(Texte non paru au Journal officiel)
NOR : ATEE0210103C
Pièce jointe : manuel de procédure.
Le ministre de laménagement du territoire et de lenvironnement à Madame et Messieurs les préfets coordonnateurs de bassin ; Messieurs les préfets des départements doutre-mer ; Messieurs les préfets de région ; Messieurs les préfets de département ; DIREN ; Agences de leau ; CSP ; IFEN ; IFREMER ; CEMAGREF ; BRGM.
Ainsi que je vous lavais annoncé dans mon courrier du 19 novembre 2001, la mise en uvre de la directive établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de leau doit entrer dans une phase opérationnelle.
La directive-cadre comprend, en effet, deux échéances particulièrement proches quil convient de respecter.
Dune part, le 22 décembre 2003, la transposition de la directive en droit français devra avoir été effectuée. Le projet de loi portant réforme de la politique de leau, adopté en première lecture par lAssemblée nationale le 10 janvier 2002, comprend les mesures législatives prévues à cet effet.
Dautre part, pour le 22 décembre 2004, un état des lieux doit être réalisé avant dêtre transmis à la Commission européenne. Cet état des lieux comprend pour chaque district hydrographique une analyse de ses caractéristiques, une synthèse des impacts subis par les eaux de surface et les eaux souterraines et une analyse économique des utilisations de leau. Il inclut également le registre des zones protégées.
Le manuel de procédure, ci-joint, précise les méthodes pour létablissement de létat des lieux. Il ne constitue pas une transposition de la directive, mais a pour objectif dorganiser les travaux à engager dès 2002 pour honorer léchéance de 2004.
En effet, nonobstant les spécificités de chaque bassin, il est nécessaire que des méthodes communes soient utilisées sur lensemble du territoire national. Pour la plupart, ces dispositions sont le résultat de travaux effectués au niveau européen, dans le cadre de la stratégie européenne de mise en uvre de la directive conduite par la commission et les quinze Etats membres.
Comme indiqué dans le courrier précité du 19 novembre 2001, certaines de ces méthodes sont clairement arrêtées à ce jour tandis que dautres font encore lobjet de travaux et sont susceptibles de modifications au cours de lannée 2002. Une première actualisation de ce manuel de procédure aura lieu en juin 2002, une mise à jour étant réalisée fin 2002 à laune des travaux européens.
Compte tenu de lampleur des tâches à accomplir, il convient de lancer sans délai les travaux à léchelle des bassins, notamment la collecte des données nécessaires. Il est à noter que ce travail contribuera également à la définition dun bilan de la disponibilité des données, première étape dans lélaboration du schéma directeur des données sur leau, qui sera engagé parallèlement, et fera lobjet dune seconde circulaire dans les semaines à venir.
Je vous demande donc dengager ces travaux dans votre bassin et de veiller à ce que létat des lieux soit élaboré par le comité de bassin dans le respect des procédures ci-jointes.
Pour leur réalisation, vous veillerez à organiser les contributions respectives des services de lÉtat et de ses établissements publics, en vous appuyant en premier lieu sur les services de la DIREN de bassin et de lagence de leau, les services régionaux et départementaux chargés de la gestion de leau pouvant vous apporter leur concours.
Vous inciterez le comité de bassin à associer les diverses instances et partenaires concernés, notamment, lors des travaux de ses commissions géographiques.
Par ailleurs, afin de favoriser lappropriation et dexpliciter le manuel de procédure, je vous rappelle quun séminaire est organisé par la direction de leau à destination des services les 7 et 8 mars. Jattacherais du prix à ce que toutes les régions y soient représentées.
En ce qui concerne les départements doutre-mer, les préfets sont invités à communiquer pour le 4 mars 2002 à la direction de leau les difficultés identifiées pour lapplication du présent document. Sur cette base, des dispositions spécifiques pourront être définies. Dans ce but, une demi-journée de travail destinée aux services des départements doutre-mer aura lieu le 6 mars après-midi.
Vous voudrez bien me faire part des difficultés que vous pourrez rencontrer dans lapplication de la présente circulaire.
Pour le ministre et par délégation :
Le directeur de leau,
B. Baudot
Le document est consultable sur le site Internet du ministère de laménagement du territoire et de lenvironnement : www.environnement.gouv.fr.
Préambule
Ce guide a été construit à partir de lidentification des produits à réaliser dici à fin 2004, pour établir létat des lieux de chaque district, en application des articles 5 et 6 de la directive et en cohérence avec les étapes ultérieures de la mise en uvre de la directive (mise en uvre du programme de surveillance, préparation du plan de gestion et du programme de mesures).
Les mots en italique sont définis selon les prescriptions de la directive.
Pour respecter léchéance 2004, il apparaît nécessaire dengager dès 2002 le rassemblement et lexploitation des données nécessaires pour la réalisation de létat des lieux. Lannée 2002 doit également permettre la préparation des étapes ultérieures de lélaboration de létat des lieux, en précisant les méthodes et en mettant en place les outils nécessaires.
Le présent guide a pour objectif de contribuer à lorganisation de ces travaux en identifiant :
- le processus général délaboration des documents détat des lieux ;
- les tâches à réaliser impérativement en 2002 pour honorer léchéance 2004.
Ce guide a été construit à partir des premiers travaux publiés par les groupes européens et nationaux constitués pour la mise en uvre de la directive (cf. annexe I). Il a pour ambition den présenter une synthèse opérationnelle.
Au plan européen, les directeurs de leau et la DG environnement ont engagé un processus commun pour préciser les modalités de mise en uvre de la directive-cadre. Ces travaux aboutiront fin 2002 à la publication de documents dorientation.
Ces guides méthodologiques nauront pas de valeur juridique propre, mais constitueront un point de repère pour la commission en cas de difficultés dans lapplication de la directive.
Les travaux des groupes européens, et notamment des groupes " économie ", " milieux profondément modifiés " et " impacts et pressions ", ont déjà contribué et contribueront à préciser le contenu des documents demandés pour la caractérisation des districts en 2004.
Les premiers résultats de ces travaux seront examinés dans les prochains mois par le comité de coordination stratégique, composé des représentants des directeurs de leau européens et présidé par la Commission européenne. Les rapports définitifs de présentation des documents dorientation seront soumis aux directeurs de leau européens, lors de leur réunion prévue pour la fin 2002, sous présidence danoise.
Au plan national ont été constitués un groupe juridique, un groupe " planification ", ainsi que plusieurs groupes " miroir " des groupes européens (eaux superficielles, eaux souterraines, eaux marines, substances prioritaires, économie), chargés de préparer les travaux européens, den assurer la diffusion au plan national et de construire les méthodes et les outils nécessaires à la mise en uvre de la directive au plan national. Ces groupes nationaux, auxquels participent les agences de leau, les DIREN de bassin, le CSP, lIFEN, ainsi que divers experts, ont notamment contribué à la construction du présent guide.
En fonction des besoins identifiés et des priorités qui se dégageront aux niveaux européen et national, les mandats des groupes nationaux seront complétés, notamment pour intégrer les échéances prescrites pour la publication des notes de méthodes et des éléments nécessaires à la réalisation de létat des lieux.
Le présent guide est publié sans attendre la validation définitive des travaux des groupes européens, qui interviendra pour certains dentre eux en juin 2002, lensemble des documents devant être adopté en novembre lors de la réunion des directeurs de leau européens organisée sous la présidence danoise.
Afin de se donner le temps nécessaire pour la réalisation de létat des lieux, il est en effet indispensable dengager ce travail dès aujourdhui, sans attendre la validation définitive des lignes directrices au plan européen.
Lensemble des travaux européens doit notamment permettre didentifier des prescriptions minimales et des prescriptions dun niveau supérieur (meilleures pratiques). Ceci concernera en particulier la définition des éléments de létat des lieux.
Ce niveau dexigence à satisfaire fin 2004 constitue bien évidemment un curseur important de la définition des plans de charge des années 2002, 2003 et 2004.
Face à une cible 2004, dont la configuration précise ne sera validée au plan européen que fin 2002, après adoption des lignes directrices pour la mise en uvre de la directive (et notamment des éléments découlant de lapplication des annexes II, III et IV), le guide met laccent sur lidentification du processus général et des actions à engager impérativement en 2002 pour préparer et réussir léchéance 2004.
Lannée 2002 sera essentiellement consacrée à la délimitation des masses deau et au rassemblement des données nécessaires pour la caractérisation du bassin. A linitiative du préfet coordonnateur de bassin, chaque comité de bassin aura à préciser lorganisation de la construction de létat des lieux, en veillant notamment à assurer la transparence de linformation et à faciliter son appropriation par les partenaires.
Esquissé dans ses grandes lignes par le présent guide, le programme de travail des années 2003 et 2004 sera ultérieurement précisé afin dintégrer les prescriptions définies entre-temps aux plans européen et national. Par ailleurs, des annexes seront complétées afin de tenir compte des résultats des tests actuellement engagés.
Ce guide sera donc actualisé dabord partiellement en juin 2002, puis définitivement à la fin 2002.
Le présent guide, ainsi que les notes de méthode publiées ultérieurement seront disponibles sur le site Internet http://www.environnement.gouv.fr/ à compter du 1er mars 2002 (dossier " eau " - directive-cadre).
Première partie : Les fondamentaux
1. Présentation générale de la directive-cadre
La directive 2000/60/CE du Parlement européen et du conseil établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de leau a été adoptée le 23 octobre 2000 et publiée au Journal officiel des Communautés européennes le 22 décembre 2000 (date dentrée en vigueur).
Cette directive, qui vise à établir un cadre pour la gestion et la protection des eaux par district hydrographique tant du point de vue qualitatif que quantitatif, est appelée à jouer un rôle stratégique et fondateur en matière de politique de leau. Elle fixe en effet des objectifs ambitieux pour la préservation et la restauration de létat des eaux superficielles et souterraines.
1.1. Les principales étapes de mise en uvre de la directive
Pour lEtat, les toutes premières échéances (cf. calendrier général page suivante) sont la transposition de la directive avant le 22 décembre 2003, la désignation des autorités compétentes de chaque district (décembre 2003), la notification à la commission des zones géographiques des districts et des autorités compétentes correspondantes (juin 2004).
Le 10 janvier 2002, lAssemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi portant réforme de la politique de leau, dont le titre premier transpose en droit interne la directive cadre.
La démarche de mise en uvre de la directive se décompose en cinq étapes principales dici à 2009 :
- dici à fin 2004, il convient détablir les caractéristiques du district hydrographique (article 5). Ceci inclut la description des milieux aquatiques, lanalyse des impacts des activités ainsi quune analyse économique des utilisations de leau faisant notamment état des modalités dapplication du principe de récupération des coûts des services liés à lutilisation de leau, y compris les coûts pour lenvironnement et les ressources (article 9) ;
- est également à publier, fin 2004, le registre des zones protégées du district (article 6). Il identifiera toutes les zones désignées comme nécessitant une protection spéciale en application dune législation communautaire spécifique. Sont notamment concernées la protection des eaux utilisées pour la production deau potable, les zones sensibles, les zones vulnérables, les zones de baignade, ainsi que les zones désignées au titre de la conservation des habitats et des espèces directement dépendants de leau. Un registre des captages deau (article 11.3 e et annexe II, 23 3 a sera également à établir.
Les deux documents cités ci-dessus constituent ce que nous dénommerons l" état des lieux " dans la suite du présent guide.
Calendrier général de la direction
Décembre 2003 |
Mise en place des dispositions législatives, réglementaires et administratives de transposition (art. 24).
Désignation des autorités compétentes des districts hydrographiques (art. 3).
|
Juin 2004 |
Communication à la commission de la liste des autorités compétentes (art. 3). |
Décembre 2004 |
Achèvement de lanalyse des caractéristiques des districts hydrographiques (art. 5).
Etablissement du registre des zones protégées (art 6).
|
Décembre 2006 |
Mise en place opérationnelle dun programme de travail du 1er plan de gestion (art 8).
Publication du calendrier et du programme de travail du 1er plan de gestion (art. 14).
Mesures nationales de normes de qualité environnementales pour les substances prioritaires (art. 16).
|
Décembre 2009 |
Etablissement des programmes de mesures (art. 11).
Publication du premier plan de gestion (art. 13).
|
Fin 2010 |
Mise en place dune politique de tarification incitative (art. 9). |
Décembre 2012 |
Mise en place opérationnelle de lapproche combinée (art. 10).
Mise en place opérationnelle des programmes de mesures (art. 11).
|
Décembre 2013 |
Mise à jour de lanalyse des caractéristiques du district (art. 5). |
Décembre 2015 |
Réalisation de lobjectif de bon état des eaux (art. 4.1).
1er réexamen des programmes de mesures (art. 11).
Publication du 2e plan de gestion (art. 13).
|
Décembre 2027 |
Dernière échéance possible pour la réalisation des objectifs environnementaux (art. 4). |
Pour fin 2006, la directive demande de mettre en uvre un programme de surveillance (art 6) des eaux de surface et souterraines. La définition de la surveillance de létat des eaux est à engager dès 2002. Elle inclut notamment la définition de sites de référence et de grilles dévaluation de létat des eaux, et la réalisation, au plan européen, danalyses comparatives (intercalibration). Les réseaux de surveillance seront à mettre en conformité au regard des exigences de la directive, ce programme de surveillance devant être opérationnel en 2006.
Le plan de gestion (art. 13) à adopter dici au 22 décembre 2009 arrêtera les objectifs de qualité et de quantité des eaux retenus pour 2015 : une révision du SDAGE est donc nécessaire pour y intégrer les exigences de la directive en termes de méthodes et de produits. Lobjectif de bon état des eaux étant la règle, le plan de gestion justifie les dérogations à cet objectif, notamment sur la base dune analyse économique. Létude des dérogations porte dabord sur le report de léchéance, puis, sil y a lieu, sur le niveau de lobjectif. Le plan de gestion définit les dispositions et les priorités daction (ou mesures, selon la terminologie de la directive) à mettre en uvre pour atteindre les objectifs assignés.
Lors de lélaboration du plan de gestion, trois consultations du public sont prévues par la directive : la première, avant fin 2006, sur le programme prévisionnel de travail ; la deuxième avant fin 2007, sur les problèmes principaux ; la troisième, à organiser fin 2008 au plus tard, sur le projet de plan de gestion.
Le programme de mesures (art. 11) à arrêter dici fin 2009 définira pour chaque district les dispositions de nature réglementaire ou mesures de base à mettre en uvre pour la réalisation des objectifs définis pour 2015 par le plan de gestion en application de la législation communautaire et/ou nationale (par exemple : extension de zones sensibles ou de zones vulnérables, régime de déclaration et dautorisation, définition de zones de sauvegarde de la ressource, contrôles des rejets...).
Ces mesures incluent également les dispositions tarifaires prises pour inciter les usagers à une meilleure gestion de leau. Des mesures peuvent être arrêtées au plan national.
Si les dispositions précédentes ne suffisent pas pour atteindre les objectifs assignés, des mesures complémentaires sont à prendre. La directive en donne une liste non limitative. Elles correspondent soit à un renforcement des dispositions précédentes, soit à de nouvelles dispositions, comme les codes de bonnes pratiques, les accords volontaires, les instruments économiques et fiscaux...
Des mesures additionnelles sont également définies. Elles portent notamment sur la mise en uvre des conventions internationales.
Létat des lieux, à publier pour fin 2004, sera établi pour la première fois. La directive prévoit son actualisation dici à fin 2013, avant de procéder à la mise à jour du plan de gestion (production du 2e plan de gestion).
Les données utilisées seront en conséquence :
- celles des années 2001 et antérieures pour le premier état des lieux à publier fin 2004 ;
- complétées en 2006 par les données des années 2002 à 2004 pour construire le résumé de létat des lieux à joindre au plan de gestion ;
- lactualisation en 2013 de létat des lieux, réalisée sur la base des données des années 2011 et antérieures.
Létat des lieux à réaliser pour fin 2004 constitue la première étape du cycle de la mise en oeuvre de la directive-cadre, comme lillustre le schéma suivant :
Le cycle de la directive cadre : Illustration présente dans la prochaine mise à jour
1.2. Les innovations introduites par la directive
Si la directive-cadre reconduit au plan européen les principes de gestion par grand bassin hydrographique, de gestion équilibrée et de planification définis par les lois de 1964 et de 1962, elle apporte des innovations importantes, dont il convient de prendre toute la dimension. Ainsi :
- la délimitation des districts, unités de gestion au sens de la directive, devra être réalisée au niveau national en concertation avec les pays européens pour les fleuves internationaux. La directive demande aux Etats membres de se coordonner en vue de produire un seul plan de gestion de district hydrographique international, en sappuyant sur les structures existantes dérivés daccords internationaux ;
- des consultations du public sur le calendrier délaboration du plan de gestion, sur lidentification des problèmes principaux et, enfin, sur le projet de plan de gestion sont à organiser ;
- lobjectif de bon état des eaux devient la règle, les reports éventuels de délais de réalisation et, le cas échéant, la définition dobjectifs moins stricts devant être justifiée ;
- la justification de dérogations aux objectifs et la définition des programmes de mesures passe par une analyse économique faisant notamment état de modalités dapplication de la récupération des coûts dutilisation de leau par grand secteur économique en distinguant au moins les ménages, lindustrie et lagriculture ;
- les programmes de surveillance de la qualité des eaux devront répondre à des exigences précises, tant pour la définition des sites que pour les analyses et leur fréquence. La directive demande notamment de densifier la surveillance là où les objectifs ne paraissent pas pouvoir être atteints afin de mieux identifier les responsabilités et les actions à engager.
Il convient enfin de rappeler que la directive constitue un " cadre pour une politique communautaire dans le domaine de leau " :
- par lintégration des politiques sectorielles et de la politique de leau. Pour ce faire, la directive demande dévaluer limpact des diverses activités sur la qualité des milieux, de faire état de loccupation du territoire et de préciser les évolutions attendues au vu des orientations choisies en matière daménagement du territoire ;
- en contribuant à une plus grande transparence de la politique de leau, par la consultation du public et la publication des données techniques et économiques sur les utilisations de leau ;
- en permettant des analyses comparatives des performances environnementales des Etats membres par la définition de référentiels danalyse des milieux au plan européen ;
- en renforçant un processus danimation et de coordination de laction de la police de lenvironnement, par la caractérisation du district, par lélaboration du registre des zones protégées, du programme de surveillance et du programme de mesures. La caractérisation du district et le registre des zones protégées constitueront des documents de synthèse rendant compte de lapplication des directives du secteur " eau " et des textes internationaux concernant les milieux aquatiques (directive sur les habitats notamment).
2. Application de la directive-cadre et révision des SDAGE
Les plans de gestion portent sur des domaines couverts par les schémas directeurs daménagement et de gestion des eaux (SDAGE). Par ailleurs, SDAGE et plans de gestion comportent tous deux une procédure de consultation. La transposition de la directive-cadre en droit interne intègre donc les exigences de la directive dans lélaboration et la mise à jour des SDAGE.
Mais le SDAGE couvre, et continuera de couvrir, un domaine plus large que celui du plan de gestion (exemples de la prévention des risques dinondations, de lextraction des granulats, de la sécurité de lalimentation en eau potable...).
Le SDAGE conservera également son caractère propre (avec lobligation de " compatibilité " pour les décisions administrative dans le domaine de leau (cf. note 1) et de " prise en compte " dans les autres domaines). Le contenu et lesprit des futurs SDAGE seront en continuité avec ceux des SDAGE dans leur forme actuelle.
La réunion du SDAGE destinée à intégrer les prescriptions de la directive au titre du plan de gestion sera à engager en 2002, après la réalisation de létat des lieux.
Jusquà leur révision prévue avant fin 2009, les SDAGE actuels, et notamment les objectifs de qualité quils fixent, restent la référence juridique.
Le tableau de bord du SDAGE, présenté périodiquement par la DIREN de bassin et lagence de leau au comité de bassin, permettra de réaliser pour fin 2004 un bilan de la mise en uvre des recommandations et des préoccupations du SDAGE. Il est à noter que les produits présentant le bilan de mise en uvre du SDAGE seront, pour nombre dentre eux, des éléments nécessaires pour la caractérisation du district. Ils contribueront notamment à lévaluation des pressions et des impacts.
Les années 2002 et 2003 doivent donc permettre de compléter et daméliorer le tableau de bord du SDAGE, en cohérence avec les exigences de la directive au titre de létat des lieux, afin de produire fin 2004 une vue globale des progrès accomplis, mais également des difficultés rencontrées.
Cette démarche permettra de disposer fin 2004 dun état des lieux complet intégrant les demandes de la directive-cadre et les domaines spécifiques au SDAGE.
Le document de présentation des caractéristiques du district, complété par les éléments fournis par le tableau de bord du SDAGE permettront alors didentifier les problèmes principaux qui seront à mettre aux observations du public en 2007 au plus tard.
Afin de présenter une vue globale et cohérente des enjeux de la politique de leau, cette consultation portera sur lensemble des problèmes principaux, quils aient été identifiés à lissue de létat des lieux réalisé en application de la directive ou au vu du bilan de mise en uvre du SDAGE.
3. Cas des districts internationaux
Pour les bassins comprenant des fleuves internationaux sétendant sur plus dun Etat membre de lUnion (Rhin-Meuse et Artois-Picardie), les rapports de présentation des caractéristiques du district seront construits par les comités de bassin concernés pour chaque partie française des districts internationaux, afin de pouvoir publier un état des lieux pour lensemble du bassin international par agrégation des informations nationales.
Les travaux des commissions internationales permettront didentifier des prescriptions communes en termes de données, de rapports et de produits. Une harmonisation des produits est nécessaire pour contribuer à la transparence de la gestion de leau au niveau du district international.
Ce processus de concertation et de coordination est dores et déjà engagé suite aux décisions des ministres de lenvironnement des pays riverains du Rhin (janvier 2001), de la Meuse et de lEscaut (novembre 2001). Il prolonge et sappuie sur la longue expérience du travail en commun au sein des structures internationales préexistantes, chargées de veiller au respect des accords inernationaux.
