(BOMEDD n° 23/2005 du 15 décembre 2005)
La Ministre de l'Ecologie et du Développement Durable
à
Mesdames et Messieurs les Préfets
Sous votre autorité, linspection des installations classées conduit une action essentielle de prévention des pollutions et des risques. Les enjeux liés aux risques daccidents et à la santé publique font lobjet dattentes fortes de nos concitoyens. Il est important dy répondre de façon efficace et lisible. Nous devons par ailleurs mettre en uvre nos engagements européens et internationaux, la loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 sur le renforcement de la prévention des risques technologiques et naturels, le plan national santé-environnement et le programme de modernisation de linspection des installations classées.
Cest pourquoi jai souhaité vous indiquer les thèmes sur lesquels linspection des installations classées devra engager une action importante dans chaque département au cours de lannée 2006.
Je souhaite que ces actions de portée nationale contribuent à améliorer la synergie entre les différentes composantes de linspection des installations classées : les directions régionales de lindustrie, de la recherche et de lenvironnement, les directions départementales des services vétérinaires, le service technique dinspection des installations classées de la Préfecture de Police de Paris
Afin de donner toute la lisibilité nécessaire à laction de linspection des installations classées, je vous invite à présenter ces priorités devant le Conseil départemental dhygiène.
Jattache la plus grande importance à votre implication personnelle dans la mise en uvre de ces priorités nationales.
Naturellement, au-delà de ces priorités nationales, vous pourriez estimer nécessaire darrêter des priorités locales dont les enjeux vous paraissent particulièrement importants. Le cas échéant, ces priorités devraient être débattues au sein du Conseil Départemental dHygiène en veillant à leur adéquation avec les moyens humains dont vous disposez au sein de linspection des installations classées.
Jappelle par ailleurs votre attention sur la nécessité de poursuivre les actions engagées en matière de fermeture des décharges non autorisées en suivant la procédure décrite dans la circulaire du 24 février 2004. Laction passe dabord par une intervention directe de votre part auprès des Maires concernées. En cas déchec vous ferez usage des sanctions prévues à larticle L.514-2 du Code de lEnvironnement.
Je vous prie de me faire part des éventuelles difficultés rencontrées dans la mise en uvre de ces instructions.
Nelly OLIN
Liste des actions nationales 2006
I. Prévention des risques accidentels
1/
Renforcement de la sécurité des établissements SEVESO
Elargissement du champ dapplication de la directive SEVESO
Appréciation de la démarche de maîtrise des risques
Contrôle des systèmes de gestion de la sécurité
2/ Elaboration des plans de prévention des risques technologiques (PPRT)
3/ Amélioration de la sécurité des silos de stockage de céréales
4/ Rappel des autres actions pluriannuelles en cours
- Examen des mesures de prévention des accidents liés aux agressions naturelles (foudre, inondation, séisme) au sein des établissements SEVESO à hauts risques (sur la base des séismes et inondations de référence de 2004)
- Amélioration de la sécurité des stockages de GPL
- Réduction des risques liés au stockage des substances présentant une toxicité aiguë élevée par inhalation
- Amélioration de la sécurité des dépôts dengrais à base dammonitrates
II. Prévention des risques chroniques
1/ Maîtrise et réduction des émissions toxiques pour la santé
2/ Prévention de la légionellose
3/ Réexamen de la situation des anciens sites ayant travaillé de lamiante
4/ Dépôts de pneumatiques usagés
5/ Contrôle des circuits de traitement de déchets dangereux
6/ Déclaration des émissions de CO2
7/ Recherche et réduction des rejets de substances dangereuses dans le milieu aquatique
8/ Contrôle des installations dabattage danimaux
9/ Rappel des autres actions pluriannuelles en cours
- Connaissance des impacts liés au plomb dorigine industrielle dans les sols
- Surveillance des eaux souterraines
- Réduction des impacts des installations IPPC
- Elaboration des plans de protection de latmosphère
Réduction des émissions de composés organiques volatils
III. Programme de modernisation de linspection des installations classées
1/ Mise en place dun système de reporting des indicateurs LOLF
2/ Instruction des demandes dautorisation
Mise en uvre de larrêté-cadre national
Réduction des délais dinstruction
3/ Information
Information du public : mise sur Internet des arrêtés préfectoraux et des rapports
Information des entreprises : création dun espace Internet dédié aux entreprises
ACTIONS NATIONALES 2006
Chaque année, le ministre de lécologie et du développement durable sélectionne les thèmes sur lesquels linspection des installations classées est amenée à engager, sous lautorité des Préfets de département, une action pluriannuelle importante, voire systématique. Il définit les objectifs annuels à atteindre, énumère les outils méthodologiques et techniques qui sont ou seront mis à la disposition de linspection pour la mise en uvre de ces actions et détermine les indicateurs qui permettent dapprécier les enjeux, la performance des services et les résultats.
