ces programmes de surveillance avec le programme de surveillance de  la teneur en nitrates d’origine agricole dans les eaux douces, établi par le III de l’article R. 211-76 du code de l’environnement , appelé ci-après programme de  surveillance nitrates doit être clairement définie. Cette articulation est d’autant  plus nécessaire que les données de teneurs en nitrates des points de surveillance de ces  programmes de surveillance (RCS et RCO) sont transmises à la Commission européenne et  qu’une cohérence de résultats doit exister.
Le programme de surveillance nitrates
Si à terme, les programmes de surveillance (RCS et RCO), mis en place au titre de la  DCE, constitueront l’ossature du programme de surveillance nitrates (à savoir  l’essentiel des points de surveillance de ces réseaux avec leurs fréquences de  prélèvements), le programme de surveillance nitrates prévu pour la cinquième campagne  de surveillance 2010-2011 cherchera à concilier la continuité et la transition.
La continuité se traduira par le maintien du maximum de points de surveillance  nitrates communs aux quatre dernières campagnes issu du noyau dur. Ces points seront  sélectionnés pour leur caractère stratégique dans la définition de la zone  vulnérable, notamment en termes de représentativité spatiale, et seront retenus dès  lors que la teneur moyenne en nitrates dans les eaux mesurées au cours de la campagne de  surveillance 2004-2005 dépasse 25 mg/l pour les eaux superficielles et 40 mg/l pour les  eaux souterraines.
La transition consistera à compléter la liste des points de surveillance nitrates  avec ceux retenus dans les programmes de surveillance RCS et RCO.
Ainsi la constitution du programme de surveillance nitrates 2010-2011 s’appuiera sur  les deux axes suivants :
1. En termes de points de surveillance retenus, le programme de  surveillance nitrates 2010-2011 sera constitué : 
- des points de surveillance du noyau dur de points communs des précédents réseaux  nitrates (présentant des teneurs en nitrates supérieures aux valeurs rappelées  ci-dessus) dont la plupart sont des points de surveillance suivis au titre du contrôle  sanitaire des eaux brutes utilisées à la production d’eau potable ; 
- des points des programmes de surveillance (RCS et RCO) en excluant les éventuels points  reflétant des pollutions qui ne sont pas d’origine agricole. Une partie de ces points  fait déjà partie du noyau dur de points communs des précédents réseaux nitrates (avec  des teneurs en nitrates supérieures aux valeurs rappelées ci-dessus) ; 
- de points supplémentaires n’appartenant à aucun des programmes de surveillance  précédents (RCS, RCO et points communs des précédents réseaux nitrates) pour lesquels  le contexte local (notamment un problème local de délimitation de zone vulnérable)  justifie leur suivi.
La cohérence des zones vulnérables avec les masses d’eau à risque vis-à-vis des  nitrates sera recherchée et peut conduire à retenir des points supplémentaires. Le  rattachement du point de surveillance à la masse d’eau souterraine des niveaux captés  doit nécessairement pouvoir être établi pour être retenu au titre du réseau de  surveillance nitrates.
En outre, le programme de surveillance nitrates 2010-2011 devra comporter l’ensemble  des captages prioritaires retenus dans le Schéma directeur d’aménagement et de gestion  des eaux (SDAGE) dès lors que le paramètrenitrates a été le critère de sélection de  ces points, qu’ils soient actuellement situés en zone vulnérable ou non.
2. En termes de prélèvement, le programme de surveillance nitrates  2010-2011 s’appuiera sur : 
- les prélèvements réalisés entre le 1er octobre 2010 et le 30 septembre 2011 dans le  cadre des programmes de surveillance existants (RCS et RCO) et du contrôle sanitaire des  eaux brutes utilisées pour la production d’eau potable, sans mesures supplémentaires ;  
- les prélèvements supplémentaires réalisés sur quelques points de surveillance,  entre le 1er octobre 2010 et le 30 septembre 2011, afin de résoudre des problèmes locaux  de délimitation de zones vulnérables. Ces prélèvements nécessiteront de prévoir un  financement spécifique et devront, en conséquence, être en nombre limité.
Le bilan réalisé à l’issue de la campagne de surveillance 2010-2011 prendra  également en compte les résultats acquis annuellement (données bancarisées des teneurs  en nitrates dans les eaux douces) depuis la précédente campagne de surveillance  2004-2005.
Pour les départements d’outre-mer, où aucune zone vulnérable n’est actuellement  identifiée, le programme de surveillance nitrates 2010-2011 sera constitué des  programmes de surveillance établis au titre de la DCE avec tous les points de  surveillance retenus et leurs fréquences de prélèvement.