Les commissions internationales contribueront ultérieurement à la mise en commun des travaux en vue de la coordination des objectifs à atteindre ainsi que des programmes de mesures, conformément à larticle 3, paragraphe 4 de la directive.
Il appartiendra au préfet coordonnateur de bassin de veiller à lharmonisation des calendriers des travaux entre la partie nationale et lensemble du district international et de proposer toute adaptation utile des calendriers de travaux du bassin, dans le respect des exigences de la directive. Des recommandations dune commission internationale ne peuvent en effet dégager lEtat de ses responsabilités dans la bonne application de la directive.
Pour les bassins Adour-Garonne, Seine-Normandie et Rhône-Méditerranée-Corse, incluant des cours deau partiellement situés dans un autre Etat membre, ou ainsi quen Suisse (disposée à appliquer sur son territoire les principes de la directive-cadre, et donc notamment pour le Léman et son bassin-versant), le ministère de laménagement du territoire et de lenvironnement ayant préalablement informé les autorités nationales, le préfet coordonnateur de bassin informera les autorités locales concernées du calendrier de travail pour la construction du rapport détat des lieux. Les commissions ou groupes de travail existants pourront permettre les concertations nécessaires pour assurer la coordination des travaux.
Les échéanciers figurant au présent guide (cf. 4e partie) seront donc à adapter pour les districts internationaux.
Il est demandé au préfet coordonnateur de bassin de signaler toute difficulté qui pourrait apparaître au vu des calendriers respectifs des travaux au plan national et au plan international.
Deuxième partie : La caractérisation du district hydrographique
1. Objectifs
1.1. Répondre aux exigences de larticle 5 de la directive
La caractérisation du district hydrographique est à construire en application de larticle 5, intitulé : " Caractéristiques du district hydrographique, étude des incidences de lactivité humaine sur lenvironnement et analyse économique de lutilisation de leau ".
Cet état des lieux est à réaliser par district. Le périmètre détude est défini sur la base des limites hydrographiques strictes.
Il ne sagit pas de reconduire à lidentique lexercice détat des lieux réalisé lors de lélaboration du SDAGE, mais de répondre strictement à la demande de la directive en termes de méthodes de travail et de produits attendus.
Larticle 5, en renvoyant aux annexes II, III (et indirectement V), de la directive, demande expressément :
a) Une analyse des caractéristiques des masses deau du district conformément à la méthode décrite à lannexe V pour la définition de la grille dévaluation de létat des eaux (conditions de référence) :
- pour les masses deau de surface cette analyse doit permettre de déterminer leur emplacement et leur limites et deffectuer une première caractérisation, une caractérisation plus poussée étant réalisée ultérieurement pour les masses deau risquant de ne pas répondre aux objectifs de qualité environnementale définis par la directive ;
- une attention particulière doit être portée au cas des masses deau artificielles ou profondément modifiées, létat des lieux devant présenter une identification prévisionnelle des masses deau profondément modifiées ;
- pour les masses deau souterraines, une caractérisation initiale doit permettre de déterminer leur emplacement et leurs limites. Cette caractérisation inclut lévaluation des pressions et aboutit à lidentification du risque de ne pas atteindre les objectifs environnementaux. Une caractérisation plus détaillée est à réaliser ultérieurement pour les masses deau risquant de ne pas répondre aux objectifs.
La caractérisation initiale des eaux souterraines doit notamment identifier les masses deaux souterraines dont dépendent les écosystèmes et les milieux aquatiques terrestres.
b) Une identification des pressions dues aux activités humaines sur létat des eaux de surface et souterraines.
Cette étude comprendra notamment une estimation des sources de pollution ponctuelles et diffuses, y compris un résumé de lutilisation des sols, une estimation des pressions sur létat quantitatif des eaux et une analyse des incidences de lactivité humaine et des décisions daménagement du territoire sur létat des eaux.
c) Une analyse économique des utilisations de leau qui devra comporter :
- une analyse des usages de leau, présentant les utilisations des diverses ressources, et caractérisant ces utilisations par diverses grandeurs techniques et économiques ;
- une prévision à lhorizon 2015 de la situation des milieux aquatiques précisant les risques de non-réalisation des objectifs assignés par la directive. Ce scénario dévolution aura notamment à présenter lévolution de loffre et de la demande en eau ;
- une description des modalités dapplication du principe de récupération des coûts des services liés à lutilisation de leau.
1.2. Définir un programme de mise à niveau de la donnée au regard des exigences de la directive
Létat des lieux à réaliser dici fin 2004 sera le premier état des lieux à établir en application de la directive cadre. Pour lessentiel, il sera construit dans les années 2002-2003, donc sur la base des données actuellement disponibles (année 2001 et années antérieures). Or il est clair que les outils et les données actuelles ne satisfont pas à toutes les exigences de la directive.
La satisfaction en 2004 de toutes les exigences en termes de données nest pas imposée par la directive. Compte tenu de la diversité de situation des Etats membres, la directive ouvre même la possibilité de construire létat des lieux avec un minimum de données sur la qualité des milieux (cf. annexe II de la directive). Par contre, en demandant davoir des programmes de surveillance opérationnels dès 2006, la directive exige dengager la construction de réseaux de données sur les utilisations de leau et sur les milieux.
La construction de létat des lieux devra donc inclure un audit de lensemble des données disponibles, au regard du référentiel exigé par la directive cadre. Cet audit doit concerner les données sur les milieux, mais également les données physiques sur les activités et les pressions ainsi que les données économiques associées.
Il conviendra didentifier précisément les écarts entre la situation actuelle et le référentiel des données nécessaires pour lapplication de la directive.
Un programme daction pour la mise à niveau des données et de la surveillance des milieux sera défini en application du schéma directeur des données sur leau qui sera élaboré dans chaque bassin (sur la base dune circulaire spécifique transmise au cours du premier semestre 2002). La première étape de lélaboration de ces schémas directeurs consistera en un bilan-diagnostic des données dans les bassins réalisé au cours du second semestre 2002, de façon à identifier les lacunes et esquisser un plan dactions pour optimiser le système dinformation dici à 2006. Ce bilan-diagnostic peut donc fournir la plupart des éléments nécessaires pour répondre au besoin de laudit prévu dans le cadre de létat des lieux.
Conformément à lannexe III de la directive, le programme daction pour la mise à niveau des données sera arrêté en tenant compte des coûts associés à la collecte des données pertinentes. Ce programme sera joint à létat des lieux. Il devra être mis en uvre dès que possible (et, si nécessaire pour certaines données, avant léchéance de fin 2004), afin de disposer dès 2006 :
- dun programme de surveillance opérationnel et conforme aux obligations communautaires ;
- des données techniques et économiques sur les activités, les pressions et les incidences jugées indispensables pour la construction du plan de gestion et loptimalisation des programmes de mesures.
En 2006, et en tant que de besoin, une mise à jour du document détat des lieux sera réalisée pour intégrer les nouvelles données disponibles, afin de faciliter la définition des plans de gestion et des programmes de mesures.
1.3. Préparer la définition du plan de gestion et du programme de mesures
a) Par lapprobation des méthodes et des outils
Si la directive reconduit les principes de gestion par bassin et de planification définis par les lois de 1964 et de 1962, elle impose des changements fondamentaux des méthodes et des outils, notamment pour la définition des objectifs détat des eaux et des réseaux de surveillance.
La bonne mise en uvre de la directive dépendra largement de lapprobation des méthodes et des outils de la directive cadre par les membres du comité de bassin et par les divers partenaires. Le processus de construction de létat des lieux doit faciliter cette approbation en expliquant le positionnement des divers produits à réaliser dans la démarche demandée par la directive cadre.
Cette phase dinformation et dexplication est essentielle. Sa réussite conditionnera largement la qualité du document détat des lieux et, ultérieurement, du plan de gestion, au regard des prescriptions de la directive.
b) Par la définition de léchelon géographique danalyse de létat des lieux
Lanalyse des utilisations de leau, des pressions liées à ces utilisations et de leurs impacts sur les milieux et les usages permettra de caractériser les diverses masses deau.
Léchelle de la masse deau peut cependant ne pas être la plus pertinente pour lidentification des possibilités daction pour la réalisation des objectifs de qualité environnementale : les données ny sont pas toujours disponibles du fait de lorganisation administrative ; des interactions entre masses deau existent par ailleurs. La définition des actions possibles, et notamment des mesures de sensibilisation et de prévention (économies deau, résorption des pollutions à la source, ...) passe par ailleurs par lanalyse des activités et de loccupation du territoire.
Pour faciliter ces analyses, qui seront à engager à lissue de létat des lieux, il peut se révéler opportun, et tout particulièrement dans les plus grands districts, didentifier des zones géographiques se caractérisant par quelques grandes dominantes de lhydrologie, de loccupation du territoire et des activités.
Dans chacune des zones, une commission géographique du comité de bassin associera les acteurs locaux (structures de pays, communautés de communes, grandes villes, assemblées consulaires, associations, universitaires, ...) pour faciliter, dans la transparence, le regroupement des connaissances et des analyses, le comité de bassin veillant à la cohérence et à la continuité territoriale des travaux.
c) Par lidentification des masses deau risquant de ne pas répondre aux objectifs de qualité environnementale fixés par la directive
Pour préparer la définition du plan de gestion et des programmes de mesures, létat des lieux identifiera les secteurs pour lesquels lobjectif 2015 assigné par la directive risque de ne pas être atteint.
Il sagit didentifier un risque de non-réalisation des objectifs et non pas dindiquer les teneurs en éléments polluants dans le milieu en situation actuelle ou à lhorizon 2015. Lapprofondissement de la caractérisation des masses deau ainsi que le programme de surveillance permettront ultérieurement de préciser si ce risque est avéré ou non.
Conformément à la directive, ce risque peut être défini soit à laide des données disponibles sur les milieux, soit en utilisant des modèles, mais également au vu de situations semblables rencontrées dans dautres secteurs du bassin du point de vue des activités et des caractéristiques des milieux (sur la base davis dexperts).
Ces risques décart à lobjectif seront à identifier sur la base :
- des principaux paramètres physico-chimiques supportant la qualité biologique des milieux et des indices biologiques pour ce qui concerne lévaluation de létat écologique ;
- des substances prioritaires et des autres substances caractérisant létat chimique de leau. En labsence de résultats analytiques locaux, les risques peuvent être identifiés par lanalyse de situations comparables du point de vue des pressions et des milieux ;
- des données disponibles sur le niveau des aquifères et de son impact sur les eaux de surface associées pour ce qui concerne le bon état quantitatif des eaux souterraines.
Cette méthode de travail par identification des risques décart suppose notamment la définition, dès la fin 2002, dun projet de grilles dévaluation de létat des eaux de surface identifiant les limites minimales et maximales de la classe de bon état.
Cette définition de grilles provisoires est dautant plus nécessaire que les référentiels européens ne seront définitivement validés quen 2006, à lissue de lexercice dinterétalonnage. On ne peut pas attendre cette date pour engager la définition du plan de gestion (les exigences de la directive pour la construction du référentiel de qualité des milieux sont présentées en annexe II du présent document).
Conformément à lannexe V de la directive (paragraphe 1.2.6, iv), une consultation des experts et des représentants des usagers serait alors à organiser fin 2002 - début 2003 pour soumettre de premiers projets de normes de qualité environnementale pour les paramètres chimiques supportant le bon état, en sappuyant sur les travaux de SEQ en ce domaine (Système dévaluation de la qualité des eaux).
Cette nécessité dune grille provisoire concerne également les eaux souterraines. Cette étape sera définie en coordination avec les travaux sur la proposition de directive fille (qui donnera des repères utiles pour létat chimique), et avec les travaux européens sur les limites démission et les normes de qualité environnementale.
1.4. Préparer la première consultation du public
Après réalisation de létat des lieux, la directive demande de procéder à trois consultations du public : la première avant fin 2006 sur le calendrier des travaux délaboration du plan de gestion, la seconde avant fin 2007 sur lidentification des problèmes principaux. Une troisième consultation est prévue fin 2008 sur le projet de plan de gestion.
Compte tenu des délais nécessaires à lélaboration du plan de gestion, il nest pas exclu danticiper les deux premières consultations en les réalisant début 2006. Le calendrier des consultations devra être arrêté en coordination, si nécessaire, avec nos voisins européens pour les fleuves internationaux.
La définition du " public " est celle, très large, de la convention dAarhus (cf. annexe III). La procédure de consultation va donc très au-delà des consultations précédemment faites lors de lélaboration du SDAGE.
Avant adoption de létat des lieux par les comités de bassin concernés, une consultation du public sera réalisée courant 2004 afin de recueillir les observations éventuelles sur ces documents. Cette information du public sera préparée en sappuyant notamment sur des relais locaux que constituent les collectivités locales, les organismes consulaires et les associations.
Les enquêtes dopinion réalisées mettent toutes en évidence une méconnaissance importante du cycle naturel de leau et des liens entre la protection des milieux naturels et la sauvegarde des ressources en eau potable.
Les consultations du public sur le calendrier de travail et sur les problèmes principaux ne pourront donc satisfaire à lobjectif de transparence que dans la mesure où est réalisée au préalable une information sur la gestion de leau suffisamment synthétique et compréhensible par des non-initiés.
Létat des lieux doit permettre de préparer ces consultations futures par une information portant dune part sur la gestion de leau et des milieux aquatiques et, dautre part, sur la situation actuelle.
Au plan national, seront identifiés les méthodes et les outils nécessaires pour cette information du public afin de veiller à lhomogénéité daccès à linformation sur lensemble du territoire national.
Pour les parties françaises des districts internationaux, il conviendra dorganiser, avec lappui des commissions internationales concernées, la procédure de consultation du public de lensemble du district, en prévoyant notamment la mise à disposition des documents dans les différentes langues.
Cette étape dinformation du public devra faciliter lappropriation du document détat des lieux par les acteurs concernés, préparant ainsi létape suivante du processus de la directive, à savoir lidentification des problèmes principaux en vue de la construction du plan de gestion et du programme de mesures.
En application de larticle 14, les rapports techniques ayant servi de base à la rédaction des documents détat des lieux devront être mis, sur demande, à disposition.
Il y aura lieu dintégrer ces différents éléments dans la démarche de communication qui sera retenue par le comité de bassin.
En réponse à ces objectifs, le rapport de présentation des caractéristiques du district hydrographique comprendra les éléments principaux suivants :
- la délimitation des masses deau, incluant comme précisé ci-après une identification des masses deau artificielles et une identification prévisionnelle des masses deau profondément modifiées ;
- lanalyse des utilisations de leau et leur analyse économique ;
- lanalyse des pressions sur les milieux ;
- une évaluation des impacts permettant de définir les masses deau ou les groupes de masses deau risquant de ne pas répondre aux objectifs fixés par la directive pour 2015 ;
- un programme de mise à niveau de la donnée.
2. Le processus de construction
2.1. La délimitation des districts
La directive précise que les districts sont composés dun ou plusieurs bassins hydrographiques ainsi que les eaux souterraines et eaux côtières associées. Le bassin, unité de base du district, est défini sur la base de limites hydrographiques strictes.
Bien que la zone géographique des districts soit à communiquer par la France à la commission européenne pour fin 2003, il est évident que laire géographique de létat des lieux est à arrêter dès à présent, afin de permettre aux agences de leau et DIREN de bassin de réaliser si nécessaire la mise à jour des fichiers cartographiques. En conséquence les districts sont arrêtés conformément à la carte jointe en annexe IV.
Les districts nationaux ou parties de districts internationaux rassemblent les bassins suivants :
- Escaut, Somme et côtiers Manche, Mer-du-Nord (bassin Artois-Picardie) ;
- Meuse (bassin Rhin-Meuse) et Sambre (bassin Artois-Picardie) ;
- Rhin (bassin Rhin-Meuse) ;
- Rhône et côtiers méditerranéens (bassin Rhône Méditerranée-Corse) ;
- Corse (bassin Rhône Méditerranée-Corse) ;
- Adour, Garonne, Dordogne et fleuves côtiers charentais et aquitains (bassin Adour-Garonne) ;
- Loire, côtiers vendéens et côtiers bretons (bassin Loire-Bretagne) ;
- Seine et côtiers normands (bassin Seine-Normandie) ;
- Martinique ;
- Guadeloupe ;
- Guyane ;
- Réunion.
La caractérisation des milieux aquatiques sera réalisée selon des limites hydrographiques strictes. Les limites exactes des districts seront définies début 2003 après définition au plan européen des possibilités dadaptation au regard des limites administratives. Le district est délimité par regroupement de bassins hydrographiques, le rattachement des eaux côtières et des eaux souterraines étant réalisé comme précisé au point 2.3 ci-après.
Il appartiendra aux comités de bassin didentifier les problèmes éventuels aux limites des circonscriptions de bassins et de constituer, le cas échéant, des commissions mixtes rassemblant des représentants des bassins concernés afin dassurer la concertation nécessaire pour la construction détat des lieux.
2.2. La délimitation des masses deau
La directive demande didentifier des " masses deau ". Elle prévoit de réaliser une première caractérisation des masses deau de surface (ou caractérisation initiale pour les eaux souterraines), les masses deau courant un risque faisant lobjet dune caractérisation plus poussée (eaux de surface) ou dune caractérisation plus détaillée (eaux souterraines).
Dans ce qui suit, le terme :
- " délimitation préalable " correspond à la délimitation résultant de lapplication de la méthode élaborée au plan national ;
- " première délimitation " correspond à la première caractérisation (pour les eaux de surface) et à la caractérisation initiale (pour les eaux souterraines) exigées par la directive. Pour cette première délimitation, les masses deau délimitées en application de la méthode nationale pourront être regroupées (sous réserve du respect des exigences de la directive) ou scindées en plusieurs masses deau (notamment lors de lidentification des masses deau artificielles ou profondément modifiées) ;
- " approfondissement de la délimitation " correspond à la caractérisation plus poussée (pour les eaux de surface) ou à la caractérisation plus détaillée (pour les eaux souterraines).
Létat des lieux 2004 étant le premier réalisé, lapprofondissement de la première caractérisation des masses deau nest pas demandé à ce stade. Il est reporté après létat des lieux. Cet approfondissement de la caractérisation et la définition des contrôles opérationnels correspondants (cf. annexe XIII) pourront être engagés dès que possible, et dès 2004 si nécessaire, de façon à préparer lidentification des actions possibles pour la définition du plan de gestion.
Pourquoi identifier des masses deau ? Cette identification répond à quatre objectifs :
- la description des milieux aquatiques ;
- la définition des réseaux de surveillance pour le suivi de létat des eaux ;
- la définition des objectifs détat des eaux ;
- la définition des actions à engager pour la réalisation des objectifs de la directive.
La description des milieux aquatiques ne constitue donc pas la seule finalité de la délimitation des masses deau. Cette dernière sinscrit également dans une logique opérationnelle.
Dans la mesure où la délimitation préalable dune masse deau répond aux exigences méthodiques de la directive, son découpage en plusieurs masses deau sera en fait à décider :
- en cas de différences de la nature des usages et des pressions exercées au sein de la masse deau concernée, et en vue de lidentification des mesures ;
- ou en cas didentification, au sein de cette masse deau, dun secteur artificialisé ou profondément modifié ;
- après analyse des incidences de ce découpage sur la définition des réseaux de surveillance.
Les annexes V, VI, VII et VIII consacrées respectivement à la délimitation des masses deau douce superficielle, des eaux côtières et des eaux souterraines et à lidentification des masses deau profondément modifiées, présentent les grandes lignes des méthodes. Ces éléments seront complétés avec la publication en mars 2002 par les groupes de travail nationaux :
- de la méthode de délimitation préalable des masses deau ainsi que les principes à respecter pour réaliser la première caractérisation des masses deau superficielle et la caractérisation initiale des masses deau souterraine ;
- de la méthode didentification des masses deau artificielles ou profondément modifiées.
Les points 2.3 et 2.4 ci-après précisent les modalités respectives de définition du rattachement au district des eaux souterraines et des eaux côtières et didentification des masses deau profondément modifiées.
Sur ces bases, les comités de bassin procéderont à la première délimitation des masses deau.
2.3. Le rattachement au district des masses deau côtières et des masses deau souterraines
Les eaux côtières et les eaux souterraines sont à rattacher au district le plus approprié, soit sur la base de caractéristiques hydrologiques et hydrogéologiques, soit au vu des origines des pollutions ou des prélèvements répertoriés.
Un avant-projet de rattachement des eaux souterraines et des eaux côtières aux divers districts sera élaboré au plan national, en concertation avec les agences de leau et les DIREN concernées, celles-ci pouvant consulter les services régionaux en tant que de besoin.
Cet avant-projet de rattachement des masses deau souterraines et côtières sera transmis en avril 2002 aux bassins pour examen et mise au point éventuelle. Il sera présenté aux comités de bassin mi-2002 pour avis et observations.
Après avis des comités de bassin, la délimitation des districts et le rattachement prévisionnel des masses deau souterraines et côtières seront confirmés au plan national à lautomne 2002.
La caractérisation du district sera à réaliser sur cette base. A lissue de ces travaux, et avant fin 2003, il conviendra éventuellement de préciser les modifications devant être apportées à la délimitation des masses deau ainsi rattachées, cela dans un objectif defficacité de gestion au regard de linventaire des pressions et de leur origine.
Fin 2003, les groupements de sous-bassins et les eaux côtières et souterraines rattachées pourront alors être définis par voie réglementaire avant notification à la commission européenne.
2.4. Lidentification des masses deau artificielles et des masses deau profondément modifiées
Pour les eaux superficielles (eaux douces, eaux de transition, eaux côtières), la définition des caractéristiques du district inclura lidentification des masses deau artificielle et lidentification prévisionnelle des masses deau profondément modifiées, sur la base de critères techniques et de critères dusages. Cette identification prévisionnelle précisera les éléments descriptifs de la masse deau et de ses usages demandés en annexe VIII.
Le caractère artificiel ou profondément modifié de ces masses deau sera à confirmer après 2004, pour la préparation du plan de gestion, en procédant aux analyses techniques et économiques exigées par la directive.