Les thèmes daction nationale 2006 ont été retenus notamment en raison des enjeux liés aux risques daccidents et à limpact sur la santé publique. Ils prennent en compte nos engagements européens et internationaux, la loi 2003-699 du 30 juillet 2003 sur le renforcement de la prévention des risques technologiques et naturels et le plan national santé-environnement. Des objectifs sont également fixés pour la mise en uvre du plan de modernisation de linspection des installations classées.
La plupart de ces actions sont pluriannuelles. Dans le cadre de la LOLF (1) et en adéquation avec la stratégie ministérielle de réforme, des indicateurs de performance ont été définis pour apprécier les enjeux et mesurer les missions essentielles de linspection : encadrement réglementaire des installations classées, contrôles et suivi de leur mise en conformité. Les actions pluriannuelles déjà engagées qui ne nécessitent pas dinstructions particulières en 2006 sont simplement rappelées.
(1) Loi Organique relative aux Lois de Finances
I. Prévention des risques accidentels
1/ Renforcement de la sécurité des établissements SEVESO : poursuite de laction
Elargissement du champ dapplication de la directive SEVESO
La modification de la nomenclature des installations classées (décret du 10 août 2005) et celle de larrêté ministériel du 10/05/00 suite à lamendement 2003/105/CE modifiant la directive 96/82/CE (SEVESO II) ont élargi le champ dapplication de la directive, en particulier pour les nitrates dammonium et les engrais, les liquides inflammables, les explosifs, les produits dangereux pour lenvironnement et certains carcinogènes. Linspection sattachera à vérifier que les établissements susceptibles dentrer dans le champ dapplication ainsi élargi déclarent effectivement leurs substances dangereuses, selon la procédure usuelle et se conforment à larrêté ministériel précité.
Indicateur :
- Liste des établissements nouvellement visés (seuil bas et AS).
Appréciation de la démarche de maîtrise des risques
Selon les critères de la circulaire du 29 septembre 2005 [circulaire MMR], linspection des installations classées identifiera les établissements SEVESO AS nécessitant, avant dengager les PPRT, un examen complémentaire de la démarche de maîtrise des risques à la source.
Indicateurs :
- Liste des établissements AS concernés.
- Mesures nouvelles mises en oeuvre pour améliorer la sécurité au cours de lannée 2006 (une fiche par établissement concerné présentant le type de mesures et le cas échant le montant investi en euros).
Contrôle des systèmes de gestion de la sécurité
Dans le cadre de la programmation pluriannuelle des inspections des établissements SEVESO, en ce qui concerne le système de gestion de la sécurité (SGS), les visites d'inspection porteront en particulier sur l'un des points suivants :
- la gestion du retour d'expérience sur les défaillances des facteurs importants pour la sécurité (item 6 de l'annexe III de l'AM du 10 mai 2000) ;
- la gestion des modifications (item 4 de l'annexe III de l'AM du 10 mai 2000) ;
- ou, de manière plus large sur la maîtrise des procédés et la maîtrise d'exploitation (item 3 de l'annexe III de l'AM du 10 mai 2000), d'une part, pour vérifier la sécurité de fonctionnement de l'installation, notamment en mode de fonctionnement dégradé, et d'autre part, pour permettre la surveillance des opérations de maintenance.