La gouvernance du programme de surveillance nitrates
S’inscrivant dans le système d’information sur l’eau (SIE), mentionné à l’article R. 213-12-2 du code de l’environnement, la constitution du programme de  surveillance nitrates 2010-2011 et en particulier la sélection des points de  prélèvements est coordonnée, pour chaque bassin hydrographique, par le secrétariat  technique de bassin (délégation de bassin et agence de l’eau) en collaboration avec la  direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS-ARS), coordonnatrice du  bassin. Une consultation des directions régionales chargées de l’environnement, des  DRASS-ARS et des missions interservices de l’eau (MISE) devra être organisée.
En application du schéma national des données sur l’eau (SNDE) mentionné à l’article R. 213-12-2 du code de l’environnement , l’agence de l’eau a la  responsabilité de la mise en oeuvre de ce programme de surveillance ; en particulier,  elle assure le financement des points de surveillance qui n’appartiennent ni au  programme de contrôle sanitaire des eaux brutes utilisées à la production d’eau  potable ni aux programmes de surveillance établis au titre de la DCE.
Il appartient à chaque bassin, d’une part, de désigner un responsable à la DREAL  délégation de bassin et son suppléant chargés de la mise en place du programme de  surveillance nitrates, et d’en informer les ministères chargés de l’écologie et de  la santé, et, d’autre part, d’organiser la constitution de ce programme avec les  services régionaux et départementaux concernés.
La gestion technique des résultats de la campagne de surveillance 2010-2011
Au niveau national, la gestion technique de la base de donnes du programme de  surveillance nitrates, notamment les contrôles de cohérence et la préparation des  documents destinés au rapportage des résultats, est assuré par l’Office international  de l’eau (OIEau) depuis 2000.
Afin de préparer la constitution du programme de surveillance nitrates pour la  campagne 2010-2011, le secrétariat technique de bassin a reçu deux documents préparés  par l’OIEau : en mai dernier le fichier des stations de surveillance du réseau nitrates  2004-2005 pour recenser les points à conserver pour la campagne 2010-2011, puis en  novembre dernier un projet de croisement des zones vulnérables avec les masses d’eau.  L’analyse de ce croisement peut contribuer au choix des points du réseau de  surveillance, notamment lorsqu’une partie significative d’une masse d’eau n’est  pas incluse dans une zone vulnérable. Il est souhaitable de rechercher le maximum de  cohérence entre les limites des zones vulnérables et des masses d’eau, notamment  celles pour lesquelles le risque de non-atteinte du bon état est lié au paramètre  nitrates.
En pratique, chaque bassin créera deux métaréseaux nitrates, un métaréseau pour  les eaux de surface (0000000076) et un méta réseau pour les eaux souterraines  (0000000078) dans DISC’eau (en indiquant pour chaque point de surveillance le code  Sandre, le critère de sélection, le programme de rattachement, la fréquence des  prélèvements et la maîtrise d’ouvrage). Il renseignera aussi l’appartenance des  points de surveillance retenus dans ces méta réseaux dans son référentiel de  surveillance pour les eaux de surface et dans la banque nationale d’accès aux données  sur les eaux souterraines (ADES) pour les eaux souterraines.
A l’issue de la campagne de surveillance, il reviendra au pôle d’administration  des données en santé environnement (PADSE) du ministère chargé de la santé  d’extraire de la base de données (SISE-Eaux) les résultats du contrôle sanitaire en  nitrates réalisé sur les points retenus et de les transmettre à l’OIEau.
L’Office national sur l’eau et les milieux aquatiques (ONEMA), appuyé par  l’OIEau, assurera l’analyse et la synthèse de ce programme de surveillance nitrates  2010-2011 en vue de la révision des zones vulnérables et du rapportage à la Commission  européenne, au titre de la directive nitrates prévue mi-2012.
Ce réseau vise uniquement les teneurs en nitrates dans les eaux douces. En application  de la directive nitrates, un suivi de l’eutrophisation des eaux douces et littorales est  aussi exigé : des instructions complémentaires vous seront données ultérieurement.
Vous adresserez aux deux ministères, en juin 2010, avec copie à l’ONEMA et à  l’OIEau, les caractéristiques décrites ci-dessus des métaréseaux nitrates retenus  pour la campagne de surveillance nitrates 2010-2011.
Vous voudrez bien nous faire part des éventuelles difficultés rencontrées dans  l’application de cette circulaire.
Pour le ministre d’Etat et par délégation :
La directrice de l’eau et de la biodiversité,
O. Gauthier
Le préfet, secrétaire général,
D. Lallement
Pour la ministre et par délégation :
Le directeur général de la santé,
D. Houssin