Lidentification prévisionnelle des masses deau profondément modifiées devra faire lobjet dune concertation locale, les commissions géographiques des comités de bassin pouvant en être le support. Il est en effet essentiel que ces désignations prévisionnelles et leurs motifs fassent lobjet dun accord entre les divers usagers. Il est bien entendu que cet accord sur lanalyse de la situation actuelle ne préjugera en rien des conclusions des analyses complémentaires et des débats sur le caractère irréversible ou non des modifications, débats qui auront lieu lors de lélaboration du plan de gestion.
Si les analyses techniques complémentaires peuvent être engagées aussitôt après cette identification prévisionnelle (cest-à-dire pratiquement à partir du début 2004) afin détaler la charge de travail des années 2004 et 2005, il nen sera pas fait mention dans le document détat des lieux.
2.5. Lanalyse des utilisations de leau, des pressions et des incidences
a) Présentation générale de la démarche
Cette analyse des utilisations de leau, des pressions et des incidences (impacts) a pour objectif didentifier les masses deau risquant de ne pas répondre à lobjectif de bon état en 2015 ainsi que les masses deau courant un risque de détérioration.
Elle sera a priori réalisée comme suit :
1. Rassembler les données disponibles sur les utilisations de leau, tant du point de vue technique quéconomique. Les tableaux figurant en annexe IX présentent la liste des principales données techniques et économiques concernées ;
Le point b) ci-après et lannexe XI précisent la définition des utilisations de leau.
2. Evaluer les pressions sur les milieux, conformément à lannexe II de la directive ;
Le point c) ci-après et lannexe X précisent la définition des pressions.
3. Identifier les incidences sur létat des masses deau.
Le point d) ci-après précise la définition des incidences.
Le rassemblement des données nécessaires sur les usagers et sur les pressions est à engager le plus tôt possible. Les manques constatés seront à répertorier afin de contribuer à la définition du programme dacquisition de données à engager à lissue de létat des lieux.
Lexploitation des données et la mise en forme des documents de présentation (cartes notamment) pourront être engagées à partir du second semestre au vu des préconisations du groupe européen " impacts et pressions " et de leurs modalités
dapplication définies par le groupe national.
Cette caractérisation des usages et des pressions est à réaliser dune part, en situation actuelle, et, dautre part, dans une hypothèse " 2015 " résultant dun scénario dévolution construit sur la base des documents daménagement du territoire, des données disponibles sur les politiques sectorielles (transports, agriculture,...) et de lapplication des directives du secteur " eau ". La construction de ce scénario dévolution est présentée au point 2.6 ci-après.
b) Les utilisations de leau
La définition du domaine couvert est en fait très large (cf. annexe XI) et englobe lensemble des activités, même non directement utilisatrices deau, mais pouvant avoir un impact significatif sur la qualité des milieux aquatiques.
Les données répertoriées lors de lélaboration des SDAGE en vue didentifier les usages de leau seront actualisées et complétées.
c) Les pressions
La directive demande que les Etats membres collectent et mettent à jour des informations sur le type et lampleur des pressions anthropiques importantes auxquelles les masses deau de surface peuvent être soumises dans chaque district hydrographique (cf. annexe X).
Ainsi, il sagit de connaître les apports domestiques, industriels et agricoles, ponctuels et diffus ainsi que les niveaux de collecte et dépuration déjà mis en uvre.
Les pressions incluent également la régulation des cours deau, les prélèvements deau ainsi que les altérations morphologiques importantes subies par les masses deau.
La directive spécifie que cette évaluation des pressions pourra sappuyer sur les informations recueillies en application des directives du secteur " eau ".
Les principales zones urbaines, industrielles et agricoles sont également à identifier. Létat des lieux présentera à cette fin des cartes doccupation du territoire.
Pour les pollutions classiques (DCO, DBO, MES, azote, phosphore), les émissions de pollutions ponctuelles et diffuses seront calculées selon leur origine (domestique, industrielle, agricole) en se fondant sur les travaux réalisés par le Centre thématique eau/eaux continentales. La réalisation de létat des lieux doit être mise à profit pour améliorer les réponses de la France aux questionnaires des organismes internationaux (agence européenne de lenvironnement et OCDE). Au cours des années 2002 et 2003, la mise en place progressive de nouvelles exploitations de données est à organiser sur la base des travaux conduits par lIFEN en liaison avec lagence européenne de lenvironnement.
Pour les substances prioritaires, les pressions seront évaluées au vu des données disponibles sur les rejets, ou, à défaut, à partir de lidentification des activités utilisant ou pouvant rejeter ces produits. La méthode dévaluation sera à indiquer.
d) Lévaluation des incidences
Il sagit dévaluer les impacts des pressions sur létat des masses deau superficielles. Dans ce but, la directive donne la possibilité dutiliser les résultats de la surveillance environnementale, mais également des techniques de modélisation.
En labsence de données suffisantes sur la qualité des eaux superficielles, des modèles dapports pourront être utilisés, à lexemple des outils déjà développés pour le suivi de la convention OSPAR.
Pour les substances prioritaires, et en labsence de données sur le milieu, les risques seront à identifier sur la base de situations connues (mise en relation pressions - milieux).
2.6. Le scénario dévolution
La directive demande de réaliser une prévision à long terme de loffre et de la demande en eau et didentifier les masses deau risquant de ne pas répondre aux objectifs de qualité environnementale fixés en application de larticle 4 (non-détérioration ; objectifs détat des masses deau). Au-delà de lévaluation à lhorizon 2015 de loffre et de la demande en eau, il sagit donc de construire une prévision des tendances dévolution de la qualité des milieux aquatiques.
Ce " scénario dévolution " a pour objectif de préciser les tendances dévolution de la qualité des milieux au vu des décisions prises dans le domaine de leau et dans différents secteurs (politiques sectorielles et aménagement du territoire).
Il intègre :
- lanalyse des tendances dévolution de létat des eaux de surface et des eaux souterraines.
Pour les eaux souterraines et en application de lannexe V (point 2.4.4) de la directive, le scénario dévolution identifiera ainsi les tendances dévolution des concentrations de polluants liés aux activités humaines, sur la base des données des années antérieures et, le cas échéant, de modèles de transfert. Par analogie à des situations comparables au niveau de lhydrogéologie et des pressions, des masses deau à risque de détérioration pourront être identifiées ;
- lanalyse des documents relatifs à laménagement du territoire. Ces travaux intégreront les orientations des schémas régionaux daménagement et de développement du territoire (SRADT) ainsi que les travaux conduits par les pays en application de la loi Voynet.
Cette analyse doit identifier les milieux soumis à des pressions anthropiques croissantes et pouvant être concernés par des aménagements liés à dautres politiques sectorielles (viabilisation urbaine, modification des cultures, drainage agricole, transports,...).
Les incidences à lhorizon 2015 des orientations ou des décisions prises au titre de laménagement du territoire et des politiques sectorielles sur les évolutions de la demande en eau et des pressions seront ensuite précisées. Compte tenu des incertitudes, des évaluations minimales et maximales pourront apparaître souhaitables ;
- lévaluation des résultats attendus à lhorizon 2015 suite à lapplication des directives européennes (directive eaux résiduaires urbaines, directive nitrates notamment) ou de tout autre plan daction défini localement (SAGE, contrat de rivières,...). Il nest pas demandé de construire un calendrier détaillé de mise en uvre des directives mais dévaluer la situation 2015 telle quelle résultera de lapplication des directives. Seules les actions déjà décidées, ou se situant dans le prolongement de décisions déjà prises, sont à prendre en considération.
Pour construire la prévision des pressions en 2015, une première approche (ascendante) est de réaliser des analyses des documents existants (réalisation de synthèses régionales puis de bassin), la DIREN de bassin sappuyant pour ce faire sur les échelons régionaux.
Une seconde approche est de se situer dans le prolongement des grandes tendances constatées au cours des années passées au niveau du bassin (évolution des populations, des productions industrielles, de lagriculture, etc.).
Le scénario 2015 résultera sans doute de la confrontation de ces deux approches.
Pour la construction de cette prévision 2015, un recours aux techniques de la prospective nest pas nécessaire. Par contre, après définition du " scénario dévolution 2015 ", cest-à-dire à lissue de létat des lieux, lidentification des différentes options possibles pour atteindre les objectifs 2015 pourra faire appel à ces techniques de la prospective.
La méthodologie de construction du scénario dévolution sera précisée pour lautomne 2002, à lissue de lanalyse des résultats des tests en cours.
Le recueil des données nécessaires peut être engagé dès à présent avec lappui des services des DIREN régionales. Ce recueil de données pourra être complété dans le cadre des travaux des commissions géographiques.
2.7. Identifier les risques décarts aux objectifs
Il convient didentifier les masses deau ou groupes de masses deau risquant soit de voir leur état se détériorer soit de ne pas répondre aux objectifs détat.
Lidentification de ces masses deau devra être réalisée à laide de diverses grilles dévaluation de létat des eaux (dont certaines provisoires).
Ces grilles seront à définir courant 2002 au plan national en conservant la méthodologie générale de la directive. Elles seront notamment fondées :
- pour les eaux superficielles, sur lutilisation du système dévaluation de la qualité des eaux (SEQ) et des paramètres de qualité biologique (invertébrés, poissons et diatomées) ;
- pour les eaux souterraines, sur la proposition de directive fille qui sera présentée par la Commission dici à fin 2002 (art. 17) et sur lutilisation du système dévaluation de la qualité des eaux (SEQ).
Le schéma suivant récapitule les principales étapes de lidentification des risques de non-réalisation des objectifs 2015.
Identifier les risques de non-réalisation des objectifs 2015
Schéma général de présentation de la méthode
Cette illustration sera présente dans la prochaine mise à jour
En localisant les masses deau courant un risque de non-réalisation des objectifs de qualité environnementale, la définition de la situation actuelle et la prévision de situation 2015 permettront :
- de localiser les secteurs géographiques où un approfondissement de la caractérisation des masses deau est nécessaire ;
- de définir les contrôles opérationnels ainsi que les contrôles denquête à intégrer au programme de surveillance ;
- de préparer la définition des mesures qui seraient nécessaires pour remédier à ces risques.
Les études techniques correspondantes pourront être engagées aussitôt après la localisation des masses deau à risque, cest-à-dire pratiquement début 2004. Toutefois, il nen sera pas fait état dans le rapport sur létat des lieux, les résultats obtenus étant à publier après 2004 dans le cadre de la définition du plan de gestion et du programme de mesures.
2.8. Lapplication du principe de récupération des coûts
Le rapport détat des lieux fera état des modalités dapplication du principe de récupération des coûts.
Cela implique de réaliser un bilan :
- des dispositions en vigueur pour la tarification de leau dans les différents secteurs économiques ;
- des flux financiers des services liés à lutilisation de leau, faisant apparaître les coûts et les prix des services ;
- des impacts des pollutions et des prélèvements sur les utilisations de leau en application du principe pollueur-payeur.
Cette analyse sera à réaliser en situation actuelle. Dans la mesure du possible, les évolutions prévisibles au cours des années suivantes seront précisées.
Des méthodes de calcul des coûts des services et des utilisations de leau, y compris des coûts environnementaux, seront proposées début 2002. Des tests à réaliser au cours du premier semestre 2002 permettront den confirmer la faisabilité. Le calcul des ratios de recouvrement des coûts sera donc à programmer à partir du second semestre 2002. Ce travail sera conduit en étroite liaison avec lIFEN, avec notamment la réalisation fin 2002 - début 2003 de la seconde enquête IFEN sur les services deau et dassainissement de 5 000 communes, les résultats étant disponibles en avril 2004 au plus tard.
3. Les produits
Larticle 5 ne donne pas de précision sur les documents et cartes à produire au titre de létat des lieux.
Ceux-ci sont toutefois partiellement identifiables à partir des annexes II et VII qui citent des éléments à produire pour la description générale des caractéristiques du district. Sont ainsi demandées pour la caractérisation des eaux superficielles :
- une carte présentant lemplacement et les limites des masses deau. Lannexe II-11 vi précise par ailleurs quune carte de situation des masses deau selon leur type sera à transmettre à la commission;
- une carte présentant les différents types de masse deau de surface du district hydrographique ainsi que les écorégions concernées (cartes A et B de lannexe XI) ;
- des documents de présentation des pressions, avec lestimation des pollutions ponctuelles et diffuses, y compris la présentation de lutilisation du sol ;
- des documents de présentation des pressions quantitatives (captages, transferts, réalimentations) ;
- des documents de présentation des impacts des activités humaines sur létat des eaux.
Si lannexe VII fournit une indication quant aux produits à réaliser au titre de létat des lieux, ceux-ci devront être définis au vu des éléments demandés et de la logique de construction imposée par les articles 5 et 9.
Comme pour les eaux de surface, lannexe VII identifie implicitement pour les eaux souterraines quelques éléments à produire au titre de létat des lieux (emplacement et limites des masses deau, estimations des pollutions ponctuelles et diffuses, analyse des impacts des activités sur létat des eaux,...). Un document devra également identifier les écosystèmes deau de surface et les écosystèmes terrestres directement dépendants de létat des masses deau souterraines.
Toujours pour les eaux souterraines, et en application des points 2.1, 2.3 et 2.4.4 de lannexe V, des cartes de présentation de létat quantitatif, de létat qualitatif et des tendances dévolution des polluants seront à produire.
Troisième partie : Les registres des zones protégées et le registre des captages
Les articles 6 et 7, complétés par lannexe IV, demandent détablir un ou des registres des zones protégées. Larticle 11 (point 3 e) demande par ailleurs détablir, au titre des mesures de base, un ou des registres des captages.
1. Orientations générales
Le ou les registres de zones protégées doivent être publiés fin 2004. Ils sont mis à jour périodiquement (sans précision sur les modalités et la périodicité de mise à jour).
La désignation des zones protégées se réfère à lapplication " dune législation communautaire spécifique concernant la protection des eaux de surface et des eaux souterraines ou la conservation des habitats et des espèces directement dépendant de leau ". La mention à lannexe IV-2 de la désignation de zones protégées en application de " législations nationales ou locales " ouvre la possibilité dinscrire au registre des zones protégées des zones de protection prévues par ces législations, indépendamment de tout autre texte communautaire.
En application des articles 6, 7 et de lannexe IV, on peut considérer que les zones protégées sont, dune part, des aires géographiques et, dautre part, des masses deau.
a) Des aires géographiques identifiées par lannexe IV :
- les zones sensibles aux nutriments (directive ERU) et les zones vulnérables (directive nitrates) ;
- les zones désignées en tant queaux de baignade ;
- les zones désignées comme zones de protection des habitats et des espèces et où le maintien ou lamélioration de létat des eaux constitue un facteur important de cette protection, et notamment les sites Natura 2000.
b) Des masses deau :
- les masses deau utilisées pour le captage de leau potable et les masses deau destinées dans le futur à un tel usage (art. 6 et 7-1).
Larticle 7 demande aux Etats membres de recenser dans chaque district toutes les masses deau utilisées pour le captage deau destinée à la consommation humaine (captages de plus de 10 mètres cubes/jour ou desservant plus de cinquante personnes), ainsi que les masses deau destinées dans le futur à un tel usage. Le point 2 de larticle 6 précise que le registre comprend toutes ces masses deau;
- les masses deau désignées en tant queaux de plaisance (annexe IV). Ces masses deau intègrent les zones de baignade.
2. Méthodes
Compte tenu de la diversité des domaines concernés, et de lexistence actuelle de produits répondant à cette exigence de la directive (cartographie des zonages administratifs du RNDE, cartes Natura 2000...), lhypothèse de travail est de construire plusieurs registres, un registre des registres identifiant les divers produits et indiquant les modalités daccès (avec inclusion des liens entre serveurs).
Les registres des zones protégées seront à établir sous le pilotage des services du préfet coordonnateur de bassin.
Trois démarches seront à initier :
- la première concerne la réalisation des registres des zonages réglementaires : elle sera conduite avec lappui des outils du RNDE ;
- la deuxième concerne lidentification des masses deau utilisées actuellement, ou susceptibles dêtre utilisées dans le futur pour lalimentation en eau potable.
Un registre des captages deau potable existants pourrait être construit à partir des données répertoriées par le ministère de la santé.
La difficulté sera de déterminer les masses deau liées à ces captages. Dans lattente de la délimitation des masses deau et de leur caractérisation plus approfondie, des " sous-masses deau " pourront être définies. Cette notion de sous-masses deau sera abandonnée après caractérisation plus poussée ou détaillée des masses deau concernées.
En ce qui concerne les captages futurs deau potable, il conviendra dexploiter les schémas dalimentation en eau potable approuvés. Etablies par les DDASS, dans le cadre des missions interservices de leau (MISE) les listes départementales des futurs captages dalimentation en eau potable seront communiquées pour avis aux conseils départementaux dhygiène avant transmission par le préfet de département au préfet coordonnateur de bassin ;
- la troisième concerne le recensement des masses deau utilisées pour les loisirs et des zones de baignade.
Ces données seront à rassembler par les MISE à partir des fichiers DDASS (pour les baignades) et, le cas échéant, denquête auprès de collectivités locales (départementales).
Au cours du premier semestre 2002, un test sera engagé sur le bassin Loire-Bretagne, afin de préciser :
- lorganisation des registres des zonages réglementaires (identification dse données existantes, report sur fond cartographique, définition du processus de mise à jour) ;
- lorganisation du registre des masses deau utilisées pour lalimentation en eau potable (captages actuels et futurs) ;
- lorganisation du registre des masses deau de loisirs ;
- lorganisation générale des registres (organisation des circuits dinformation, de la gestion des bases de données, identification des moyens, gestion des accès à ces divers registres ...).
La construction des registres des zones protégées sera engagée au niveau de chaque district au cours du second semestre 2002, au vu des résultats du test réalisé sur le bassin Loire-Bretagne, les projets de registres devant être établis pour début 2004.
Remarque : les zones humides.
La directive ne demande pas explicitement de répertorier les zones humides dans les registres des zones protégées. Mais elle en souligne limportance à plusieurs reprises. Elle rappelle la communication de la commission du 29 mai 1995 au Parlement européen et au Conseil concernant lutilisation rationnelle et la conservation des zones humides, qui reconnaît les fonctions importantes que ces zones exercent pour la protection des ressources humides (considérant 8). La directive a pour objectif de prévenir toute dégradation supplémentaire, préserver et améliorer létat des écosystèmes aquatiques, ainsi que, en ce qui concerne leurs besoins en eau, des écosystèmes terrestres et des zones humides qui en dépendent directement (article premier).
Pour ce faire, le programme de mesures pourra inclure, parmi les mesures complémentaires, des mesures de reconstitution et de restauration des zones humides.
La directive mentionne les zones humides en tant que zones de protection des habitats et des espèces, mais il convient, pour les raisons précédemment évoquées, de recenser également les zones humides du point de vue de leur rôle de régulation hydraulique et de milieu épurateur.
3. Le registre des captages
En application de larticle 11-3e, un ou des registres des captages sont à établir pour fin 2009. Ces registres constituent une " mesure de base ". Bien quaucune précision ne soit donnée sur le contenu et la mise à jour de ces registres des captages, le lien fait avec lapplication des contrôles plaide pour une mise à jour en continu. Est visé lensemble des prélèvements deau.
Pour les masses deaux souterraines transfrontalières, le registre des captages est à établir à lissue de la caractérisation initiale du district et, en conséquence juste après 2004. Le calendrier de construction de ce registre sera à examiner avec les autorités compétentes des pays concernés, les commissions internationales ne couvrant pas actuellement le domaine des eaux souterraines.
Lidentification des captages deau destinée à la distribution deau potable étant réalisée dans le cadre du registre des zones protégées, lopportunité davancer à 2004-2005 la réalisation du registre des captages pour lensemble du territoire sera à examiner.
Quatrième partie : Les échéanciers
Les éléments requis pour la construction de létat des lieux sont les suivants :
- lidentification des districts, incluant le rattachement des eaux souterraines et des eaux côtières ;
- la définition des grilles dévaluation de létat des masses deau (eaux de surface et eaux souterraines) ;
- lanalyse des caractéristiques du district : identification des masses deau (dont les masses deau artificielles et profondément modifiées), pressions et incidences (situation actuelle) ;
- la construction du scénario dévolution ;
- lanalyse économique au titre de létat des lieux ;
- la construction du registre des zones protégées ;
- la définition de la procédure de consultation du public et dinformation du public sur létat des lieux.
Les pages suivantes présentent :
- léchéancier général de construction de létat des lieux ;
- un planning général 2002-2004 ;
- les échéances à respecter pour la construction des éléments requis au titre de létat des lieux.
Ces échéanciers prévisionnels seront périodiquement mis à jour et complétés par les groupes de travail nationaux mandatés à cette fin.
Une mise en réseau de linformation sera réalisée.
Au niveau de chaque district, il conviendra de reprendre et de détailler ces échéanciers afin de sassurer de la cohérence générale de la démarche et du bon enchaînement des tâches.
Le processus de concertation au sein du comité de bassin et le processus dinformation visant des publics plus larges et le public en général seront à préciser.
Ces échéanciers seront communiqués à la direction de leau, pour mise en cohérence éventuelle avec les échéanciers des travaux engagés au plan européen et au plan national.