Si ces trois thèmes ont déjà été traités dans le cadre de cette action, un bilan devra être adressé à la DPPR et laction poursuivie en la faisant porter sur dautres item de lannexe III.
Conformément à la note DRT/DPPR du 14 décembre 2001 relative au contrôle des entreprises à risques, linspection des installations classées sattachera à échanger avec linspecteur du travail compétent sur les éléments situés à linterface entre risques majeurs et risques au poste de travail, en particulier au moment de la préparation des visites et pour les suites à donner aux écarts éventuellement constatés.
Indicateurs :
- Nombre dinspections réalisées portant sur la vérification de la performance du système de gestion de la sécurité.
- Nombre dinspections ayant permis de constater des non conformités importantes entraînant un manquement grave à la maîtrise des risques.
2/ Elaboration des plans de prévention des risques technologiques (PPRT) : nouvelle action.
Le décret 2005-1130 du 7 septembre 2005 définit les modalités délaboration des PPRT prévus par les articles L. 515-15 et suivant du code de lenvironnement. En 2006, lélaboration des 124 projets de plans de prévention des risques technologiques figurant en priorité 1 de ma circulaire du 26 avril 2005, devra être engagée. Lobjectif est dapprouver les premiers plans avant le 31 décembre. Parallèlement, en fonction de lavancement des PPRT de priorité 1 du département, les 154 PPRT identifiés en priorité 2 seront progressivement engagés.
A cette fin, linspection des installations classées identifiera les éventuels éléments dappréciation de la probabilité, de la gravité et de la cinétique des accidents majeurs, nécessaires à lélaboration des PPRT mais ne figurant pas dans les études de dangers actuelles. Vous demanderez, le cas échéant, ces éléments aux exploitants, par arrêté préfectoral pris selon les modalités définies à larticle 5 du décret 2005-1130 du 7 septembre 2005. Parallèlement, lidentification des enjeux et de leur vulnérabilité sera faite par la direction départementale de léquipement.
Indicateurs :
- Tableau de bord des plans de prévention des risques technologiques (liste et avancement de leur élaboration).
- Crédits déconcentrés : voir pièce jointe.
3/ Amélioration de la sécurité des silos de stockage de céréales
Larrêté ministériel du 29 mars 2004 a pour enjeu principal la mise en place de mesures de prévention pour répondre aux objectifs de prévention des explosions et incendies dans les silos. Ces mesures avaient pour échéance, respectivement le 01 juillet 2004 et le 01 avril 2005. Sans préjudice de ces mesures, la circulaire dapplication, datée du 29 mars 2004, imposait pour 264 silos sensibles en raison de leur nature ou de leur environnement, définis après concertation avec la profession, la remise au plus tard le 30 septembre 2004 des compléments détudes de dangers prévus à larticle 2 de larrêté. Pour les autres silos autorisés, ces compléments sont exigibles au plus tard le 01 avril 2006.
En 2006, linspection des installations classées soldera le contrôle de la mise en sécurité effective des 264 silos sensibles précités. Elle sattachera en outre à clôturer lanalyse des compléments détudes de dangers de ces installations.
Le cas échéant, il sera fait usage des sanctions prévues à larticle L.514-1 du code de lenvironnement, en particulier en cas dinsuffisances constatées dans la mise en uvre effective des mesures de maîtrise des risques requises par larrêté.
Indicateurs : Le tableau de bord de suivi de lapplication de la mise en uvre de larrêté ministériel du 29 mars 2004 coordonné par le groupe de travail national sur les silos permettra de mesurer lévolution de la maîtrise du risque dans ces installations.
4/ Rappel des autres actions pluriannuelles en cours
- Examen des mesures de prévention des accidents liés aux agressions naturelles (foudre, inondation, séisme) au sein des établissements SEVESO à hauts risques (sur la base des séismes et inondations de référence de 2004).
- Action à solder en amont de la prescription des plans de prévention des risques technologiques.
- Amélioration de la sécurité des stockages de GPL.
Depuis 2003, les stockages de GPL classés AS font lobjet dune action nationale de linspection des installations classées. En 2006, le bilan des actions engagées et des améliorations effectives de la gestion de la sécurité dans les installations de stockage sera réalisé.