Echéancier général pour la construction de létat de lieux
Cette illustration sera présente dans la prochaine mise à jour
Planning général de construction des documents détat des lieux
Cette illustration sera présente dans la prochaine mise à jour
Fiche projet n° 1 : Identification des districts
Action |
Échéance |
Exécution par |
Transmission à |
Délimitation (définition des groupements de sous-bassins hydrographiques) |
Février 2002 |
Direction de l'eau |
|
Proposition de rattachement des eaux souterraines et des eaux côtières |
Avril 2002 |
Direction de l'eau |
Préfet coordonnateur de bassin |
Avis du comité de bassin |
Juin-Juillet 2002 |
Comités de bassin |
Direction de l'eau |
Confirmation du rattachement prévisionnel des masses d'eau souterraines et côtières |
Juillet 2002 |
Direction de l'eau |
Préfet coordonnateur de bassin |
Réexamen éventuel du rattachement des eaux souterraines et côtières au vue de l'origine des pressions |
Juillet 2003 |
Direction de l'eau (examen des propositions des comités de bassin) |
Direction de l'eau |
Définition par voie réglementaire
- des groupements de sous-bassins et des eaux souterraines et côtières rattachées
- des limites de districts
|
Décembre 2003 |
Direction de l'eau |
J.O |
Notification à la Commission des zones géographiques des districts |
Décembre 2003 |
MATE (SGCI) |
DG Environnement |
Fiche projet 2 : Définition des grilles dévaluation de létat des eaux
Action |
Échéance |
Exécution par |
Transmission à |
Eaux de surface |
|
|
|
(rivières, lacs, eaux de transition, eaux côtières) |
|
|
|
Réseau de référence
- 1re proposition de sites de référence du très bon état par type de masse d'eau (avis d'experts)
|
Avril 2002 |
Direction de l'eau
En concertation avec Agences, DIREN, CSP et IFREMER
|
Agences de l'eau / DIREN bassin |
- synthèse des données disponibles sur les projets de sites de référence |
Juin 2002 |
Agences de l'eau / DIREN bassin |
Direction de l'eau |
- proposition de réseau de référence des sites en très bon état par type de masse d'eau |
Mars 2003 |
Direction de l'eau |
Agences de l'eau / DIREN bassin |
Grilles d'évaluation de l'état des eaux
- avant-projet de classes de " bon état " par catégorie de masse d'eau
|
Juin 2002 |
Direction de l'eau (en concertation avec agences, DIREN, CSP et IFREMER) (consultation des SEMA et MISE) |
|
- projet de grille d'évaluation de l'état des eaux |
fin 2002 |
Direction de l'eau |
Agences de l'eau / DIREN bassin |
- projet de normes de qualité environnementale* |
Fin 2002 - début 2003 |
Direction de l'eau |
Agences de l'eau / DIREN bassin |
- projet de sites d'inter-étalonnage |
Juin 2003 |
Direction de l'eau |
Agences de l'eau / DIREN bassin |
- validation des sites d'inter-étalonnage |
Décembre 2003 |
Direction de l'eau |
DG Environnement |
Eaux souterraines |
|
|
|
- projet de grilles d'évacuation de l'état des eaux |
Octobre 2002 |
Direction de l'eau |
Agences de l'eau / DIREN bassin |
|
|
|
|
Fiche projet 3 : Analyse des caractéristiques du district
Action |
Échéance |
Exécution par |
Transmission à |
Délimitation des masses d'eau |
|
|
|
- Méthode de délimitation préalable des masses d'eau de surface, y compris côtières et de transition |
Mars 2002 |
Direction de l'eau |
Agence de l'eau / DIREN bassin |
- Méthode de délimitation des masses d'eau souterraines |
Mars 2002 |
Direction de l'eau |
Agence de l'eau / DIREN bassin |
- Méthode d'identification des masses d'eau profondément modifiées, définition d'une fiche descriptive type |
Avril 2002 |
Direction de l'eau |
Agence de l'eau / DIREN bassin |
- Première délimitation des masses d'eau |
De juin 2002 à juin 2003 |
Commissions spécialisées des comités de bassin
Agence de l'eau / DIREN bassin
|
|
- identification prévisionnelle des masses d'eau fortement modifiées |
De juin 2002 à juin 2003 |
Commissions spécialisées des comités de bassin
Agence de l'eau / DIREN bassin
|
Groupe européen " impacts et pressions "
Agence de l'eau / DIREN bassin
|
Pressions |
|
|
|
Publication des orientations (méthodes et outils) |
Mars 2002 |
Direction de l'eau |
Agence de l'eau / DIREN bassin |
|
Mars 2002 |
IFEN |
|
Méthodes pour l'évaluation des pressions pollutions, prélèvement et modification du régime des eaux |
Juin 2002 |
Direction de l'eau |
Agence de l'eau / DIREN bassin |
Évaluation des pressions
Incidences
|
Mars 2003 |
Agence de l'eau / DIREN bassin |
|
Évaluation de l'état des eaux sur la base des projets de grilles et des données disponibles (situation actuelle) |
Mars 2003 |
Agence de l'eau / DIREN bassin |
|
Fiche projet 4 : Construction du scénario dévolution (projection 2002-2015)
Action |
Échéance |
Exécution par |
Transmission à |
- résultats de tests - méthodologie |
Avril 2002 |
Agence de l'eau Seine Normandie et Direction de l'eau |
Agence de l'eau / DIREN bassin |
- identification des tendances d'évolution de l'état des eaux au vu des données sur les années antérieures |
Décembre 2002 |
Agences de l'eau |
|
- synthèse des orientations des documents d'aménagement du territoire |
Décembre 2002 |
DIREN de bassin, DIREN régionales |
DIREN de bassin |
- bilan des perspectives de mise en uvre des directives du " secteur eau |
Décembre 2002 |
DIREN régionales et MISE |
DIREN de bassin |
- finalisation du scénario d'évolution des pressions à l'horizon 2015 |
Février 2003 |
DIREN de bassin et Agences de l'eau |
Comité de bassin |
- prévisions à long terme de la demande d'eau (scénario d'évolution) |
Février 2003 |
DIREN de bassin et Agences de l'eau |
Comité de bassin |
- évaluation des impacts à l'horizon 2015 (dont impact sur l'offre en eau) |
Avril 2003 |
Agence de l'eau / DIREN bassin |
Comité de bassin |
- Identification des masses d'eau présentant des risques de détérioration ou d'écarts aux objectifs en 2015 |
Septembre 2003 |
Agence de l'eau / DIREN bassin |
Comité de bassin |
Fiche projet 5 : Lanalyse économique au titre de létat des lieux
Action |
Échéance |
Exécution par |
Transmission à |
Estimation des volumes, prix et coûts associés aux services liés aux utilisations de l'eau
- Résultats des tests
|
Avril 2002 |
Direction de l'eau (RNDE Economie) |
Agences de l'eau / DIREN de bassin |
Estimation des volumes, pris et coûts associés aux services liés aux utilisations de l'eau
rassemblement des données disponibles
- Enquêtes et analyses complémentaires
- Mise à jour des données
|
Décembre 2002
Année 2003
Avril 2004
|
Agences de l'eau
Agences de l'eau et IFEN/SCEES
Agences de l'eau
|
Comité de bassin
Comité de bassin
Comité de bassin
|
Identification des flux financiers (coûts et prix) des services liés aux utilisations de l'eau
- Définition des méthodes
Réalisation de tests et exploitation
|
Février 2002
Juin 2002
|
Direction de l'eau, D4E, IFEN (RNDE Economie)
Agences de bassin et IFEN
|
Agences de l'eau / DIREN bassin
RNDE Economie
|
Identification des coûts des mesures de protection et des mesures curatives
- Définition d'un tableau de valeurs
Acquisition de données
|
Avril 2002
De 2002 à 2006
|
|
|
Évaluation des dommages non-marchands
- Définition d'un tableau de valeurs tutélaires
- Constitution d'une base de données bibliographiques
- Acquisition de données
|
Juin 2002
Déc. 2002
de 2002 à 2006
|
|
|
Fiche projet 6 : Construction des registres des zones protégées
Action |
Échéance |
Exécution par |
Transmission à |
Test sur le bassin Loire Bretagne |
Mai 2002 |
DIREN de bassin |
|
Examen des conclusions du test et définition des zones d'habitat à référencer |
Juin 2002 |
DE et DNP |
|
Recueil de données et construction des registres |
A partir de juin 2002 |
DIREN(s) de bassin
En liaison avec Agences, DDASS, MISE
|
|
Fiche projet 7 : Procédure de consultation du public
Action |
Échéance |
Exécution par |
Transmission à |
Étude des méthodes et des outils (dispositions existantes en France et enquête pays) |
Septembre 2002 |
DE D4E |
|
Définition de la procédure d'information et de recueil des observations du public sur l'état des lieux |
Juin 2003 |
MATE en concertation avec les organismes de bassin |
|
Élaboration de l'état des lieux ; concertation avec les partenaires locaux
(procédure et échéances à déterminer par les comités de bassin)
|
De début 2002 à avril 2004 |
Comités de Bassins |
|
Information du public et recueil des observations |
2° semestre 2004 |
bassins |
|
Adoption du rapport d'état des lieux |
Déc. 2004 |
Comité de bassin |
Préfet coordonnateur de bassin |
Pour plus dinformation sur la mise en uvre de la directive-cadre : " Évaluation de limpact de la directive-cadre sur la révision des SDAGE ", guide réalisé par le bureau détudes ASCA, sous la coordination du groupe interbassins SDAGE/SAGE (pilote : agence de leau Loire-Bretagne), dans le cadre du programme détudes interbassins de la direction de leau, octobre 2001, 2 tomes :
- tome 1 : fiches descriptives des éléments dexigences de la directive-cadre ;
- tome 2 : guide de procédure (schémas organisationnels et chronogrammes).
Annexe I : Stratégie européenne de mise en uvre de la directive-cadre
1. Rappel du contexte
La complexité de la directive-cadre sur leau a conduit les directeurs de leau à mettre en place un processus informel original, visant à élaborer entre les États membres et la commission, une stratégie européenne de mise en uvre de la directive.
Pour ce faire, ils ont établi des groupes de travail sur les thèmes les plus importants nécessitant une clarification en vue de parvenir à une interprétation commune du texte. Cette mise en place seffectue par accord entre les États membres et la commission. Les groupes de travail sont pilotés par un État membre (voire deux).
Les groupes établiront des documents dorientation (guidance documents). En effet, les États membres nont pas souhaité quils adoptent des lignes directrices (guidelines), considérant celles-ci comme trop contraignantes. En revanche, le terme de guidance document nest pas clairement défini.
2. Portée des documents
Les guidance documents seront à la disposition des États membres et utilisés par eux, sils le souhaitent, pour mettre en uvre la directive. Reflet de la vision partagée de la commission et des États membres sur la directive-cadre, ils donneront des indications utiles pour une application sûre de la directive.
Bien que nayant pas de valeur juridique précise, la commission ne manquera pas de sappuyer sur eux en cas de litige sur la mise en uvre de la directive. Les États membres appliquant une autre méthode que celle recommandée devront prouver que la méthode quils ont retenue est au moins aussi efficace pour atteindre les objectifs de la directive cadre. La commission pourrait également sappuyer sur ces documents dans le cadre dune procédure contentieuse.
3. Le dispositif
Lensemble du dispositif est piloté par les directeurs de leau des États membres et le chef de lunité eau à la Commission européenne. Ils se réunissent tous les six mois lors de chaque présidence de lUE.
Le groupe stratégique, composé de représentants des directeurs, se réunit plus fréquemment (tous les deux ou trois mois) ; il évalue les résultats des groupes thématiques et prépare les réunions des directeurs de leau. Les représentants des États candidats à ladhésion à lUE ont le statut dobservateurs ; les représentants des acteurs de leau et de la société civile sont invités.
Les groupes thématiques :
Le groupe 2.1. sur lanalyse des pressions et des impacts dit " IMPRESS " développe une approche permettant didentifier les pressions anthropiques significatives dans un bassin et danalyser limpact potentiel de ces pressions. Les outils ou modèles déjà développés dans les États membres seront examinés. Des orientations sur lidentification des pressions et des impacts seront alors élaborées.
Ce groupe est coprésidé par le Royaume-Uni et lAllemagne. Il sest réuni pour lancer les travaux en octobre 2001 et adresser un questionnaire aux États membres. Un second atelier de travail se déroulera en mars 2002. Un document final sera prêt en fin dannée 2002, après avoir été présenté aux États membres en septembre 2002.
Le groupe 2.2. sur les masses deau profondément modifiées vise à préciser les conditions dapplication des dispositions de la directive à ces masses deau. La méthode de travail retenue consiste à examiner un maximum détudes de cas représentatives dimpacts divers sur les masses deau. Ces études devront permettre de définir les conditions de référence à appliquer à ces types de masses deau.
Ce groupe est coprésidé par le Royaume-Uni et lAllemagne. Plusieurs réunions se sont déjà déroulées. Un atelier de travail sera organisé en mars 2002. Un document final est prévu pour la mi-2002.
Le groupe 2.3. sur les conditions de référence applicables pour les eaux de surface a pour objectif de développer et de valider un protocole didentification des conditions de référence et des limites de classe critiques (bon état - état moyen) pour les cours deau et lacs.
Un premier projet de protocole pour lidentification des conditions de référence et les limites de classe est prévu pour la mi-2002, un document définitif pour la fin 2002. Ce groupe est présidé par la Suède.
Le groupe 2.4. sur la typologie et la classification des eaux côtières vise à développer des lignes directrices en examinant les systèmes existants afin daboutir à la définition détats de référence. Trois grandes écorégions ont été définies : lAtlantique, la Méditerranée et la Baltique.
Ce groupe est coprésidé par lEspagne et le Royaume-Uni. Un atelier par écorégion a eu lieu en 2001 et un premier document général de synthèse sera présenté début 2002. Un document final est prévu pour la mi-2002.
Le groupe 2.5. sur lintercalibration. Lannexe V de la directive prévoit la réalisation dun exercice dintercalibration permettant dassurer la comparabilité des méthodes de mesures biologiques. Lobjectif du groupe est de rechercher les bases scientifiques et techniques dun tel exercice, de sélectionner des sites permettant de réaliser lintercalibration et destimer la comparabilité des frontières de qualité avec les EQR (Ecological quality ratio).
Le JRC (Joint Reseach Center), centre de recherches de la Commission européenne, situé à Ispra, est responsable de ce dossier. Un atelier de travail est prévu à la mi-2002 pour finaliser le projet de lignes directrices de lexercice dintercalibration.
Le groupe 2.6. sur lanalyse économique a pour objectif général de réaliser un document sur lanalyse économique et la couverture des coûts requises par la directive.
Plusieurs documents ont déjà été produits. Des tests dapplication sont en cours de réalisation sur le territoire de plusieurs États membres et un document sera finalisé pour mars 2002. Lensemble des travaux déjà réalisés et les différents documents
de synthèse seront présentés lors de la conférence Lille 3 prévue les 18 et 19 mars 2002. Limplication forte des États candidats et de représentants de la société civile dans ce groupe est à souligner.
La France et la commission co-président ce groupe dont les travaux sont particulièrement avancés.
Le groupe de travail 2.7. sur le contrôle et la surveillance (monitoring) identifie les informations nécessaires en vue dassurer la surveillance prévue par la directive. Laccent sera particulièrement mis sur le contrôle opérationnel (coût des réseaux, comparabilité des résultats).
Une première analyse des méthodes, outils et pratiques existants dans les États membres sera réalisée. Par la suite, trois documents de lignes directrices relatives aux eaux intérieures, eaux côtières et eaux souterraines devraient être finalisés.
Ce groupe est co-présidé par lItalie et lAgence européenne de lenvironnement. Des documents seront présentés début 2002. Un atelier de travail est envisagé pour avril 2002.
Le groupe de travail 2.8. sur la classification des eaux souterraines vise à préciser les dispositions de la directive concernant lestimation du bon état et des tendances dévolution de cet état.
Une méthode pour le calcul dune valeur moyenne représentative de létat dune masse deau souterraine a été établie. De plus, il est recherché une méthode statistique appropriée pour lestimation des renversements de tendances dévolutions.
Ce groupe de travail, présidé par lAutriche, a présenté ses travaux en novembre 2001. Des travaux ultérieurs sur ce thème se poursuivront dans le cadre de la préparation de la directive fille sur les eaux souterraines.
Le groupe de travail 2.9. sur les meilleures pratiques dans la planification de bassin centre ses travaux sur lidentification et la désignation des districts, la préparation des plans de gestion et programmes de mesures ainsi que linformation et la participation du public.
Le groupe, piloté par lEspagne, examinera les méthodes déjà utilisées dans les États-membres. Il est prévu de réaliser un premier document sur lidentification des districts dici la mi-2002 et deux autres documents sur la planification et la participation du public dici la fin 2002.
Le groupe de travail 3.1. sur les systèmes dinformation géographiques a pour objectif de développer un produit compatible à la fois avec les besoins de la directive et Eurowaternet (système mis en place par lAgence européenne de lenvironnement).
Pour ce faire, la possibilité de développer un SIG permettant une utilisation partagée entre les États, la commission, lAgence européenne et les autorités de districts sera explorée. Les compatibilités entre les systèmes existants dans les districts internationaux seront également examinées.
La Commission européenne et le JRC co-président ce groupe qui sest réuni pour la première fois en septembre 2001. Un second atelier de travail est prévu en mars 2002. Un premier prototype de SIG serait présenté dans le second semestre 2002.
Le groupe de travail 4.1. sur les tests intégrés dans les bassins pilotes. Lobjectif général est de rechercher une cohérence entre les différents documents dorientation développés dans les groupes de travaux précédents. Un ensemble de bassins pilotes seront sélectionnés à cet effet, couvrant une grande diversité de situations (écorégions, moyens affectés, implication de différents niveaux institutionnels et de la société civile).
Le groupe est dirigé par le groupe de coordination stratégique et le secrétariat technique est assuré par le JRC. Les candidatures de bassins sont à présenter en février 2002 pour une décision définitive lors de la réunion des directeurs de leau en Espagne en juin 2002.
4. La préparation des législations futures (directives-filles notamment)
La directive-cadre prévoit que la Commission européenne présente un certain nombre de propositions visant à préciser certains domaines dactions. Cest notamment le cas des substances dites prioritaires et des eaux souterraines.
Pour ce faire, la commission a créé des groupes consultatifs dexperts dits " Expert Advisory Forum -EAF ". Les experts invités représentent les États membres, les États candidats, les représentants des secteurs économiques et de la société civile.
Cela permet à la commission de présenter officieusement des propositions pour lesquelles elle peut tester la pertinence politique, économique et technique. Après avoir réalisé une synthèse des travaux de ces EAF, la Commission présente une proposition officielle.
Trois forums ont été constitués :
- sur les substances prioritaires et la maîtrise des pollutions. Après ladoption dune première liste de substances prioritaires, la Commission prépare une proposition relative aux valeurs limites démission et aux normes de qualités environnementales pour ces substances qui sera présentée dici deux ans ;
- sur les eaux souterraines. Il est chargé dexaminer lensemble des questions relevant de larticle 17 de la directive ;
- sur létablissement de rapports : la directive-cadre vise la mise en place dun système plus efficace et plus complet. La première réunion aura lieu en février 2002.
Annexe II : Référentiel d'analyse de la qualité des milieux
Cette annexe rappelle les exigences de la directive.
Les modalités dapplication seront précisées par le groupe national mandaté à cette fin.
La fiche projet 2 présente léchéancier des travaux.
Cette annexe vise à faire le point des principales exigences de la directive-cadre en matière de référentiel danalyse de létat des eaux de surface (rivières, lacs, eaux de transition et eaux côtières) et des eaux souterraines.
1. Les eaux de surface
Létat dune eau de surface est défini à partir :
- dune part, de létat chimique, déterminé sur la base des paramètres concernant les substances prioritaires et les substances identifiées à lannexe IX ;
- et, dautre part, de létat écologique, déterminé sur la base des paramètres biologiques, physico-chimiques et chimiques cités à lannexe VIII.
La qualification de létat est obtenue par la plus mauvaise valeur de létat chimique et de létat écologique.
Létat écologique :
5 classes détat sont à définir : très bon état, bon état, état moyen, état médiocre, mauvais état.
Le très bon état écologique sert de référence à létablissement de ces classes détat écologique des eaux (cf. ci-après).
La classification de létat écologique est donnée par la plus basse valeur des contrôles biologiques et physico-chimiques.
Dans le cas particulier des masses deau artificielles ou fortement modifiées, la référence est le potentiel écologique maximum. Sa valeur doit être revue tous les 6 ans. Quatre classes de qualité sont définies (cf. annexe V - 142-ii).
Létat chimique :
2 classes détat sont à définir : bon état, état pas bon.
Le bon état chimique est obtenu quand les concentrations en polluants ne dépassent pas les normes de qualité environnementales.
Si les normes de qualité environnementales, dont il est fait référence notamment à lannexe IX, à larticle 16 paragraphe 7, ainsi que dans le cadre dautres textes législatifs communautaires pertinents, sont respectées, la masse deau est dans un état bon. Dans le cas contraire, la masse deau est dans un état " pas bon " (annexe V - 1.4.3).
Evaluation de létat écologique :
Des " sites de référence " permettront détablir le très bon état pour les différents types de masses deau (indice détat de valeur 1). Le très bon état écologique étant défini, les 5 classes détat écologiques sont définies par catégorie de masses deau, les indices allant de 0 à 1.
Un réseau européen dinter-étalonnage comportant des sites en bon état permettra des comparaisons des grilles dévaluation de létat écologique afin dhomogénéiser la classification des masses deau entre les Etats membres.
Dici fin 2003, la Commission doit préparer un projet de registre de sites dinter-étalonnage (ce qui impliquerait que les Etats membres transmettent leurs propositions début 2003). Le registre définitif des sites est publié par la Commission avant fin 2004. Lexercice dinter étalonnage doit alors être réalisé par les Etats membres dans les 18 mois qui suivent et donc terminé mi-2006. Les résultats sont publiés par la commission dans les 6 mois qui suivent.
2. Les eaux souterraines
Chaque masse deau souterraine doit être classée :
- en fonction de son état quantitatif - 2 classes : bon état, état médiocre ;
- en fonction de son état chimique - 2 classes : bon état, état médiocre ;
- en fonction de la tendance dévolution des concentrations de polluants.
Létat dune masse deau souterraine est mesuré à partir de " son état quantitatif et de son état chimique ". Il est déterminé par la plus mauvaise valeur de ces deux états.
Pour chacun de ces deux états (quantitatif et chimique), une classification des masses deau doit être élaborée suivant des indications précises détaillées à lannexe V de la directive.
Létat quantitatif se détermine par le " régime du niveau de leau souterraine " (annexe V paragraphe 2.1.1). Deux classes de qualité sont définies pour qualifier létat quantitatif : le bon état et létat médiocre (annexe V - 2.24).
Le bon état quantitatif est précisément défini à lannexe V - 2.1.2. Une masse deau souterraine est classée en bon état quantitatif si elle respecte ces définitions sinon elle est classée en état médiocre. Un code de couleur est imposé pour la présentation cartographique des résultats (annexe V, paragraphe 2.2.4).
Les paramètres pris en compte pour mesurer létat chimique sont " la conductivité et les concentrations de polluants " (annexe V paragraphe 2.3.1). Ces derniers sont définis comme " toute substance pouvant entraîner une pollution ". Une liste indicative des principaux polluants est donnée en annexe VIII. Deux classes de qualité sont également définies pour qualifier létat chimique : état bon, état médiocre.
La tendance dévolution de la concentration des polluants dans les masses deau souterraines doit également être identifiée (annexe V, 2.4.4 et 2.4.5).
Annexe III : La consultation du public
Linformation et le recueil des observations du public apparaissent devoir être organisés avant adoption du rapport sur les caractéristiques du district. Dans ce but :
- au plan national seront identifiés les méthodes et les outils à utiliser pour cette information, afin de veiller à lhomogénéité daccès à linformation sur lensemble du territoire national ;
- le comité de bassin préparant cette phase dinformation en associant les partenaires locaux de la gestion de leau à la construction de létat des lieux.
La fiche projet 7 précise léchéancier des travaux.
La procédure de consultation requise par la directive-cadre sur leau
En application du considérant 46 et de larticle 14 de la directive cadre, linformation et la consultation du public vont constituer lune des principales innovations dans le processus délaboration et de mise à jour des SDAGE.
Le public visé est le public en général, au sein duquel figurent les utilisateurs deau (considérant 46). Larticle 14, par son alinéa 2, demande de permettre une consultation et une participation actives du public.
La consultation du public doit être engagée très en amont de la décision. La directive lorganise sur trois ans à partir de 2006. Doivent ainsi être soumis au public : la définition du programme de travail dès 2006, lidentification des questions importantes se posant dans le bassin en 2007, le projet de plan de gestion en 2008. A chaque étape, les parties intéressées disposent d" au moins six mois pour formuler par écrit des observations sur ces documents ".
Le plan de gestion doit rendre compte des dispositions prises pour linformation et la consultation du public.
Le projet de loi portant réforme de la politique de leau, adopté en première lecture par lAssemblée nationale le 10 janvier 2002, prévoit quil revient au comité de bassin de procéder aux consultations du public pour lélaboration ou la mise à jour du schéma directeur daménagement et de gestion des eaux.
Il convient par ailleurs de souligner la convergence de la directive-cadre et de la convention dAarhus en matière de participation du public. Rappelons que cette convention, signée à Aarhus le 25 juin 1998 et entrée en vigueur en octobre 2001, affirme que " les citoyens doivent avoir accès à linformation, être habilités à participer au processus décisionnel et avoir accès à la justice en matière denvironnement ". La notion de public y est entendue largement : la définition proposée englobe les personnes physiques et les personnes morales, et surtout place sur un même niveau de droits et dobligations, le citoyen seul ou regroupé en association. Ceci rejoint la notion de public en général de la directive-cadre. La convention précise que la participation doit avoir lieu " lorsque toutes les options et solutions sont encore possibles et que le public peut exercer une réelle influence ", cest-à-dire très en amont du projet. Le public doit pouvoir participer à létablissement des plans et des programmes en relation avec lenvironnement, dans " un cadre transparent et équitable ", ce qui est applicable en particulier à la mise en uvre de la directive-cadre.
La convention demande que les autorités veillent à ce que " les résultats de la procédure de participation du public soient dûment pris en considération ". Ceci est à rapprocher de lobligation dinclure dans le plan de gestion, un résumé des mesures prises pour linformation et la consultation du public, les résultats de ces mesures et les modifications apportées en conséquence au plan (annexe VII de la directive).
Préparer la consultation du public
Les modalités de mise en uvre de larticle 14 de la directive ne sont pas précisées dans la directive. Les Etats membres ont toute latitude pour prendre les dispositions appropriées permettant dassurer une implication effective du public dans le processus de planification.
Or, pour sassurer de cette implication, il ne suffira pas dappliquer la procédure formelle décrite par la directive-cadre à partir de 2006. Il est notamment souhaitable de mettre à la disposition du public les données relatives à létat des lieux et de communiquer sur lensemble du processus dapplication de la directive-cadre, notamment sur le calendrier et les enjeux. Il importe en effet que le public ait accès à toute linformation pertinente au début de la procédure, étant donné limportance de la qualité de linformation préalable pour une participation effective du public
Pour permettre cette participation active du public, les trois conditions suivantes sont au moins à réunir :
1. Mettre en uvre des moyens matériels dorganisation
Au plan national, un bilan des modalités pratiques dorganisation de consultations du public en France et dans quelques pays sera réalisé. Cette étude a pour objectif didentifier les méthodes et les outils existants (moyens de recueil et de traitement des observations en particulier).
Avec lappui de la Commission nationale du débat public (CNDP), les outils et les moyens à mettre en uvre au niveau des bassins pour assurer un traitement homogène au plan national seront ensuite précisés, en concertation avec les bassins.
2. Anticiper ces consultations, par une information très en amont, dès létat des lieux
La directive ne demande pas expressément de réaliser une consultation du public sur le rapport détat des lieux. Ce rapport constituant un document de référence utilisé pour la construction du plan de gestion doit être mis à disposition du public.
Il est par ailleurs évident que les questions importantes qui se posent dans le bassin hydrographiques en matière de gestion de leau (soumises à consultation du public) seront définies au vu de létat des lieux. Laccord sur lidentification des problèmes principaux ne pourra être que facilité par un accord préalable sur létat des lieux.
Il apparaît ainsi souhaitable dinformer le public des travaux sur létat des lieux et de recueillir ses observations. Cette phase dinformation du public et de recueil des observations sur létat des lieux préfigurera les consultations exigées par la directive.
Sa réussite est donc essentielle pour la suite des travaux.
Il appartiendra aux comités de bassin de réaliser cette information courant 2004, avant ladoption du document détat des lieux.
Mais la mise sur Internet dun rapport ne peut être suffisante pour sassurer de la diffusion de linformation et dune participation active du public. La préparation de cette étape de consultation du public est essentielle.
Les comités de bassin ont ici un rôle majeur pour assurer la diffusion de linformation auprès de partenaires locaux et préparer ainsi cette phase dinformation du public.
3. Prendre en compte cet objectif dinformation du public dans la conception des documents
Lune des difficultés à surmonter pour réussir cette consultation du public est le caractère très technique des données demandées par la directive. Il conviendra de bien distinguer les documents de référence, présentant la genèse des informations techniques nécessaires et les produits de présentation de létat des lieux.
Les documents de référence devront être tenus à disposition du public.
Sur la base de ces références techniques, il conviendra de construire un document détat des lieux, suffisamment synthétique, et dont le format, le contenu et la présentation faciliteront la compréhension des problèmes et des enjeux. La directive amorce cette voie en demandant par exemple des représentations cartographiques pour lidentification des eaux polluées par des substances chimiques ou dont la pollution saccentue. Létat des lieux doit sassortir dun effort dexplication et de pédagogie.
Au rassemblement et à lanalyse des données techniques, à réaliser en 2002-2003, devra donc succéder la construction dun document de présentation des caractéristiques du district clair et lisible par un large public.
Il appartiendra au comité de bassin de veiller tout particulièrement à la compréhension, par un large public, des documents de létat des lieux.
Annexe IV : Carte des districts
Létat des lieux sera réalisé sur la base de limites hydrographiques.
La fiche projet 1 précise le calendrier didentification des districts et de rattachement des eaux côtières et souterraines.
Annexe V : Typologie et délimitation des masses d'eau douce de surface
Sur la base des méthodes définies au plan national, il appartiendra aux comités de bassin de réaliser la première caractérisation des masses deau de surface (rivières, lacs, eaux de transition et eaux côtières).
La fiche projet 3 précise léchéancier des travaux.
A. Cas des cours deau
1. Rappel des exigences de la directive et choix du système de délimitation
La directive établit clairement un lien entre la typologie et la délimitation des masses deau : une masse deau ne peut appartenir quà un seul type écologique ; lévaluation de sa qualité se fait par comparaison avec les conditions de référence spécifiques de ce type.
La directive demande par ailleurs que soient pris en compte les cours deau dont la surface du bassin-versant est a minima de 10 kilomètres carrés.
La directive précise que lévaluation de la qualité des cours deau doit être réalisée par types de masses deau (et non par masses deau), ce qui autorise une approche statistique. Mais elle requiert également que le bon état soit atteint pour toutes les masses deau en 2015 (sauf dérogations), ce qui suppose donc une représentation cartographique, au moins pour les principaux cours deau, de létat des masses deau et de leur évolution.
La directive-cadre demande dévaluer létat et de définir un objectif environnemental pour chaque masse deau. Une masse deau doit donc pouvoir être associée à un seul état et à un seul objectif, ce qui signifie quelle doit être assez homogène du double point de vue :
- des caractéristiques naturelles (conditions de référence) ;
- des pressions anthropiques.
La garantie de cette homogénéité imposera un nombre minimal de masses deau.
Pour arriver à une délimitation des masses deau la plus homogène possible, il est proposé de travailler à partir de la cartographie des " zones hydrographiques ", ce terme étant défini dans le cadre de la base de données cartographique BD Carthage. Cette base de données référence environ 6 200 zones hydrographiques pour la France métropolitaine. Ces zones hydrographiques constitueront les pièces de base, à assembler pour définir une masse deau.
On aura ainsi la progression suivante :
- la zone hydrographique de la BD Carthage, pièce élémentaire ;
- la masse deau composée de plusieurs zones hydrographiques ;
- le sous-bassin, comprenant une ou plusieurs masses deau.
La délimitation des masses deau a notamment deux objectifs.
1.1. Analyser létat des masses deau
Lanalyse de létat des masses deau doit être construite en considérant que chaque masse deau est à classer dans un type de masse deau, précisément défini (ce lien devra être vérifié et testé courant 2002, et des tests de vérification seront à réaliser tout au long du processus de délimitation afin de vérifier le respect de cette exigence de la directive).
Il convient de souligner quil ny a pas de lien direct entre le nombre de masses deau et la densité des réseaux de surveillance de la qualité, la directive autorisant une approche statistique pour les masses deau influencées par les pollutions diffuses ou des pressions hydromorphologiques. Cette approche statistique sera retenue pour les petits cours deau.
1.2. La communication sur létat des masses deau
Pour un objectif de lisibilité, les publications peuvent nécessiter des regroupements de masses deau, les documents techniques de référence étant mis à disposition.
La disponibilité des données économiques, la définition des programmes de mesures pourront notamment conduire à procéder à ces regroupements de masses deau pour la définition de la planification. Pour le public, le pays ou le bassin demploi ont certainement plus de sens que léchelle de la masse deau.
Ces regroupements devront très clairement résulter de concertations dans chacun des districts pour coller au mieux avec les problématiques de gestion locale (police des eaux, implication des collectivités et des usagers, etc.).
Il convient par ailleurs que la typologie des masses deau ait un sens auprès du public. Les tests préalables ont montré que dans le système de délimitation dit " A " proposé par la directive (cf. annexe II de la directive), des cours deau méditerranéens et des cours deau sous dominante océanique se retrouvent dans des mêmes écorégions, alors que les cours deau du Limousin se retrouvent dans plusieurs écorégions.
Le système de délimitation retenu est donc le système " B "
Il simpose sur lensemble du territoire national (métropole et DOM) et à toutes les catégories deaux de surface (eaux intérieures et eaux côtières).
La directive demande que dans le cas dun choix du système B, le degré de détail obtenu soit analogue à celui obtenu avec le système A.
Lidée est de définir une méthode nationale offrant la possibilité dapprofondir la caractérisation des masses deau au niveau de chaque district.
Ainsi, les orientations retenues sont les suivantes :
- définition dune méthode de délimitation à partir de la BD Carthage, sur la base de la définition décorégions et du rang Strahler des parties de cours deau ;
- une méthode générale définie au plan national conduisant à une délimitation préalable (groupes de masses deau pour chacun des rangs Strahler supérieurs ou égaux à 4 ; groupes de masses deau pour les cours deau de rang Strahler inférieur à 4) ;
- les bassins ont la possibilité dapprofondir cette délimitation au vu de la caractérisation des pressions et des masses deau profondément modifiées ;
- une masse deau regroupe plusieurs zones hydrographiques (6 189 zones hydrographiques au plan national). Elle correspond, autant que possible, à un ou plusieurs sous-secteurs hydrographiques (1 100 sous-secteurs au plan national) ;
- des critères complémentaires, tels que les périmètres des SAGE, peuvent également être considérés afin de sassurer du caractère opérationnel de cette délimitation.
2. La mise en uvre opérationnelle au niveau des districts hydrographiques
La mise en uvre opérationnelle fera lobjet dun suivi au plan national, permettant de valider les réponses aux questions survenant au cours de la mise en uvre et de préciser, chaque fois que nécessaire, le contenu de la note de méthode.
La délimitation des masses deau se fera globalement à léchelle des linéaires aujourdhui identifiés dans les SDAGE (cartes de qualité linéaire des cours deau). Elle sera complétée par des analyses statistiques de létat des milieux non représentés.
Lexercice repose sur lensemble du réseau hydrographique codifié de la BD Carthage.
2.1. Les outils nécessaires
La délimitation préalable des masses deau repose sur le classement de toutes les rivières codifiées de BD Carthage :
- dune part, selon leur appartenance à une hydroécorégion (principalement identifiée sur des critères de géomorphologie, géologie, relief et climat) ;
- dautre part, selon leur rang daprès les travaux de Strahler (les cours deau de rang 1 à 3 correspondent aux petites rivières, ceux de rang 6 à 8 aux plus grandes).
Cela permet de garantir pour la suite une typologie des cours deau scientifiquement validée garantissant des conditions de référence bien adaptées à lévaluation de létat des masses deau.
La définition dhydroécorégions au niveau national fait lobjet dun travail en cours de réalisation par le Cemagref. Les bassins Loire-Bretagne et Rhône-Méditerranée-Corse sont déjà couverts, lextension aux autres bassins sera achevée début 2002.
La définition des rangs Strahler est déjà faite pour plusieurs bassins (bassins de la Seine, de la Loire,) mais reste à réaliser dans dautres bassins (Rhin-Meuse, Artois-Picardie...).
Ces travaux seront à achever fin 2002 au plus tard.
2.2. Définir léchelle de lanalyse
Dans un premier temps, les bassins (agence et Diren de bassin) auront à identifier pour lensemble du réseau hydrographique codifié de la BD Carthage, le linéaire pour lequel les informations disponibles permettent de réaliser, sans recueil supplémentaire de données, létat des lieux requis en vertu de larticle 5 et de lannexe II.
Une confrontation de la situation dans les six bassins en termes de connaissances de létat des milieux, des pressions de pollution et dentités de gestion a déjà été réalisée. Elle montre que ce linéaire correspond, à peu près, aux axes hydrographiques principaux.
Environ 6 200 zones hydrographiques sont délimitées dans la BD Carthage et le linéaire des axes hydrographiques principaux représente environ le tiers du linéaire du réseau hydrographique codifié. Les tronçons unitaires des axes principaux, correspondant aux limites de zones, ont dans leur majorité des rangs Strahler dordre 3-4 et plus.
Dans un second temps, et pour que la délimitation des masses deau porte sur lensemble des cours deau dont la superficie du bassin-versant est au moins supérieure à 10 kilomètres (conformément à lexigence de la directive), il est demandé détendre la prise en compte du réseau hydrographique sur la base dun critère de longueur minimale des affluents fixé en fonction de leur rang Strahler :
- pour les cours deau affluents des axes hydrographiques principaux et de rang Strahler 1, 2 ou 3, la longueur minimale à considérer est de lordre de 5 à 10 kilomètres ;
- pour les cours deau affluents des axes hydrographiques principaux et de rang Strahler 4 et 5, la longueur minimale à considérer est de lordre de 15 à 30 kilomètres ;
- pour les cours deau affluents des axes hydrographiques principaux et de rang Strahler 6, 7 ou 8, la longueur minimale à considérer est de lordre de 30 à 50 kilomètres.
Le calcul automatique des rangs Strahler pour lensemble du réseau hydrographique codifié dans la BD Carthage nécessite
dapporter des corrections dans les valeurs des variables associées à chaque arc élémentaire (cf. note 2) (comme le calcul de la surface du bassin-versant associé aux affluents des axes principaux qui seraient à prendre en compte nécessite un sous-découpage des zones hydrographiques).
Ces travaux sur le référentiel cartographique seront à engager début 2002 de façon à pouvoir disposer début 2003 de données pleinement validées pour la première caractérisation des masses deau et engager, si possible dès 2004, les travaux pour une caractérisation plus poussée des masses deau identifiées comme courant un risque (risque de détérioration ou risque décart à lobjectif).
2.3. Critères de délimitation des masses deau
En premier lieu, sur le linéaire de la BD Carthage, il sagit de délimiter des tronçons qui seront assimilés à des masses deau au sens de la directive à partir de tronçons unitaires ou de regroupements de ces tronçons unitaires (déterminés comme indiqués ci-dessus).
Les tronçons unitaires sont constitués des tronçons des axes principaux de zones hydrographiques dont les limites amont et aval sont les limites des zones hydrographiques. Il est important de conserver la zone hydrographique comme maille de travail, car elle est également utilisée dans le cadre des études en cours concernant la mise en uvre de la directive (étude des secteurs de référence et Eurowaternet en particulier).
Les cours deau de rang Strahler supérieur ou égal à 4 seront systématiquement pris en compte même sils ne sont pas des axes principaux de zones hydrographiques.
En second lieu, partant pour une rivière de la source vers laval, ces tronçons unitaires seront fusionnés pour constituer des tronçons assimilés chacun à une masse deau. La limite entre deux tronçons constituant deux " masses deau " distinctes est déterminée par lun des critères suivants, classés par ordre dimportance :
- changement de typologie (hydroécorégion-rang) : la définition dune nouvelle masse deau à chaque changement dhydroécorégion ou de rang Strahler ne sera réalisée que pour les cours deau de rang supérieur ou égal à 4, et sous réserve dune longueur minimale du tronçon concerné afin déviter un émiettement des masses deau (de lordre de 15 à 30 kilomètres pour les cours deau dordre 4 et 5, et de lordre de 30 à 50 kilomètres pour les cours deau de rang 6, 7 et 8) ;
- limites de zone protégée ;
- altérations physiques dues à lactivité humaine significatives susceptibles de conférer au tronçon le caractère de masse deau " fortement modifiée " (cf. annexe VIII) ;
- limites de strate de pressions anthropiques (étude Eurowaternet, cf. couches SIG qui seront prochainement élaborées par lIFEN et diffusées dans les bassins) à compléter éventuellement par les pressions polluantes importantes dorigine industrielle ;
- limite de contexte piscicole (CSP) ;
- limite de SAGE.
Pour les petits cours deau (rang 1 à 3) non individualisés, leur prise en compte interviendra de manière surfacique, selon des modes de regroupements à préciser, pour éviter un nombre excessif de masses deau. Ces petits cours deau seront en pratique le plus souvent rattachés à laxe hydrographique principal dans lequel ils se déversent. Dans la démarche ainsi proposée, cest bien le type de laxe principal de la zone hydrographique quil sagira didentifier lors de cette première caractérisation. Cela ne préjuge pas de la variabilité des conditions de référence pour le chevelu hydrographique rattaché à cet axe principal.
Des ajustements limités et exceptionnels peuvent être opérés pour identifier une masse deau qui, bien que ne correspondant pas à un axe hydrographique principal, présente des enjeux de gestion importants. En dautres termes, il sera possible, en le justifiant, didentifier plus dune masse deau à lintérieur dune zone hydrographique (et de modifier alors en conséquence si cela est pertinent le référentiel BD Carthage).
Les masses deau de rivière ainsi délimitées doivent rester " lisibles " pour les représentations cartographiques à faire (même échelle que les cartes SDAGE) et opérationnelles du point de vue des données à rassembler et des analyses à faire, tant en ce qui concerne leurs caractéristiques naturelles que les pressions auxquelles elles sont soumises et lévaluation de létat chimique et écologique.
A ce titre, la masse deau correspondra autant que possible à un ou plusieurs " sous-secteurs hydrographiques ", définis dans le cadre du Réseau national de données sur leau et au nombre de 1 100 au niveau de la métropole.
Cette correspondance entre sous-secteurs et masses deau est dautant plus pertinente que le sous-secteur constituera, du fait de la disponibilité des données, la maille de travail pour lanalyse des activités et des pressions.
B. Pour les lacs
Le système B correspond à un système A adapté, les limites de profondeur indiquées étant définies en fonction des conditions de stratification observées dans les lacs français. Une note complémentaire précisera les limites à retenir.
En métropole, 500 lacs de plus de 50 hectares étant répertoriés, le nombre de masses deau sera équivalent.
Annexe VI : Typologie et délimitation des masses d'eau côtières et de transition
Sur la base des méthodes définies au plan national, il appartiendra aux comités de bassin de réaliser la première caractérisation des masses deau de surface (rivières, lacs, eaux de transition et eaux côtières).
La fiche projet 3 précise léchéancier des travaux.
La difficulté de la tâche consiste à définir des critères de délimitation basés sur lenvironnement physique alors que les masses deau seront par la suite examinées en fonction de critères biologiques pour lesquels on recherchera une relative homogénéité. Ceci conduit à rejeter demblée le système " A " proposé par la directive cadre et fondé sur deux seuls paramètres - hormis les coordonnées géographiques - quil sagisse des eaux de transition (marnage, salinité) ou des eaux côtières (bathymétrie et salinité). En outre, le système " A " fixe des seuils a priori, entraînant une forte rigidité dutilisation, et rend ainsi quasiment impossible létablissement de liens objectifs entre les facteurs physiques définissant la masse deau et les communautés biologiques y vivant.
Le système B, plus souple de par le panel de facteurs facultatifs proposés, est donc retenu. Il rend probablement plus aisée la définition ultérieure de référentiels écologiques.