- Réduction des risques liés au stockage des substances présentant une toxicité aiguë élevée par inhalation : poursuite de laction.
En 2006, linspection des installations classées soldera laction sur lammoniac agricole (action conjointe DRIRE-DDSV), le chlore et lacide fluorhydrique. Elle poursuivra laction sur lammoniac utilisé en chimie ou en réfrigération industrielle et celle sur le phosgène. Une attention particulière sera portée à la mise en uvre des bonnes pratiques techniques et organisationnelles relatives à la sécurité des stockages et du dépotage de ces substances dans les établissements prioritaires identifiés lors du recensement effectué lors de la première phase de laction.
Amélioration de la sécurité des dépôts dengrais à base dammonitrates : à solder.
II. Prévention des risques chroniques
Le Plan national santé environnement (PNSE) a été adopté par le Gouvernement le 21 juin 2004. Il couvre les années 2004 à 2008. Linspection des installations classées est chargée de mettre en uvre trois actions phares de ce plan :
- la maîtrise et la réduction des émissions toxiques pour la santé,
- la connaissance des impacts liés au plomb dorigine industrielle dans les sols,
- la prévention de la légionellose.
1/ Maîtrise et réduction des émissions toxiques pour la santé : poursuite de laction
Compte tenu de leurs effets potentiels sur la santé des personnes, la DPPR a élaboré en 2004 une stratégie visant à poursuivre ou à amplifier la mobilisation de linspection des installations classées sur la réduction des émissions dans lair du benzène, du plomb, du cadmium, des dioxines, du chlorure de vinyle monomère et du mercure.
Cette stratégie, précisée dans la circulaire ministérielle du 13 juillet 2004, prévoit des objectifs de réduction au niveau national à lhorizon 2010. Elle sappuie largement sur la mise en uvre darrêtés ministériels sectoriels (UIOM, grandes installations de combustion, verreries) ou visant des substances particulières (COV) ainsi que sur lexploitation des bilans de fonctionnement prévus par larrêté ministériel du 29 juin 2004 pour les installations IPPC.
En 2006 linspection des installations classées veillera à :
- Etablir un plan dactions régional qui sera décliné au niveau départemental, sur la base des propositions des exploitants,
- Prescrire aux exploitants, par arrêté complémentaire les actions nécessaires.
Indicateurs :
- Nombre dinstallations concernées.
- Nombre de programmes de réduction des émissions.
- Taux de réduction global prévu à lhorizon 2010 compte-tenu des différents plans daction.
2/ Prévention de la légionellose : poursuite de laction
En 2004, le recensement des tours aéro-réfrigérantes a permis didentifier plus de 12 000 tours aéro-réfrigérantes situées dans plus de 6000 établissements et la réglementation de ces installations a été renforcée. Une rubrique explicitement consacrée aux tours aéroréfrigérantes a été créée et deux arrêtés ministériels, lun relatif aux installations soumises à autorisation et lautre aux installations soumises à déclaration ont été publiés le 31 décembre 2004. En 2005, laction sest poursuivie par linformation des exploitants des tours pour faciliter la mise en uvre de la nouvelle réglementation entrée en vigueur le 1er mai 2005, avec en particulier lélaboration et la diffusion de trois guides.
En 2006, l'inspection des installations classées devra :
- veiller au respect des prescriptions réglementaires, en contrôlant par sondage y compris de façon inopinée les installations, notamment en ce qui concerne la réalisation de lanalyse de risque de prolifération des légionelles et des plans dentretien et de surveillance des installations, et en vérifiant la transmission des résultats des analyses ;
- informer le CDH (CODERST) sur les résultats des actions menées (présentation de bilans).
Indicateurs :
- nombre dinstallations visitées.
- nombre de dépassement de seuils 100 000 UFC/L déclarés.
- nombre dinstallations dont lexploitant a déclaré limpossibilité de larrêt annuel pour nettoyage et désinfection, et pour ces installations.
- nombre darrêtés de prescriptions complémentaires imposant des mesures compensatoires.