Le système de délimitation retenu utilise, pour la délimitation des masses deau, deux critères dont limportance sur la biologie (benthique et pélagique) est démontrée :
- la capacité de renouvellement des eaux ;
- les caractéristiques géomorphologiques.
Les critères utilisés
La capacité de renouvellement.
La capacité du milieu à se renouveler soit par mélange, soit par le transport est une notion essentielle qui permet de caractériser la sensibilité de la zone aux apports terrestres ou non, localisés ou diffus. Ces apports peuvent avoir différentes origines :
Des apports locaux diffus ou véhiculés par les rivières ; la capacité de disperser ces apports influe sur les propriétés des eaux et de manière générale sur la biologie locale.
Des ufs, larves de poissons ou autres vecteurs biologiques peuvent être émis localement ou dans un secteur contigu et être transportés par les courants. Cest le cas de nourriceries qui sont alimentées en larves en provenance du large. La capacité de ces éléments à se maintenir dans un secteur donné revêt influe sensiblement sur la dynamique de nombreuses populations.
Des apports par les grands panaches fluviaux dont lestuaire est distant de plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres.
Ces apports à la zone côtière ne peuvent plus être mis en évidence par lexamen des apports locaux mais uniquement par la caractérisation des grands panaches fluviaux. Dans cette optique, le critère de la salinité se révèle donc être un paramètre intéressant.
En outre, il sera nécessaire dexaminer les caractéristiques du renouvellement à une échelle plus importante que le strict espace géographique concerné par la directive cadre car le milieu est en continuel mouvement et les caractéristiques observées à la côte ne dépendent pas que des conditions locales. On peut par exemple noter que la flore phytoplanctonique observable dans les eaux très côtières de la façade atlantique (donc mélangées localement) ont les caractéristiques dun peuplement de zones stratifiées démontrant ainsi que cette flore est issue dun transport du large vers la côte.
Les caractéristiques géomorphologiques.
Les critères géomorphologiques évoluent très peu au cours du temps à la différence des paramètres précédents. Ils conditionnent pour une bonne part les peuplements benthiques.
Ils résultent pour une part variable de lhydrodynamique notamment des courants à haute fréquence. Lexposition à la houle ou les courants maximums de marée contribuent pour une part importante à la définition de la granulométrie locale.
Présentation de la méthode de délimitation
Lapplication des critères précédemment énumérés a permis didentifier des secteurs côtiers.
Dans un souci dinitialisation du processus de définition, léchelle spatiale dun secteur côtier a été considérée de lordre de 20-50 kilomètres. Cette échelle a été choisie de manière arbitraire mais dans lobjectif de disposer dun nombre raisonnable de secteurs pour lensemble des côtes.
Les masses deau seront définies à partir de ces secteurs, par regroupement ou partition (pour tenir compte notamment des masses deau fortement modifiées)
Parmi lensemble des paramètres potentiellement pertinents à retenir pour la délimitation des masses deau, le marnage et la salinité constituent des critères à prendre obligatoirement en compte.
Il est donc proposé pour cette première approche :
Un classement du marnage en 3 gammes 0-1 m, 1-4 m et 4-11 m qui identifieront les 3 façades : Méditerranée, Atlantique et Manche. Le critère " marnage " utilisé seul nest pas un paramètre discriminant pour la dynamique des masses deau.
La salinité peut être utilisée pour fixer la limite entre les eaux côtières et les eaux de transition. Un seuil de 25 psu est proposé sans quil revête de signification hydrodynamique a priori. Il semble par contre correspondre à une réalité biologique notamment sur les espèces recensées dans les estuaires.
Les panaches fluviaux des grands fleuves sont susceptibles dinfluencer lécosystème sur des distances importantes. On propose que les zones dont la salinité est fortement impactée par des fleuves avec un estuaire non inclus dans la zone soient référencées comme masse deau sous linfluence dun grand panache. Plutôt que de fixer un seuil de salinité pour observer linfluence dun panache, on propose de travailler par dessalures, ce qui permet de saffranchir de la variation de la salinité de leau de mer non perturbée variable par façade. Un seuil de dessalure de 2 psu durant la moitié de lannée est proposé dans cette approche préliminaire. Ce seuil permet de retrouver des échelles spatiales compatibles avec notre choix préalable déchelle.
Le mélange sur la verticale est un facteur hydrodynamique dont linfluence sur lécologie est clairement démontrée. On propose dutiliser le paramètre de stratification défini par Simpson et Hunter (1974) pour distinguer les eaux mélangées, partiellement stratifiées et stratifiées.
Les courants à une échelle de temps supérieure à la marée caractérisent le renouvellement des eaux par transport. Il est proposé dutiliser les informations sur des courants résiduels et leurs trajectoires pour définir des zones de fort, moyen faible et très faible renouvellements.
La profondeur moyenne de la zone peut caractériser dans les mers à marée la taille des estrans et de manière générale, léclairement moyen reçu au fond par lécosystème benthique.
La caractérisation de la nature des sédiments superficiels est également un facteur facultatif. Il est proposé que cette caractérisation soit utilisée à la suite dun premier découpage et puisse dans le cas de zones très hétérogènes amener à un découpage plus fin.
Ces critères ont été appliqués à la zone comprise entre le Mont-Saint-Michel et la baie de Somme, ainsi quà la Méditerranée.
Le document établi par le groupe national " eaux côtières et littorales " présente quelques pistes pour la définition de secteurs à partir de critères hydrodynamiques et géomorphologiques. Lapplication au secteur de la Seine a fait ressortir 10 zones sans prendre en compte la nature des sédiments superficiels.
Ces documents seront mis à disposition des bassins.
Dans une version plus définitive dun projet de guide méthodologique consacré aux eaux côtières et littorales, il restera à définir le nombre de classes pour les différents paramètres et la valeur de ces classes. Ces éléments seront fournis en avril 2002.
Les aspects concernant la nature des sédiments superficiels restent à développer. Il sera nécessaire de définir ou dadopter une typologie de la nature des fonds qui ne se base pas uniquement sur la granulométrie. Ces travaux seront poursuivis en 2002.
Au niveau du bassin, les experts auront à définir la classe dominante dun secteur défini sur la base des critères précédents.
Sil savère que le secteur apparaît réellement hétérogène et que deux classes ou plus dominent dans certains zones on pourra alors envisager une partition du secteur en plusieurs masses deau.
De manière générale, la démarche de définition de masses deau sera dautant plus efficace et utile quelle sera, dans des limites raisonnables, itérative et fera intervenir les compétences des différentes disciplines chargées dévaluer létat biologique des secteurs définis.
Annexe VII : Délimitation et caractérisation des masses d'eau souterraines
Sur la base des méthodes définies au plan national, il appartiendra aux comités de bassin de réaliser la première délimitation et caractérisation des masses deau souterraines.
Les fiches projets 1 et 3 précisent léchéancier des travaux.
1. Délimitation des masses deau souterraines
1.1. Les exigences de la directive-cadre
Larticle 2 de la directive définit une masse deau souterraine, comme " un volume distinct deau souterraine à lintérieur dun ou plusieurs aquifères ", laquifère étant " une ou plusieurs couches souterraines ou autres couches géologiques dune porosité et perméabilité suffisantes pour permettre soit un courant significatif deau souterraine, soit le captage de quantités importantes deau souterraine ".
Ces définitions laissent un champ assez large dinterprétations possibles. Afin de mettre au point une méthodologie suffisamment précise pour aboutir à des découpages cohérents et homogènes dans les différents bassins, il a été convenu de délimiter les masses deau principalement sur la base des critères physiques liés à lhydrogéologie. La méthodologie retenue devait également aboutir à un nombre limité de masses deau, de lordre de quelques centaines, et ce afin déviter de devoir implanter de très importants réseaux de surveillance et de rendre létablissement de comptes rendus pour la Commission européenne particulièrement lourd.
1.2. La méthodologie à mettre en uvre et les produits attendus
La méthodologie exposée ci-après est basée sur le principe de définition des masses deau souterraines par itérations successives. Une première définition théorique des typologies de masses deau a été élaborée et testée dans les différents bassins hydrographiques au cours du second semestre 2001. Les enseignements tirés de ces tests permettent de conclure que les principes généraux de découpage sont valables. Dans le détail, les règles de découpage vont encore en partie évoluer, notamment pour tenir compte des masses deau transdistrict et des questions relatives aux pressions, et certaines des définitions devront encore être affinées et recalées.
Les principes de découpage et les définitions des typologies de masses deau devraient être totalement stabilisés à la fin du premier semestre 2002. A cette date, toutes les masses deau auront parallèlement été identifiées.
a) Principes généraux :
Le premier principe retenu est celui dun découpage selon des critères hydrogéologiques. Cest en effet à léchelle dentités hydrogéologiques complètes quil convient de décliner les plans de gestion. Ce principe doit rester la règle générale, les redécoupages de masses deau pour tenir compte des pressions anthropiques (zones localisées correspondant à des altérations physiques particulières du sous-sol comme les stockages, des pollutions historiques, des creux piézométriques provoqués par une surexploitation) devant rester des cas particuliers.
La taille des masses deau doit être significative : supérieure à 300 km2 ; cela afin de simplifier la gestion et le suivi des masses deau.
Les zones sans volume deau souterraine important (grandes zones pas ou peu perméables dénommées domaines hydrogéologiques) ne sont pas identifiées en tant que masses deau. Les aquifères localement présents dans ces zones et qui présentent un intérêt en termes dusage (notamment en raison de la présence de captage AEP de plus de 10 m3/j) sont soit inclus dans la masse deau sus ou sous-jacente, soit regroupés au sein dune masse deau virtuelle.
La méthodologie de découpage retenue sappuie sur les règles proposées pour la future version du référentiel hydrogéologique français (BD RHF V2), sappuyant lui-même sur les définitions issues de la première version de ce référentiel (BD RHF V1). Celles-ci se déclinent selon six classes dentités hydrogéologiques : multicouche, volcanisme, socle, intensément plissé, karst et alluvial. Pour les masses deau ont été ajoutées deux typologies : les masses deau de type monocouche libre et les masses deau virtuelles citées ci-dessus.
b) Règles de découpage par type dentité hydrogéologique :
Ces règles renvoient en partie à la méthodologie de découpage de BD RHF V2 (note technique CDG 2001/107 du BRGM). Elles ont été affinées à lissue du premier exercice didentification des masses deau sur la base de ces règles. Elles sont décrites ci-après.
Multicouche (captif, semi-captif et parties libres associées) : la masse deau est définie comme une zone dextension régionale regroupant plusieurs systèmes aquifères fonctionnant en " symbiose " (du Crétacé terminal au Plio-Quaternaire), correspondant à des problématiques de gestion identique (découpage de type sous système de la BD RHF V1). A titre dexemple, on peut citer dans le multicouche du bassin aquitain : la zone centrale bordelaise où les nappes sont surexploitées, la zone littorale et les zones périphériques proches où lexploitation pourrait être éventuellement accrue, la zone de lestuaire avec les risques dintrusion saline.
Volcanisme : le volcanisme est caractérisé par un niveau de connaissance faible (peu de forages), par des entités séparées et par des circulations localisées à linterface substratum - terrains volcaniques. La masse deau est définie comme le croisement entre lentité hydrogéologique (massifs ou édifices volcaniques disjoints reposant sur le socle) et le bassin hydrographique. Elle correspond en partie au découpage de niveau 2 de V2.
Socle : la géologie intervient assez peu dans le découpage du socle. Les facteurs principaux ayant une influence sur la circulation souterraine sont la fracturation et laltération, souvent mal connues. La masse deau a été définie comme correspondant à léchelle du découpage régional de BD RHF V2 ; ce découpage basé sur les bassins versants et leur débit détiage, comprend quatre niveaux. Pour les masses deau, il ne sera pas tenu compte des niveaux correspondant aux débits détiage car tous les sous-bassins sont concernés par des captages AEP quil faut rattacher à une masse deau.
Intensément plissé : le découpage national (1/1 000 000e) de BD RHF V2 propose un découpage en domaine résultant du croisement des contours des grands bassins versants (cours deau de niveau 1 ou 2 au sens de BD Carthage) et des grands ensembles litho-structuraux (zones internes à externes). Les masses deau correspondent à ces domaines, lorsquils sont productifs.
Alluvial : la nécessité didentifier des masses deau alluviales ne paraît pas se justifier selon des critères purement hydrogéologiques. Néanmoins, certains aquifères alluviaux constituent des enjeux patrimoniaux forts. Il est donc décidé didentifier les formations alluviales lorsquelles correspondent à une lithologie spécifique, que le rôle de la formation alluviale est distinct de lencaissant et quil existe des enjeux en termes dusage de la ressource en eau correspondante.
Monocouche libre : cette typologie, qui na pas été évoquée dans le cadre des travaux délaboration de la V2, est apparue nécessaire car elle savère regrouper un nombre important de masses deau. Sa définition précise est en cours délaboration.
A ce jour, il est dit que lindividualisation de la couche supérieure dun multicouche doit être appréciée en fonction de léchelle du découpage. Par ailleurs, il reste admis quil existe deux façons de découper un monocouche libre : en fonction des bassins versants ou en fonction des interfluves, les cas où lun ou lautre de ces découpages doit être utilisé sont à préciser.
Masses deau virtuelles : les petites masses deau isolées utilisées pour lAEP doivent être rattachées à la masse deau située immédiatement au dessous ou au dessus. Si cela nest pas possible et si ces masses deau sont nombreuses ou correspondent à des enjeux stratégiques en termes dusage, on les regroupe au sein de masses deau virtuelles à créer correspondant à des domaines hydrogéologiques peu aquifères (comme dans le cas de la molasse ou de lintensément plissé). Ces mêmes principes peuvent être utilisés pour traiter le cas des placages ou des buttes témoins.
Karst : le karst correspond à un mode de circulation des eaux souterraines propre aux formations carbonatées. Ce phénomène affecte plus particulièrement la partie libre (ou faiblement captive) de ces formations, mais il existe aussi des karsts captifs. Il est décidé de ne pas créer de typologie de masses deau karstiques et de considérer le caractère karstique comme un attribut des masses deau.
2. Rattachement à un district lorsque la masse deau en concerne plusieurs
Lorsquune masse deau est à cheval sur deux ou trois districts hydrographiques, la directive prévoit quelle soit rattachée au district hydrographique le plus proche ou le plus approprié.
Dans la mesure du possible, on cherchera à limiter ces situations en subdivisant la masse deau concernée (par exemple crête piézométrique pour une nappe libre qui nest jamais très éloignée de la crête topographique), à moins que des règles de gestion globales de la totalité de la masse deau ne soient déjà définies, ou projetées, par exemple, dans le cadre dun SAGE.
Lorsque cette subdivision ne sera pas possible, on procédera à une caractérisation rapide des enjeux en termes dusage de la nappe (généralement les prélèvements) et en termes dévaluation des risques de pollution dus à loccupation du sol au droit de la masse deau ou dans sa zone de recharge. On rattachera alors la masse deau au district dans lequel les enjeux sont les plus importants.
A titre dexemple, la nappe de lAlbien Néocomien couvre les futurs districts de Seine-Normandie, Loire-Bretagne et Escaut. La zone la plus productive est située dans la partie centrale de la nappe, sous la région Ile-de-France. Par contre, au niveau des zones daffleurement la nappe est très faiblement productive et les temps de recharge très importants (plusieurs milliers dannées) ; lenjeu est donc plus faible. Dans lhypothèse où lAlbien Néocomien ne formerait quune seule masse deau, son rattachement au district Seine-Normandie devrait être envisagé.
3. Caractérisation initiale
3.1. Les exigences de la directive-cadre
Au titre de lannexe II, § 2.1, les Etats membres effectuent une caractérisation initiale de toutes les masses deaux souterraines pour évaluer leurs utilisations et la mesure dans laquelle elles risquent de ne pas répondre aux objectifs de chaque masse deau souterraine prévus à larticle 4. Les États membres peuvent regrouper des masses deaux souterraines aux fins de cette caractérisation initiale. Cette analyse peut utiliser des données existantes sur les plans hydrologique, géologique, pédologique, sur celui de lutilisation des sols, des rejets, des captages ainsi que dautres données, mais elle doit définir :
- lemplacement et les limites de la masse ou des masses deau souterraine ;
- les pressions auxquelles la ou les masses deau souterraine sont susceptibles dêtre soumises, y compris :
- les sources de pollution diffuses ;
- les sources de pollution ponctuelles ;
- le captage ;
- la recharge artificielle ;
- le caractère général des couches supérieures de la zone de captage dont la masse deau souterraine reçoit sa recharge ;
- les masses deau souterraines pour lesquelles il existe des écosystèmes deaux de surface ou des écosystèmes terrestres directement dépendants.
3.2. La méthodologie à mettre en uvre et les produits attendus
Lobjectif de cette caractérisation initiale nest pas de décrire de manière extrêmement précise les masses deau souterraine, mais de repérer les masses deau susceptibles de ne pas atteindre le bon état ou de rester en bon état dici à 2015 (risque de détérioration). La caractérisation doit donc essentiellement permettre didentifier limportance des pressions auxquelles sont soumises les masses deau, ainsi que leur vulnérabilité intrinsèque. Elle concerne toutes les masses deau identifiées.
La caractérisation devra donc permettre de déduire les masses deau courant un risque (ce qui ne veut pas dire quelles seront forcément en mauvais état en 2015 !), sans analyse tendancielle très poussée, mais par une appréciation de limportance des pressions en regard de la vulnérabilité de la masse deau concernée.
Cet exercice est rendu plus difficile par le fait que le bon état chimique des eaux souterraines nest pas encore défini, tant que le projet de " directive fille ", prévu à larticle 17 de la directive, nest pas connu. Néanmoins, les premières indications dont nous disposons sont que :
- en application du § 2.3.2 de lannexe V, qui renvoie aux différentes directives déjà existantes concernant les eaux souterraines, le bon état pour les nitrates est fixé à 50 mg/l, et pour les phytosanitaires à 0,1 g/l.
- il ny pas encore de seuil défini pour dautres molécules, mais la Commission souhaite réfléchir au cas des chlorures, des hydrocarbures, des métaux lourds et de lacidification des eaux.
Lannexe de la directive comporte une liste de données devant figurer obligatoirement dans la caractérisation initiale des masses deau. Cette liste ne comporte pas les résultats issus des réseaux de mesures existants. Mais il paraît de bon sens de sappuyer sur ces données lorsquelles existent, quil sagisse des réseaux de suivi de la qualité ou de la quantité des eaux souterraines du type réseaux patrimoniaux ou réseaux locaux. Constater la présence de polluants ou un déséquilibre quantitatif aujourdhui est une information essentielle pour identifier les masses deau courant un risque.
Pour ce qui concerne les pressions communes aux eaux superficielles et souterraine, notamment les pollutions diffuses (nitrates et phytosanitaires), les prélèvements, le groupe de travail " usage " doit définir une méthodologie générale au cours du premier trimestre 2002. Lanalyse détaillée des autres éléments à fournir obligatoirement a été confiée au BRGM. Le rapport correspondant qui lui a été demandé devra préciser notamment la signification exacte de certains des termes de la directive (des difficultés de traduction de langlais en français rendent la version française de la directive parfois peu compréhensible), les informations à collecter (une fiche par type de données) ainsi que les sources dinformation existantes (en liaison avec lIFEN, lOIEau (SANDRE), la DPPR et le secrétariat détat à lindustrie, pour les aspects spécifiques aux eaux souterraines, en particulier les pressions ponctuelles (sites pollués, mines, carrières, stockages souterrains). Il présentera aussi un modèle de fiche de caractérisation par type de masse deau à utiliser afin que les éléments de caractérisation des masses deau soient homogènes au plan national.
Une première version du rapport a été soumise aux membres du groupe Eaux souterraines. La version définitive de la partie 1 correspondant à la caractérisation initiale devrait être validée fin mars lors de la prochaine réunion du groupe et sera diffusée en avril 2002.
4. Caractérisation plus détaillée et révision de lincidence de lactivité humaine sur les eaux souterraines
Ces démarches seront à effectuer dans un second temps, après le premier établissement de létat des lieux, qui, grâce à la caractérisation initiale des masses deau, aura permis de repérer celles qui courent le risque de ne pas réaliser lobjectif de qualité environnementale fixé par la directive.
Annexe VIII : Désignation des masses d'eau profondément modifiées
Sur la base des méthodes définies au plan national, il appartiendra aux comités de bassin de réaliser une délimitation prévisionnelle des masses deau fortement modifiées (rivières, lacs, eaux de transition et eaux côtières).
La fiche projet 3 précise léchéancier des travaux.
1. Les exigences de la directive
Selon la définition donnée par la directive-cadre à larticle 2, une " masse deau profondément modifiée " est une masse deau de surface qui, par suite daltérations physiques dues à lactivité humaine, est fondamentalement modifiée quant à son caractère, telle que désignée par lÉtat membre conformément aux dispositions de lannexe II.
Les masses deau profondément modifiées incluent les eaux douces superficielles, les eaux de transition et les eaux côtières.
Elles sont à distinguer des " masses deau artificielles ", ces dernières étant définies comme " des masses deau de surface créées par lactivité humaine ".
Les critères de désignation des masses deau profondément modifiées sont donnés à larticle 4, paragraphe 3. Seront ainsi désignées les masses deau pour lesquelles la réalisation de lobjectif de bon état écologique impliquerait dapporter des modifications aux caractéristiques hydromorphologiques de la masse deau ayant des incidences négatives importantes sur lenvironnement en général, sur des activités de navigation, de loisirs, sur des activités pour lesquelles leau a été stockée (lapprovisionnement en eau potable, la production délectricité, lirrigation), sur la régularisation des débits, la protection contre les inondations et le drainage des sols, sur dautres activités de développement humain durable. Cette première définition des masses deau artificielles ou profondément modifiées apparaît ainsi très liée à lévaluation des pressions.
Un autre critère doit être vérifié : les objectifs bénéfiques poursuivis par les caractéristiques artificielles ou modifiées de ces masses deau ne peuvent, pour des raisons de faisabilité technique ou de coûts disproportionnés, être atteints raisonnablement par dautres moyens qui constituent une option environnementale meilleure.
La désignation dune masse deau comme artificielle ou profondément modifiée est donc justifiée :
1° Si les modifications hydromorphologiques nécessaires pour atteindre le bon état auraient des conséquences négatives importantes sur des activités de développement humain durable.
2° Si les objectifs ayant présidé à lartificialisation ou à la modification des masses deau, et les bénéfices qui en sont retirés, ne peuvent être atteints dans des conditions environnementales meilleures pour des raisons de faisabilité technique ou de coût disproportionné.
2. Les enjeux
La désignation de ces masses deaux artificielles ou fortement modifiées nest pas sans incidence dans la mesure où dans le cadre des objectifs environnementaux indiqués article 4-1 a, il est précisé que : iii) les Etats membres protègent et améliorent toutes les masses deau artificielles et fortement modifiées, en vue dobtenir un bon état écologique et un bon état chimique des eaux de surface au plus tard quinze ans après la date dentrée en vigueur de la présente directive (...). Il ressort de cet alinéa que les Etats membres ne doivent pas restaurer les masses deau artificielles ou fortement modifiées afin de parvenir à un bon état de ces eaux dans les quinze ans comme cela est stipulé article 4-1 a ii.
Il est donc de lintérêt de chaque Etat de désigner toutes les masses deau de surface répondant aux critères des eaux artificielles ou fortement modifiées comme étant des masses deaux artificielles ou fortement modifiées.
Dautre part, le report de lobjectif 2015 ou la définition dobjectifs moins stricts est possible pour les HMWB comme pour toutes les masses deau (paragraphes 4 et 5 de larticle 4).
3. La désignation prévisionnelle des masses deau artificielles et profondément modifiées
Pour fin 2004, dans le cadre de létat des lieux, il sagit de procéder à une première désignation ou désignation prévisionnelle à dire dexperts, sur la base de critères dusages et de critères de pressions (voir les grilles ci-dessous). Cette désignation prévisionnelle ne requiert pas danalyse économique à ce stade. Elle correspond à létape I du schéma ci-dessous.
Pour être classée en " masse deau profondément modifiée ", la morphologie doit être modifiée fondamentalement ou être affectée à un point tel par lactivité humaine que le très bon état écologique de la masse deau ne pourra pas être atteint (considérant 31, art. 2 définition 9). Lidentification des pressions apportera des éléments de réponse puisquelle comprend entre autres une identification des " altérations morphologiques importantes subies par les masses deau " (annexe II, point 1.4).
Après réalisation de létat des lieux, les Etats membres devront réaliser les analyses prévues à larticle 4-3 b pour justifier la désignation de ces masses deau comme " profondément modifiées " au vu de la faisabilité technique ou de coûts disproportionnés (cf. travaux des groupes européens WATECO et HMWB).
3.1. Grille de critères pour les eaux superficielles
Au vu de la définition donnée à larticle 4, paragraphe 3, les critères dusage ou de pression à retenir pour le classement des eaux douces en masses deau profondément modifiées sont les suivants :
Activités humaines modifications des milieux |
Navigation |
Protection contre les crues |
Hydro électricité |
Agriculture forêts |
Alimentation en eau |
Urbanisation |
Altérations physiques |
|
|
|
|
|
|
Modification du profil en long |
X |
X |
X |
X |
|
X |
Modification de la continuité des écoulements et/ou des transports de sédiments |
X |
X |
X |
X |
X |
|
Entretien du chenal découlement ; dragage de matériaux |
X |
|
X |
X |
|
|
Chenalisation |
X |
X |
X |
X |
X |
X |
Artificialisation des berges |
X |
X |
X |
|
X |
X |
Isolement de zones humides |
X |
X |
X |
X |
X |
X |
Restriction de la plaine inondable |
|
X |
X |
|
|
X |
Autres impacts |
|
|
|
|
|
|
Ralentissement de lécoulement |
|
|
X |
X |
X |
|
Dommages directs à la faune et à la flore |
X |
|
|
|
|
|
Régime découlement artificialisé |
|
|
X |
|
|
|
Drainage de terres |
|
|
|
X |
|
X |
Erosion des sols |
|
|
|
X |
|
|
Source : document produit par D & UK, groupe HMWB, mars 2001.
En outre, il faut prendre en compte les impacts éventuels sur " lenvironnement en général ", cest-à-dire en fait le milieu qui entoure la masse deau considérée. Par exemple, la restauration de plaines inondables peut mettre en danger un paysage et une biodiversité spécifiques qui se seraient développés au cours des années par suite de lélimination des inondations dans les zones de ripisylve et danciennes plaines inondables. De même, leffacement dun barrage peut conduire à la disparition des zones humides qui se sont développées en lien avec le stockage de leau.
Ajoutons que si une masse deau profondément modifiée est désignée au titre dune autre directive, lobjectif le plus contraignant sapplique. Ainsi, il ne convient pas dappliquer les mesures requises pour atteindre le bon état si celles-ci compromettent la raison pour laquelle une masse deau a été désignée au titre de la directive Habitats ou de la directive Oiseaux.
3.2. Grille de critères pour les eaux côtières et de transition
La grille précédente peut être appliquée et adaptée aux eaux côtières et de transition. Le projet de grille suivant est soumis actuellement à validation du groupe national correspondant pour fin février.
Activités humaines modifications des milieux |
Navigation Dragage |
Extraction |
Conchyliculture Pêche |
Protection (crues-trait de côte) |
urbanisation |
Altérations physiques |
|
|
|
|
|
Modification du profil en long ou trait de côte |
X |
|
|
X |
X |
Modification de la continuité des écoulements et/ou des transports de sédiments |
X |
X |
|
X |
|
Modification des fonds |
X |
X |
X |
X |
|
Entretien du chenal découlement ; dragage de matériaux |
X |
X |
|
|
|
Chenalisation |
X |
|
|
X |
X |
Artificialisation des berges |
X |
|
|
X |
X |
Restriction des surfaces inondables |
|
|
|
X |
X |
Autres impacts |
|
|
|
|
|
Dommages directs à la faune et à la flore |
X |
X |
X |
|
|
Régime découlement artificialisé |
X |
|
|
|
|
Il sagit donc :
- des masses deau côtières et de transition faisant lobjet de dragages : ports et chenaux daccès. Par pragmatisme, souci de simplicité et de lisibilité, on considérera comme zones fortement modifiées, les circonscriptions administratives portuaires dans leur totalité ;
- des masses deaux côtières : correspondant à des zones dimmersion de déblais de dragages, des permis miniers dextraction de granulats, des zones de mouillage ou des havres dont la protection est renforcée par des endiguements, des zones de cultures marines à lorigine de dépôts (tables, bouchots) et donc nécessitant un entretien périodique, des zones de pêche profonde à la coquille Saint-Jacques (fonds totalement remaniés une partie de lannée par les techniques de pêche : raclage) ;
- pour les eaux de transition :
Les zones dont la salinité, les vitesses découlement et le marnage ont été modifiés par une interruption de la continuité hydraulique (endigage, barrage, barrage effaçable implantés sur des estuaires, fjords ou annexes hydrauliques alimentant des marais).
Les zones de cultures marines en estuaires ou étangs littoraux à lorigine de dépôts (tables, bouchots) et donc nécessitant un entretien périodique.
Les estuaires chenalisés (en effet, si lhydromorphologie nest que peu affectée, il nen va pas de même pour le bon état écologique dans la mesure où les habitats sont totalement modifiés).
Remarques :
1. Pour plus de précisions, se référer aux documents suivants :
- Travaux du groupe WATECO (pour les critères économiques) ;
- note UK & D de mars 2001 ;
- note UK & D de juin 2001 ;
- note NL sur léconomie dans la désignation des HMWB ;
- note UK & D sur lapproche économique dans la désignation des HMWB (document de préparation de la réunion conjointe des groupes européens économie et HMWB).
2. Une fiche type sera produite après synthèse des travaux européens engagés sur les masses deau artificielles ou profondément modifiées (groupe européen HMWB).
Cette fiche descriptive pourra ensuite être remplie par les services de bassin pour chaque masse deau potentiellement modifiée : pour quelles raisons la masse deau est-elle considérée comme artificielle ou modifiée ? Quels sont les usages concernés ? Quelles sont les données économiques associées à ces usages ?
Annexe IX : Données techniques et économiques sur les usages et les pressions
Le rassemblement des données techniques et économiques sur les usages de leau est à engager en 2002.
A lissue de létat des lieux, un programme de mise à niveau des données sera défini et engagé.
La fiche projet 5 précise léchéancier des travaux.
Larticle 5 de la directive et son annexe III demandent de réaliser une analyse économique des utilisations de leau au niveau du district hydrographique.
Cette analyse devra identifier les diverses utilisations de leau et préciser les données économiques associées à ces utilisations.
Pour ce faire, il conviendra de cartographier les principaux usages de leau et de les quantifier en termes techniques (volumes prélevés, rejets) et économiques (prix). Ces évaluations économiques devront intégrer les coûts pour lenvironnement et pour la ressource. Cela revient à construire les comptes de leau du bassin.
Les tableaux suivants présentent les principales utilisations de leau ainsi que les données économiques pouvant y être associées. La liste de ces données sera validée en avril 2002 à lissue des tests en cours.
Ces données ne seront pas toutes disponibles à léchelle de la masse deau, ne serait-ce quen raison de lorganisation administrative de recueil et de traitement de ces données.
Il ne peut donc être question didentifier toutes les données nécessaires à léchelle de la masse deau.
Par ailleurs, la définition des stratégies daction pour la restauration de létat dune masse deau devra intégrer les incidences sur les masses deau daval ou sur les milieux aquatiques en relation avec ces masses deau.
Il conviendra de préciser léchelon géographique le plus pertinent pour mettre en relation lanalyse des utilisations de leau (de leurs caractéristiques techniques et économiques et de leurs impacts sur les milieux), et la définition des stratégies daction.
Tableau 1
Thème : prélèvements
Projet :
Utilisation de l'eau
Enjeu concerné
|
Les données techniques
Identification de la donnée
|
Les données économiques
Identification de la donnée
|
Eau potable |
Volumes prélevés et volumes distribués en mètres cubes. |
Prix de leau potable selon le niveau de traitement.
Coût des mesures curatives et de protection prises suite à ces prélèvements.
|
Localisation des prélèvements en tenant compte de la qualité de la ressource.
Taux de fuite.
|
|
Taux de protection et cartographie des périmètres de protection des captages |
Coût moyen des installations de protection.
Coût de leau de substitution (eau en bouteille 3 litres/personne/jour).
|
Eau industrielle |
Volumes prélevés en mètres cubes selon usages (industrie, énergie).
Localisation des prélèvements en tenant compte de la qualité de la ressource.
|
Prix du mètre cube selon le type deau, le fournisseur (autonome, compagnie daménagement, distributeur). |
Coût des mesures curatives et de protection prises suite à ces prélèvements.
Valeur ajoutée approximative par mètre cube prélevé selon activités (industrie, énergie).
|
Eau agricole |
Volumes prélevés en mètres cubes.
Localisation des prélèvements en tenant compte de la nature de la ressource.
|
Prix du mètre cube selon des typologies de dispositif dirrigation. |
Coût des mesures curatives et de protection prises suite à ces prélèvements. |
Rendement supplémentaire par mètre cube prélevé ou par hectare. |
Tableau 2
Thème : rejets
Projet :
Utilisation de l'eau
Enjeu concerné
|
Les données techniques
Identification de la donnée
|
Les données économiques
Identification de la donnée
|
Assainissement domestique (et industries raccordées) |
Localisation et évaluation des rejets dassainissement collectif. |
Prix de lassainissement collectif. |
|
Coût de traitement tertiaire (élimination de lazote et du phosphore).
Coût des mesures curatives et de protection prises suite à ces rejets.
|
Population concernée par les équipements dassainissement non collectif (estimation des rejets diffus par sous-bassin). |
Coût de lassainissement non collectif.
Coût des mesures curatives et de protection prises suite à ces rejets.
|
Assainissement industriel (industries isolées) |
Localisation et évaluation des rejets. |
Coût de la dépollution.
Coût des mesures curatives et de protection prises suite à ces rejets.
|
Epuration des rejets dorigine agricole |
Nombre dexploitations délevage, évaluation et localisation du cheptel. |
Valeur des productions issues de lélevage. |
Estimation des pollutions produites par les élevages.
Superficies dépandage.
Apports azotés par hectare de SAU/zone de culture.
|
|
Apports en pesticides par hectare de SAU/zone de culture. |
Valeur des productions liées à ces apports (rendement hectare). |
Pollutions diffuses |
Contamination des eaux par les nitrates et par les pesticides (toutes origines). |
Coût des mesures curatives et de protection prises suite à ces pollutions. |
Tableau 3
Thème : usages de leau
Projet :
Utilisation de l'eau
Enjeu concerné
|
Les données techniques
Identification de la donnée
|
Les données économiques
Identification de la donnée
|
Pêche de loisir |
Nombre de pêcheurs en distinguant les différents types dactivités de pêche. |
Dépense annuelle des pêcheurs (matériel, déplacements, hébergements) et/ou importance économique de la pêche. |
Cartographie des catégories piscicoles et de
présence de migrateurs.
|
Estimation du bénéfice induit par lactivité. |
Pêche professionnelle
Aquaculture
Pisciculture
|
Localisation et cartographie des activités : eau continentale, conchyliculture, aquaculture, pisciculture. |
|
Volume dactivité (tonnages). |
Chiffre daffaires annuel. |
Aptitude des milieux pour ces usages : classement des zones de pêche, etc. |
Importance économique des usages.
Dépenses de protection (purification...).
|
Pêche à pied |
Localisation. |
Fréquentation des zones. |
Aptitude des milieux pour cet usage : classement des zones de pêche, etc. |
Estimation du bénéfice retiré de lactivité (prix du kilogrammes de coquillages). |
Tourisme fluvial |
Nombre de journées de tourisme fluvial et cartographie. |
Dépense journalière moyenne par touriste fluvial (location...). |
Transport fluvial |
Tonnages transportés et cartographie. |
Coût spécifique de la ressource en eau pour lalimentation des canaux (soutien détiage).
Chiffre daffaires annuel.
|
Activités nautiques : kayak, voile, etc. |
Nombre de journées de pratique et cartographie. |
Dépense journalière moyenne par kayakiste. |
Aptitude de leau pour ces usages. |
Coût des dommages induits (destruction de frayères, etc.) et des aménagements (soutien détiage...). |
Tableau 4
Thème : activités économiques liées à leau
Projet :
Utilisation de l'eau
Enjeu concerné
|
Les données techniques
Identification de la donnée
|
Les données économiques
Identification de la donnée
|
Extraction de granulats fluviaux et marins |
Volume dactivité : tonnages, nombre dexploitations. |
Coût du granulat (lit majeur, milieu marin, roche massive). |
Localisation : lit mineur, lit majeur, roche massive, estuaire. |
Coût des mesures curatives suite à ces extractions (remise en état).
Coût des dommages causés par les extractions (ouvrages dart, captages...).
|
Hydroélectricité |
Localisation et cartographie des équipements ; puissance installée. |
Coût des mesures curatives (franchissement).
Coût des dommages causés aux populations piscicoles.
Valeur du " préjudice énergétique ".
|
Tourisme exigeant une eau de baignade |
Capacité daccueil et nuitées touristiques. |
Dépense moyenne/touriste/jour. |
Classement des eaux de baignade. |
|
Autres productions économiques : roselières, salins, thermalisme, etc. |
Inventaire des productions. |
Chiffre daffaires par activité.
Evaluation des dommages potentiels.
|
Installations humaines exposées aux crues. |
Cartographie des zones concernées. |
Valeur des biens exposés. |
Fonctionnalité des milieux pour la protection et la régulation des inondations. |
Coût des mesures de prévention et de protection : acquisition de terrains, entretien des cours deau, construction daménagements, etc. |
Annexe X : identification des pressions
Le rassemblement des données sur les pressions est à engager dès à présent sur la base des exigences de la directive rappelées dans la présente annexe.
La définition précise des données, des seuils de prise en compte, et des produits attendus ne pourra être réalisée quau vu des premiers résultats du groupe européen " impact et pression ".
Des premiers éléments de méthodes seront publiés fin mars (groupe européen " impact et pression " et groupe national " substances dangereuses ").
A lissue de létat des lieux, un programme de mise à niveau des données sera défini et engagé.
La fiche projet 3 rappelle les premières échéances des travaux.
1. Les exigences de la directive-cadre
Lannexe II demande de collecter et de mettre à jour des informations sur le type et lampleur des " pressions anthropogéniques importantes " auxquelles les masses deau de surface peuvent être soumises dans chaque district hydrographique : pollutions ponctuelles, les pollutions diffuses, les prélèvements deau, les modifications du régime des eaux, les altérations morphologiques et les autres impacts anthropiques sur les eaux de surface.
1.1. Les eaux de surface
Les pressions seront à évaluer à léchelle des masses deau, ou groupes de masses deau précédemment identifiées.
a) Les pressions sur la qualité des eaux :
Il convient didentifier les pollutions résultant des activités urbaines, industrielles, agricoles et des autres activités (énergie ?).
Le document de présentation de ces pressions devra distinguer ces diverses origines.
Pour les pollutions ponctuelles, les informations à recueillir se réfèrent aux principaux polluants énumérés à lannexe VIII, notamment sur la base des informations recueillies en application des directives suivantes :
- 91/271 sur les eaux résiduaires urbaines (art. 15 et 17) ;
- 96/61 sur la réduction intégrée de la pollution ;
- 76/464 sur les substances dangereuses ;
- 75/440 sur les eaux brutes potabilisables ;
- 76/160 sur les eaux de baignade ;
- 78/659 sur les eaux piscicoles ;
- 79/923 sur les eaux conchylicoles.
Pour les pollutions diffuses, les informations à recueillir se réfèrent aux principaux polluants énumérés à lannexe VIII, notamment sur la base des informations recueillies en application des directives suivantes :
- 91/676 sur les nitrates (art. 3, 5 et 6) ;
- 91/414 sur les produits phytopharmaceutiques (art. 7 et 17) ;
- 98/8 sur la mise sur le marché des produits biocides ;
- 75/440 sur les eaux brutes potabilisables ;
- 76/160 sur les eaux de baignade ;
- 76/464 sur les substances dangereuses ;
- 78/659 sur les eaux piscicoles ;
- 79/923 sur les eaux conchylicoles.
b) Les pressions sur la quantité des eaux :
Sont à identifier et à évaluer :
- les captages importants deau de toute nature (urbains, industriels, agricoles, ...) ainsi que la demande annuelle totale, les variations saisonnières et les pertes deau du système de distribution ;
- les régulations importantes du débit deau (transferts et dérivations) ;
- les altérations morphologiques importantes subies par les masses deau. Ces altérations morphologiques pourront être définies en tenant compte des critères didentification des masses deau profondément modifiées (art. 4-3a) ;
- sans omettre les " autres impacts anthropiques importants " sur létat des eaux de surface ;
De plus, il convient de rendre compte des " modèles daménagement du territoire y compris lidentification des principales zones urbaines, industrielles et agricoles et le cas échéant, les zones de pêche et de forêt ". Cette exigence revient en fait à évaluer lévolution à moyen et long terme des pressions identifiées ci-dessus en tenant compte des décisions prises pour laménagement du territoire. Cette disposition permet lintégration de la politique de leau et des autres politiques (agriculture, urbanisation, transport, ...), qui constitue un des principaux objectifs de la directive-cadre (cf. note 3) .
1.2. Les eaux souterraines
La caractérisation initiale précisera la répartition des masses deau, ou des groupes de masses deau.
Utilisant les données existantes, cette caractérisation initiale doit définir :
- lemplacement et les limites des masses deau ou des groupes de masses deau ;
- les pressions (pollutions diffuses et ponctuelles, captages et recharges artificielles) ce qui inclut en conséquence les substances dangereuses bien que celles-ci ne soient pas mentionnées ;
- la nature des sols et leur occupation ;
- les masses deaux superficielles et les milieux aquatiques alimentés à partir de ces eaux souterraines.
2. Méthodes
Au plan européen, des critères de définition de la notion de pression " importante " sont en cours détablissement.
Les orientations nationales en vue de lidentification des pressions sont en cours de définition. Elles seront intégrées à la prochaine mise à jour de ce guide prévue mi-2002 :
2.1. Polluants
a) Cas des polluants classiques :
- utilisation des outils développés par lIFEN pour lagence européenne de lenvironnement (CTE eaux continentales).
- pour lagriculture, utilisation du modèle de surplus agricole validé par AEE et le CORPEN avec utilisation de la couverture géographique CORINE Land Cover pour intégrer loccupation du sol.
b) Cas des substances prioritaires :
(Les données disponibles et les produits à réaliser seront définis par le groupe national " substances prioritaires " en liaison avec son homologue européen et avec le groupe européen " impacts et pressions ".)
Pesticides : les données sur lutilisation des phytosanitaires en grandes cultures (enquête SCEES) seraient à compléter par lidentification des autres sources dapports de pesticides (maraîchage, arboriculture, vigne, démoustication, entretien des voiries, ...) ; examen des données disponibles sur la contamination des milieux en aval de ces activités ; identification de secteurs pouvant présenter des contaminations.
Métaux lourds : les données disponibles sur le fond géochimique sont à compléter par lexamen des données disponibles sur la contamination des milieux en aval des activités à lorigine des rejets ; identification de secteurs pouvant présenter des contaminations.
Autres substances prioritaires : examen des données disponibles sur la contamination des milieux en aval des activités à lorigine des rejets ; identification de secteurs pouvant présenter des contaminations.
2.2. Les prélèvements et usages de leau : sont à identifier les captages importants deau de toute nature (urbains, industriels, agricoles, ...) ainsi que la demande annuelle totale, les variations saisonnières et les pertes deau du système de distribution.
2.3. Les modifications du régime des eaux : sont à identifier les régulations importantes du débit deau (transferts et dérivations).