3/ Réexamen de la situation des anciens sites ayant travaillé de lamiante : action nouvelle sur une année
Les sites industriels ayant travaillé de lamiante continuent de susciter des interrogations quant à la présence de fibres et leur possible ré envol hors du site.
Sur la base des recensements disponibles au niveau national (323 sites identifiés) complétés par la connaissance locale des sites, linspection des installations classées :
- fera le bilan des conditions dans lesquelles les installations concernées ont cessé leur activité, et notamment des mesures prises sagissant de lévacuation des déchets ou de la prévention des ré envols de fibres
;
- procèdera à un examen de létat des sites pour lesquels un doute sur les mesures prises à la cessation dactivité subsiste ;
- engagera de mesures complémentaires (au premier chef de restrictions dusage compte tenu de létat du site) lorsque celles-ci savèrent nécessaires.
Indicateurs :
- Nombre dinstallations concernées.
- Nombre de visites sur site.
- Nombre de restrictions dusage et autres mesures complémentaires mises en uvre.
4/ Dépôts de pneumatiques usagés : nouvelle action
Le dispositif de collecte et de traitement des pneumatiques usagés prévu par le décret 2002-1563 du 24 décembre 2002 est entré en vigueur en 2004. Lélimination des pneumatiques usagés nouvellement produits se fait dorénavant dans des conditions satisfaisantes. Se pose en revanche la question des dépôts de pneumatiques usagés constitués par le passé. Un inventaire a été réalisé par les professionnels, sur la base dune étude faite par lADEME. 120 sites environ ont été répertoriés, pour un tonnage de 250 000 tonnes.
Lexploitant de linstallation défaillante nayant souvent pas les moyens de faire évacuer le stock, il convient alors de rechercher la responsabilité des clients de cette société : la prestation quils ont commandée na pas été réalisée et il leur revient de reprendre les pneumatiques usagés quils détenaient afin de les faire éliminer dans des conditions satisfaisantes. Si nécessaire, la gendarmerie sera sollicitée afin de réaliser une enquête pour identifier les clients des sociétés concernées ou déterminer les quantités de pneumatiques usagés qu'ils ont confiées. Sur chacun des 120 sites répertoriés, laction devra être engagée.
Les manufacturiers se sont également engagés dans une action de résorption des stocks. Des synergies sont à rechercher avec cette action. Au total, un objectif national de 60 000 tonnes de pneumatiques éliminés est fixé pour 2006. Lobjectif est déliminer tous les stocks pour fin 2007.
Un guide méthodologique a été élaboré en 2004 pour préciser la démarche à suivre.
Linspection des installations classées sattachera à mener de telles démarches prioritairement pour les dépôts de pneumatiques usagés les plus importants.
Indicateurs :
- Nombre de dépôts pour lesquels la recherche des responsables a été menée.
- Tonnage de pneumatiques usagés enlevés.
5/ Contrôle des circuits de traitement de déchets dangereux : nouvelle action
Lélimination de déchets dangereux dans des conditions inappropriées peut entraîner des impacts importants sur lenvironnement. Il appartient au producteur de tels déchets de prendre les dispositions nécessaires pour assurer leur bonne élimination. La réglementation prévoit lémission dun bordereau de suivi de déchets qui les accompagne jusquà leur destination. Les textes réglementaires régissant ce dispositif ont été revus, avec le décret 2005-635 du 30 mai 2005 et les arrêtés des 7 et 29 juillet 2005 qui fixent les modalités dapplication et notamment le modèle de bordereau.
Des exemples récents ont cependant montré que les producteurs de déchets nappliquent pas toujours cette réglementation et que, dans certains cas, des déchets dangereux sont orientés vers des filières inadaptées ou sont exportés en méconnaissant les dispositions du règlement (CEE) n° 259/93 du conseil du 1er concernant la surveillance et le contrôle des transferts de déchets à l'entrée et à la sortie de la Communauté européenne.
Linspection des installations classées réalisera à partir du deuxième semestre de lannée 2006 une campagne de contrôle par sondage permettant de sassurer de la bonne application de cette réglementation par les installations productrices de déchets dangereux. Linspection sattachera en particulier à la bonne tenue des registres et à la bonne gestion des bordereaux de suivi de déchets et, le cas échéant, des documents de mouvements au sens du règlement 259/93. Les installations classées qui font lobjet de contrôle relèveront de secteurs producteurs de déchets dangereux (industrie chimique, traitement de surface, métallurgie). Un objectif national de 300 producteurs de déchets dangereux contrôlés est retenu.
Indicateurs :
- Nombre dinstallations productrices de déchets dangereux contrôlées.
- Nombre de non-conformités donnant lieu à une suite formalisée.
6/ Déclaration des émissions de CO2 : nouvelle action
Il convient en 2006 de porter un effort particulier sur les déclarations démissions de CO2 des établissements figurant dans le Plan National dAffectation des Quotas afin de pouvoir répondre aux exigences de la directive 2003/87/CE du 13 octobre 2003 établissant un système déchange de quotas démissions de gaz à effet de serre dans la communauté.
Conformément aux dispositions du 19 août 2004 modifié, les exploitants concernés doivent valider au plus tard le 15 février 2006 la déclaration des émissions de C02 sur le site Internet de télé-déclaration : www.declarationpollution.ecologie.gouv.fr. A la même échéance, ils devront également valider sur ce site lensemble de leurs autres émissions polluantes.
Linspection validera au plus tard le 15 mars 2006 les déclarations des émissions de CO2 des exploitants. La validation de ces émissions sera réalisée au vu du plan de surveillance établi par lexploitant et de lavis dassurance raisonnable du vérificateur afin de permettre à la DPPR de transmettre les données à lorganisme teneur du registre (Caisse des dépôts et consignations) le 31 mars 2006.
Linspection réalisera par sondage des visites dans certaines installations pour vérifier la déclaration de lexploitant et la pertinence de lavis dassurance raisonnable du vérificateur joint à la déclaration.
Linspection portera également un jugement sur la qualité des avis dassurance raisonnable transmis avec les déclarations démissions de CO2.
Indicateurs :
- Nombre de déclarations dinstallations figurant dans le Plan National dAffectation des Quotas validées par lexploitant le 15 février 2006.
- Nombre de déclarations dinstallations figurant dans le Plan National dAffectation des Quotas non validées par linspection le 15 mars 2006.
- Nombre de constats dinsuffisances du travail du vérificateur (analyse incomplète, avis dassurance raisonnable mal documenté).
- Nombre de déclarations incohérentes avec le plan de surveillance.
- Nombre de déclarations défectueuses ou incomplètes.
- Nombre de visites dinstallations effectuées par linspection.
7/ Recherche et réduction des rejets de substances dangereuses dans le milieu aquatique
La France a été condamnée par la Cour de Justice des Communautés Européennes le 12 juin 2003 pour manquement aux obligations de la directive 76/464/CEE concernant la pollution causée par certaines substances dangereuses déversées dans le milieu aquatique de la Communauté pour labsence de programme de réduction. Afin de répondre à ce contentieux, larrêté ministériel du 20 avril 2005 définit des normes de qualité dans les milieux aquatiques pour 36 substances dangereuses. Par ailleurs, larrêté du 30 juin 2005 approuve un programme national contre la pollution des milieux aquatiques par certaines substances dangereuses, avec des objectifs quantifiés de réduction des émissions pour 18 substances.
Laction pluriannuelle lancée par la circulaire du 4 février 2002 prévoit que linspection des installations classées prendra des mesures correctives réglementaires, établissement par établissement, compte tenu de lanalyse qui aura été faite de lorigine des substances et des possibilités de réduction. Ces mesures pourront consister à imposer à l'exploitant une réduction des rejets les plus préoccupants en améliorant lefficacité du traitement des effluents ou en modifiant son procédé, qui se traduira par un abaissement des valeurs limites d'émissions de l'arrêté préfectoral d'autorisation.