2.4. Les impacts hydromorphologiques : sont concernées les altérations morphologiques importantes subies par les masses deau. Celles-ci pourront être recensées à partir de données du CSP et lors de lidentification des masses deau profondément modifiées.
2.5. Les autres impacts anthropiques : aspect qui reste à préciser au vu des définitions du groupe européen correspondant.
Dans un second temps, après identification des pressions, il sagira dévaluer " la manière dont létat des masses deau réagit aux pressions ", cest-à-dire den évaluer les incidences.
Annexe XI : Définition des services et des utilisations de leau
La définition des services et des utilisations de leau figurant ci-après sera à valider au vu des conclusions des travaux du groupe européen " économie " (mi-2002).
1. " Utilisation de leau "
Lutilisation de leau est définie par rapport aux " services liés à lutilisation de leau " et à " toute autre activité " identifiée aux fins de larticle 5 et de lannexe II :
Larticle 5 demande de définir les caractéristiques du district hydrographique, de réaliser une étude des incidences de lactivité humaine sur lenvironnement et de réaliser une analyse économique de lutilisation de leau (rendant compte de la récupération des coûts par secteur économique).
Lannexe II a trait à la caractérisation des masses deau. Au point 1.4 (eaux de surface), llannexe II demande destimer les pollutions ponctuelles et diffuses, notamment par les substances énumérées à lannexe VIII (principaux polluants) dues à des installations et activités urbaines, industrielles, agricoles et autres, au vu des informations recueillies notamment en application des directives " eaux résiduaires urbaines ", " nitrates " et " produits phytopharmaceutiques ". La directive " baignade " est également visée ; la baignade constitue à ce titre une " pression " sur les masses deau concernées (il en serait de même des loisirs liés à leau en application du projet de révision de la directive baignade).
En ce qui concerne les eaux souterraines, le 2.1 de lannexe II demande de définir les pressions exercées sur les masses deau ou groupes de masses deau, et notamment les sources de pollution diffuses et le captage (prélèvement) des eaux.
Lorsque la masse deau risque de ne pas répondre aux objectifs de larticle 4, le point 2.3 demande de fournir linformation sur lutilisation des terres doù la masse deau reçoit sa recharge.
Pour quil y ait " utilisation de leau " il faut que cette utilisation soit susceptible dinfluer de manière sensible sur létat des eaux.
Cette notion détat des eaux se rapporte à létat chimique, à létat écologique pour les eaux de surface et, pour les eaux souterraines, à létat chimique et à léquilibre entre captage et renouvellement.
Sont donc à classer dans les " utilisations de leau ", non seulement le prélèvement ou le rejet deau, mais également les activités (domestiques, industrielles et agricoles) ayant un impact sur létat des eaux.
Des activités de grandes cultures, même non irriguées, seraient donc à considérer au sens de la directive cadre comme des " utilisations de leau ", car étant répertoriées au titre des pressions sur les masses deau (sans toutefois constituer un " service ").
En zones périurbaines, on peut considérer quil peut en être de même pour des dispositifs dassainissement individuel, la pression exercée pouvant alors être à lorigine dune dégradation de létat des eaux.
Par contre, le canoë, la pêche ou la baignade, sils nont pas dimpact sur létat des eaux, ne sont pas à classer dans les " utilisations de leau ". Ces activités liées à leau constituent toutefois des " pressions " et sont donc à recenser et à prendre en compte dans lanalyse coût bénéfice.
L'annexe II, en liant les activités aux pressions sur les masses deau, conduit en conséquence à une vision large de la notion " dutilisation de leau ", englobant des activités domestiques, industrielles et agricoles ayant un impact sur létat des masses deau.
2. " Services liés à lutilisation de leau "
Ces " services " concernent les ménages, les institutions publiques et toutes les activités économiques.
En labsence de précision contraire, on doit considérer que ce service est collectif ou autonome. Selon les définitions dEurostat, les services couvrent les " activités collectives " mais également les " activités pour compte propre ".
Les " services liés à lutilisation de leau " comprennent des ouvrages de captage, de retenue, de stockage, de traitement et de distribution deau de surface ou deau souterraine, ainsi que les ouvrages de collecte et le traitement des eaux usées rejetant dans les eaux de surface. Les eaux souterraines ne sont pas mentionnées dans le cas de lassainissement car linterdiction des rejets directs dans les eaux souterraines constitue une mesure minimale à respecter (art. 11-j).
En résumant, on peut considérer quil y a " service lié à lutilisation de leau " dès que leau est captée et entre dans un tuyau. Un captage deau pour refroidissement, pour la navigation, pour la production dhydroélectricité, pour lirrigation, pour lalimentation en eau potable, mais également des drainages agricoles peuvent constituer des " services liés à lutilisation de leau ", sils ont un impact sur létat des eaux.
Annexe XII : Application du principe de la récupération des coûts
Le rassemblement des données sur les coûts des services sera à engager après publication du projet de méthode et des résultats des tests (mai 2002).
Le projet de méthode sera validé au vu des conclusions des travaux du groupe européen.
A lissue de létat des lieux, un programme de mise à niveau des données sera défini et engagé.
La fiche projet 5 présente les échéances des travaux.
Létat des lieux doit faire état des modalités dapplication du principe de récupération des coûts.
Les méthodes et produits à réaliser seront définis par le groupe national " économie " en liaison avec les travaux du groupe européen.
Les produits à réaliser seraient au nombre de quatre, détaillés ci-dessous :
1. La présentation des flux financiers
Il sagit des flux pour les services liés à lutilisation de leau.
Sont notamment concernés les services de distribution deau et dassainissement ; lalimentation en eau et lépuration autonome des industries ; leau dirrigation, individuelle et collective, en application des définitions données à lannexe XI.
Le prix du service est à déterminer sur la base des dépenses courantes (hors dépenses en capital), les aides apportées étant transformées en annuité équivalente. Des enquêtes auprès des conseils généraux, des conseils régionaux et des SGAR seront nécessaires afin didentifier les montants des subventions.
Le prix du service est à analyser au regard du coût complet (intégrant le coût dexploitation, le coût damortissement, le coût dopportunité du capital et le coût pour lenvironnement et les ressources). Les difficultés dévaluation du coût complet seront à identifier afin de préciser les données à recueillir et les enquêtes à engager à lissue de létat des lieux, en vue de la construction du plan de gestion.
2. Un descriptif de la tarification en vigueur
Ce descriptif rendra compte de la pratique du forfait, des structures tarifaires et portera aussi sur des données disponibles sur lélasticité des prix.
3. Une analyse des coûts des mesures de protection et des mesures curatives face aux impacts des pollutions
Un tableau identifiant les différents postes de dépenses sera établi afin de pouvoir disposer des coûts unitaires pour le calcul des coûts des mesures de protection et des mesures curatives.
4. Une évaluation des dommages non marchands
Un tableau de valeurs tutélaires sera établi et complété progressivement afin de pouvoir disposer en 2006 des données jugées nécessaires pour lanalyse et lévaluation des programmes daction.
Annexe XIII : Le dispositif de surveillance
Les cahiers des charges des programmes de surveillance seront à établir. Un projet de cahier des charges pour le contrôle de surveillance des eaux superficielles sera diffusé au premier trimestre 2002.
Létat des lieux doit dresser un état comparatif précis du réseau actuel de surveillance de la qualité des eaux et du programme de surveillance demandé par la directive.
La directive demande un renforcement du suivi en cas de risque de non-réalisation des objectifs de qualité environnementale.
Ces renforcements seront donc définis en 2005, à lissue de la réalisation de létat des lieux
Le programme de surveillance doit être opérationnel en 2006.
Lobjectif de cette annexe est de présenter le dispositif requis par la directive-cadre : le programme de surveillance et les différents types de contrôles, ainsi que leurs spécificités en ce qui concerne les eaux souterraines.
Le dispositif de surveillance se compose dun programme de surveillance et de différents types de contrôles.
" Afin de dresser un tableau cohérent et complet de létat des eaux ", un programme de surveillance doit être établi au sein de chaque district sur la période couverte par le plan de gestion (art. 8, annexe V). Il doit être opérationnel au plus tard fin 2006. Conformément aux articles 8 et 21 de la directive, les spécifications techniques et les méthodes normalisées danalyse et de surveillance seront établies par le comité de réglementation chargé dassister la commission (art. 21).
1. Cas des eaux de surface
Le programme de surveillance des masses deau de surface doit porter sur :
- le volume et le niveau ou le débit ;
- létat écologique et chimique et le potentiel écologique.
Il permet de classer les masses deau selon leur état écologique et leur état chimique. Les paramètres suivis sont ceux qui sont jugés pertinents au regard de létat des masses deau.
Le programme de surveillance comprend trois types de programmes complémentaires :
- un programme de contrôle de surveillance, dont la vocation est le suivi de lévolution générale des masses deau du district et lévaluation de leur changement à long terme ;
- un programme de contrôle opérationnel, dont la vocation est le suivi spécifique des masses deau identifiées a priori comme problématiques et lévaluation de leffet des mesures qui y sont mises en uvre ;
- un programme de contrôle denquête, dont la vocation est la recherche des causes lorsquun problème est constaté sur une masse deau sans avoir été anticipé ;
- et, pour certaines masses deau de surface inscrites au registre des zones protégées, un programme de contrôle additionnel.
Les réseaux de surveillance ainsi que les résultats des programmes de surveillance doivent être cartographiés dans le plan de gestion.
En application de larticle 15, un rapport de synthèse sur la mise en place des programmes de surveillance est à présenter à la Commission pour le 22 mars 2007 au plus tard.
1.1. Les contrôles de surveillance
Les contrôles de surveillance ont notamment pour objectif :
- de compléter et de valider létude dincidences (ou impacts), de façon à déterminer les besoins en programmes de contrôle opérationnel et de contrôle denquête à intégrer au plan de gestion et au programme de mesures ;
- dévaluer les changements à long terme des conditions naturelles et ceux résultants dune importante activité anthropogénique.
Les sites de surveillance sont choisis de manière à " permettre une évaluation de létat général des eaux de surface à lintérieur de chaque captage ou sous-captage ".
Le point 1.3.1 de lannexe V précise les critères à retenir pour le choix des sites de surveillance. Ainsi :
- le contrôle de surveillance est réalisé sur des sites échantillons représentatifs du district, y compris les grands lacs et les réservoirs ;
- il est obligatoire pour les masses deau importantes traversant les frontières des Etats membres ;
- il doit également permettre dévaluer les flux polluants rejetés en mer (cf. convention dHelsinki, OSPAR et Barcelone rappelées au considérant 21).
Les sites du contrôle de surveillance sont à désigner conformément à la décision 77/795/CEE sur les échanges dinformation.
Les contrôles sont effectués pour chaque site de surveillance pendant une période de un an durant la période couverte par le plan de gestion. Ils concernent lensemble des paramètres indicatifs de létat écologique et chimique, sauf là où les résultats du précédent contrôle étaient bons et où les pressions anthropiques sur la masse deau nont pas changé (dans ce cas, le contrôle seffectuera tous les trois plans de gestion).
La fréquence des contrôles est conditionnée par lobjectif de " parvenir à un niveau de confiance et de précision acceptable ". Ces niveaux de confiance et de précision sont à indiquer dans le plan de gestion. Le tableau de fréquence donné au paragraphe 1.3.4 de lannexe V pour chaque élément de qualité nest donné quà titre indicatif. Notamment, des intervalles de contrôle plus longs peuvent être justifiés sur la base de connaissances techniques ou davis dexperts.
1.2. Les contrôles opérationnels
Les contrôles opérationnels doivent permettre :
- détablir précisément létat des masses deau identifiées comme risquant de ne pas répondre à leurs objectifs environnementaux (y compris les masses deau dans lesquelles sont rejetées des substances de la liste des substances prioritaires et celles incluses dans les zones protégées) ;
- et ultérieurement, de suivre et dévaluer les effets du programme de mesures sur cet état.
Les points de contrôle sont sélectionnés selon les indications données au paragraphe 1.3.2 de lannexe V. Les paramètres contrôlés dépendent des pressions auxquelles sont soumises les masses deau contrôlées (pressions ponctuelles, pressions diffuses tant qualitatives que quantitatives et pressions hydromorphologiques).
La fréquence des contrôles est déterminée par chaque Etat membre dans le respect des indications de lannexe V paragraphe 1.3.4. Comme pour le contrôle de surveillance, la fréquence des contrôles opérationnels est conditionnée par lobjectif de " parvenir à un niveau de confiance et de précision acceptable ". Le tableau de fréquence donné au paragraphe 1.3.4 de lannexe V pour chaque élément de qualité nest donné quà titre indicatif. Notamment, les contrôles peuvent être allégés si limpact des pollutions répertoriées napparaît pas significatif ou si la pression en cause est éliminée.
1.3. Les contrôles denquête
Les contrôles denquête ont lieu dêtre :
- pour déterminer lampleur et lincidence dune pollution accidentelle ;
- lorsquun contrôle de surveillance révèle quune masse deau natteindra probablement pas ses objectifs environnementaux sans que cela ait été anticipé, et où par conséquent aucun contrôle opérationnel na encore été mis en place.
Dans ce cas, il sagit de rechercher les causes de lécart constaté et/ou de la non-réalisation des objectifs.
Dans les deux cas, il sagit de fournir les informations nécessaires à létablissement dun programme de mesures pour faire face au problème identifié, et dun programme de contrôle opérationnel pour suivre lévolution de cette masse deau et leffet des mesures prises.
1.4. Les contrôles additionnels
Ces contrôles additionnels concernent les zones protégées (annexe V, paragraphe 1.3.5) :
- les masses deau de surface qui fournissent en moyenne plus de 100 mètres cubes par jour. Ces contrôles additionnels portent " sur toutes les substances prioritaires rejetées et toutes les autres substances rejetées en quantités importantes susceptibles de modifier létat de la masse deau et qui sont contrôlées au titre des dispositions de la directive relative à leau potable " (annexe V, paragraphe 1.3.5) ;
- les masses deau qui constituent des zones dhabitat et des zones de protection despèces si, sur la base de létude dincidence et du contrôle de surveillance, elles sont identifiées comme risquant de ne pas répondre à leurs objectifs environnementaux visés à larticle 4 (annexe V, paragraphe 1.3.5). Aucun contrôle additionnel nest requis en labsence de risque de non-conformité actuelle ou future à lobjectif. Les contrôles sont effectués pour évaluer lampleur et lincidence de toutes les pressions importantes pertinentes exercées sur ces masses et, le cas échéant, pour évaluer les changements de létat desdites masses suite aux programmes de mesures. Les contrôles se poursuivent jusquà ce que les zones soient conformes aux exigences relatives à leau prévues par la législation qui les désigne comme telles et quelles répondent aux objectifs visés à larticle 4.
2. Spécificités concernant les masses deau souterraines
Le programme de surveillance des masses deau souterraines doit porter sur létat quantitatif et létat chimique et permettre de classer les masses deau selon leur état écologique et leur état chimique.
2.1. Le réseau de surveillance de létat quantitatif
Le réseau de surveillance doit être conçu de manière à fournir une estimation fiable de létat quantitatif de toutes les masses ou groupes de masses deau souterraine, y compris une évaluation des ressources disponibles en eau souterraine. Des indications générales sont données dans la directive sur la densité des sites de surveillance et la fréquence des observations.
Celles-ci doivent être suffisantes pour évaluer létat quantitatif de chaque masse deau ou groupe de masses deau souterraines compte tenu des variations à court et long terme des recharges (annexe V, paragraphes 2.2.2 et 2.2.3). La rédaction du point 2.2.2 suppose un renforcement de la densité des sites pour les masses deau risquant de ne pas répondre aux objectifs visés à larticle 4, ainsi que pour les masses deau souterraines traversant les frontières des Etats membres.
2.2. Le réseau de surveillance de létat chimique
Le contrôle de surveillance de létat chimique est réalisé grâce à un réseau de surveillance des eaux souterraines (annexe V, paragraphe 2.4.1) mis en place en application des articles 7 (masses deau utilisées pour lalimentation en eau potable) et 8 (programme général de surveillance de létat des masses deau). Ce réseau doit fournir une image cohérente et globale de létat des masses deau du district, laissant ainsi la possibilité dun suivi sur des sites " échantillons ". Là encore il ne sagit pas davoir une connaissance de toutes les masses deau mais davoir une vue représentative au regard des pressions répertoriées et des caractéristiques du district. Le plan de gestion devra indiquer le niveau de confiance et de précision des résultats. Les sites sont à définir afin de permettre lidentification des évolutions des teneurs en polluants. Ce réseau de surveillance permet de réaliser des contrôles de surveillance et des contrôles opérationnels.
En application de lannexe V paragraphe 2.4.1, les contrôles de surveillance sont définis sur la base de létude des incidences. Ils ont pour objectif de compléter et de valider cette étude des incidences et de fournir des éléments pour lévaluation des tendances dévolution des masses deau à long terme.
La rédaction du paragraphe 2.4.2 de lannexe V suppose un renforcement de la densité des sites de mesures pour les masses deau traversant la frontière dun Etat membre ainsi que les masses deau courant un risque de ne pas atteindre les objectifs.
Un programme de contrôle de surveillance est à réaliser au cours de chaque plan de gestion, soit tous les six ans. Les résultats sont utilisés pour définir les contrôles opérationnels nécessaires pendant la période restante du plan.
Les contrôles opérationnels sont définis sur la base des résultats du contrôle de surveillance (annexe V, paragraphe 2.4.3).
Ils sont effectués entre deux contrôles de surveillance. La fréquence des observations " doit être suffisante pour détecter les effets des pressions mais au minimum une fois par an ".
Ils sappliquent sur les masses ou groupes de masses deau souterraine qui sont " identifiés comme risquant de ne pas répondre aux objectifs " (annexe V, paragraphe 2.4.3).
Ils doivent permettre " didentifier les tendances à la hausse, à long terme, de la concentration dun quelconque polluant suite à lactivité anthropogénique (annexe V, paragraphe 2.4.3) ainsi que les renversements de tendance " (annexe V, paragraphe 2.4.4).
Il y a une démarche itérative entre lévaluation des incidences sur les masses deau (cf. fiche 3.1) et la définition du programme de surveillance. En effet, létat des lieux initial des masses deau doit permettre dadapter le programme de surveillance en fonction des problématiques constatées. Inversement, les résultats du contrôle de surveillance doivent mettre en lumière de nouvelles pressions ou incidences afin dadapter les programmes de surveillance, en mettant en place de nouveaux contrôles opérationnels.
Les contrôles additionnels ne concernent que les eaux de surface. Ils ne sont pas mentionnés pour les eaux souterraines.
Annexe XIV : Liste des produits exigés
Produits demandés |
Informations nécessaires |
Références dans la directive-cadre |
Zone géographique du district |
|
|
Carte du district |
Zone géographique noms des principaux fleuves
indication des limites
|
Annexe I point i |
Caractérisation des masses deau de surface |
|
|
Emplacement et limites des masses deau de surface |
|
Annexe I , ii
Annexe II, 1.1 et 1.2.
Annexe VII, A. 1.1.
|
Ecorégions et types de masses deau de surface |
Types de rivière
Types de lacs
Types deaux côtières et de transition dont masses deau artificielles et profondément modifiées
|
Annexe II n° 1.1 et 1.2.
Annexe VII A. 1.1.
|
Identification des conditions de référence pour les types de masses deau de surface |
|
Annexe II 1.3.
Annexe VII A.1.1.
|
Pressions sur les masses deau de surface |
Pollution ponctuelle pollution diffuse, y compris carte de lutilisation des sols |
Annexe II 1.4
Annexe VII A. 2
|
Incidences sur les masses deau de surface |
|
Annexe II 1.5
Annexe VII A. 2
|
Evolution tendancielle de la pollution des masses deau de surface |
|
|
Identification des zones décart aux objectifs 2015 |
|
|
Caractérisation des masses deaux souterraines |
|
|
Emplacement et limites des masses deaux souterraines |
|
Annexe II 2.1 et 2.2.
Annexe VII A 1.2
|
Pressions sur les eaux souterraines |
Pollution ponctuelle
pollution diffuse, y compris carte de lutilisation des sols
captages deau souterraine recharges
|
Annexe II, n° 2.1 et 2.2.
Annexe VII A. 1.2
|
Incidences sur les masses deaux souterraines |
|
Annexe II 2.3
Annexe VII A.2
|
Evolution tendancielle de la pollution des masses deaux souterraines |
|
|
Identification des zones décart aux objectifs |
|
|
Registre des zones protégées |
|
|
Cartes des zones protégées |
Zones désignées pour le captage deau destinée à la consommation humaine |
Article 6
Article 7
Annexe IV
Annexe VI A.3. et A 4.3.
|
|
Zones désignées pour la protection des espèces aquatiques importantes du point de vue économique |
|
|
Masses deau désignées en tant queaux de plaisance, y compris eaux de baignade |
|
|
Les zones sensibles du point de vue des nutriments, notamment les zones vulnérables et zones sensibles |
|
|
Les zones désignées comme zone de protection des habitats et des espèces, notamment sites Natura 2000 |
|
Résultats de lanalyse économique |
|
|
Tableaux présentant les résultats de lanalyse économique, notamment le degré initial de récupération des coûts |
|
Annexe III |
Note(s) :
(1) Selon le projet de loi adopté en première lecture par lAssemblée nationale le 10 janvier 2002, les documents de planification issus du code de lurbanisme doivent être rendus compatibles avec les projets daménagement et les dispositions de protections définis par le SDAGE.
(2) Correction manuelle de la BD Carthage, notamment des coordonnées des extrémités des arcs pour assurer la parfaite continuité entre les tronçons contigus et des sens découlement des eaux qui sont quelquefois inversés.
(3) " Il est nécessaire dintégrer davantage la protection et la gestion écologiquement viable des eaux dans les autres politiques communautaires, telles que celle de lénergie, celle des transports, la politique agricole, celle de la pêche, la politique régionale, et celle du tourisme ; il convient que la présente directive fournisse la base dun dialogue permanent et permette lélaboration de stratégies visant cet objectif dintégration " (considérant 16).