Il convient en 2006 de commencer à prendre de telles mesures. La priorité devra être accordée aux installations ayant les rejets les plus importants et rejetant dans des milieux où il est identifié que les normes de qualité définies dans larrêté du 20 avril 2005 soulèvent des difficultés de conformité. Lorsquune action sera engagée sur une installation, il conviendra quelle concerne lensemble des substances dangereuses pertinentes pour cette installation, y compris celles pour lesquelles une norme de qualité nest pas encore définie.
Indicateurs :
- Nombre dinstallations faisant lobjet dune actions de réduction des rejets de substances dangereuses.
- Estimation pour chaque substance concernée, du rejet évité par rapport au rejet annuel moyen de linstallation (en valeur absolue et en valeur relative).
8/ Contrôle des installations dabattage danimaux : nouvelle action
Les arrêtés du 30 avril 2004 définissent les prescriptions techniques applicables aux installations classées soumises à déclaration ou à autorisation sous la rubrique 2210 de la nomenclature. Ces arrêtés intègrent notamment les dispositions pertinentes du règlement européen n° 1774-2002 du 3 octobre 2002 établissant les règles sanitaires applicables aux sous-produits animaux non destinés à la consommation humaine.
Linspection des installations classées vérifiera que les aménagements exigibles visant à réduire les nuisances olfactives ainsi que le risque sanitaire et environnemental lié aux rejets des effluents ont été réalisés.
Laction sexercera sur :
- 100% des abattoirs de ruminants,
- 20% des autres abattoirs (minimum 1 si moins de 5 abattoirs concernés)
Les installations recensées devront avoir fait lobjet dune visite dinspection en 2005 ou 2006 et les techniques employées afin de réduire les pollutions et les nuisances devront être inventoriées. Si le contrôle met en évidence des non conformités, les sanctions prévues par la loi seront mises en uvre. Linspection évaluera également la nécessité de revoir les prescriptions de larrêté préfectoral.
Indicateurs :
- Nombre dinstallations concernées par laction.
- Inventaire des techniques utilisées.
- Nombre dinstallations non conformes (présentant au moins une non conformité).
- Nombre dinstallations non conformes donnant lieu à une suite formalisée.
- Nombre dinstallations mises en conformité.
(cf tableaux Excel)
9/ Rappel des autres actions pluriannuelles en cours
Connaissance des impacts liés au plomb dorigine industrielle dans les sols : poursuite du recensement des sites anciennement arrêtés et des actions de diagnostic ou de remédiation.
Surveillance des eaux souterraines : poursuite du contrôle de la mise en uvre par les exploitants de l'article 65 de larrêté ministériel du 2 février 1998.
Réduction des impacts des installations IPPC : réalisation dun bilan de fonctionnement avant 2007.
Elaboration des plans de protection de latmosphère : finalisation de laction. La circulaire relative aux actions nationales pour lannée 2005 prévoyait que les PPA devaient être approuvés avant la fin de lannée 2005. Les DRIRE concernées par des PPA non encore approuvés au 31 décembre 2005 veilleront à ce que soient mises en uvre les actions nécessaires à un achèvement de la procédure dans les meilleurs délais.
Réduction des émissions de composés organiques volatils : mise à jour du tableau de bord relatif aux plus gros émetteurs.
III. Programme de modernisation de linspection des installations classées
Le programme de modernisation et de renforcement de linspection des installations classées en DRIRE détaille, dans le cadre plus large dune démarche de qualité, les modalités de pilotage, de méthodologie, de formation et dinformation à mettre en uvre dici 2007. Le programme comporte des engagements de nombre de visites, de délai dautorisation, de réponse aux plaintes, et de transparence. Ce programme a vocation à être décliné en DDSV, mais certains points sont à prendre en compte dans le cadre des actions nationales 2006 relevant de leur compétence.
1/ Mise en place dun système de reporting des indicateurs LOLF
Le pilotage de linspection des installations classées nécessite la mise en place dindicateurs en vue dévaluer les résultats et la performance de laction des services. Dans le cadre de la LOLF (2) et en adéquation avec la stratégie ministérielle de réforme, des indicateurs de performance ont été définis pour mesurer les missions essentielles de linspection : encadrement réglementaire des installations classées, contrôles et suivi de leur mise en conformité.
En 2006, ces indicateurs nationaux seront extraits directement de la base nationale consolidée de linspection GIDIC. A cette fin, une copie des bases régionales sera téléchargée vers le site de gestion du projet GIDIC à la fin de chaque trimestre. Létat des ETP travaillés sera tenu à jour sur Temporel pour les DRIRE et sur SIGAL pour les DDSV. Les DDSV utiliseront la base dont ils disposent pour extraire les indicateurs demandés. La saisie de ces données permettra ainsi de chiffrer au niveau national les indicateurs LOLF rappelés pour mémoire ci-après :
- Nombre total pondéré de contrôles des installations classées rapporté aux ETP techniques et administratifs de linspection,
- Nombre de mises en demeure proposées par linspection rapporté au nombre pondéré de contrôles,
- Nombre de sanctions administratives sur nombre de mises en demeure prononcées,
- Nombre total pondéré d'arrêtés préfectoraux relatifs aux installations classées rapporté aux ETP techniques et administratifs de l'inspection.
(2) Loi Organique relative aux Lois de Finances
2/ Instruction des demandes dautorisation
Mise en uvre de larrêté-cadre national
Une méthodologie de travail commune à linspection des installations classées a été définie au niveau national pour linstruction des demandes dautorisation. Ces principes méthodologiques, ainsi que le catalogue de prescriptions-type regroupés au sein du Vade-Mecum de linspecteur des installations classées, contribuent à assurer la cohérence de laction de linspection sur le territoire national.
En 2006, linspection des installations classées veillera à ce que les arrêtés préfectoraux dautorisation de nouveaux projets soient préparés conformément au Vade-Mecum. En DDSV, cet exercice sera limité aux industries agroalimentaires, dans lattente de larrêté-cadre national qui sera adapté au cas des élevages.
Indicateurs :
- Nombre darrêtés préfectoraux dautorisation de nouveaux projets signés dans lannée conformes à larrêté-cadre national.
- Nombre darrêtés préfectoraux dautorisation de nouveaux projets signés dans lannée.
Réduction des délais dinstruction
Le programme de modernisation se traduit entre autres par des engagements vis à vis du monde professionnel. Pour 2006, lobjectif est que 60 % des demandes dautorisation de nouveaux projets soient instruits en moins dun an, la durée étant comptabilisée entre le dépôt du dossier complet et régulier et la date de signature de larrêté préfectoral.
Indicateur : Pourcentage de demandes dautorisation de nouveaux projets instruites par les DRIRE en moins dun an.
3/ Information
Information du public : mise sur Internet des arrêtés préfectoraux et des rapports.
Linformation du public sur les pollutions et les risques accidentels est une mission fondamentale de linspection des installations classées. A cet égard, les arrêtés préfectoraux dautorisation dexploiter constituent un vecteur dinformation important et ont vocation à être mis à la disposition du public.
Linspection des installations classées agira dans la plus grande transparence en facilitant laccès aux documents et données publics en sa possession. En particulier, linspection veillera à mettre sur Internet les nouveaux arrêtés préfectoraux dautorisation qui concernent les installations classées, ainsi que les rapports de présentation à la commission consultative compétente.
Comme le précise le point 5 de la circulaire du 11 février 2005, les DDSV ne disposant pas de site Internet propre, les informations dont ils disposent peuvent être intégrées sur le site Internet des DRIRE.
Indicateurs :
- Nombre de nouveaux arrêtés préfectoraux mis sur Internet.
- Nombre de rapports mis sur Internet.
Information des entreprises : création dun espace Internet dédié aux entreprises
Linspection des installations classées a également un devoir dinformation des entreprises qui doit la conduire à favoriser un accès simple aux données relatives au milieu naturel et à ses objectifs de qualité, ainsi quà la réglementation applicable.
Les DRIRE mettront à disposition des entreprises un espace spécifique sur leurs sites Internet comportant notamment un guide sur la demande dautorisation et des liens avec les bases de données existantes et les sites pertinents tels que AIDA, ARIA...
Indicateur : Nombre de DRIRE ayant un espace environnement dédié aux entreprises sur leur site Internet.